jeudi 17 septembre 2009

De la Jungle






Aujourd’hui, je voulais vous parler d’un évènement qui a eu lieu en janvier 1943, durant la rafle de Marseille. Cette rafle est la plus importante après celle du Vel d’hiv, elle mobilisa des milliers de personnes dont la police française sous le commandement de Bousquet.


Des barrages filtrants furent installés, et 40 000 personnes contrôlées. 800 juifs, arrêtés, déportés à Sobibor (Pologne) aucun n’est revenu.


A l’époque, on ne parlait pas de devoir de désobéissance civique, mais durant cette rafle, un homme, un juste, un prêtre, après avoir donné son cours de catéchisme comme de si de rien n’était, accompagné de quelques religieuses, sortit de son église avec son troupeau d’une centaine d’enfants.


Ce prêtre ouvrit un passage au milieu d’une foule acculée, gardée par des gendarmes encadrés par des nazis. Ici ou là, il tira par la manche des enfants, de petits qu’il savait juifs, beaucoup de mères pressèrent leurs enfants de partir avec ce prêtre, d’autres refusèrent, il ne pouvait s’arrêter et convaincre.


Des enfants pleuraient, des cris fusaient de la foule, le cordon pour contenir la foule cédait. Y a-t-il eu des policiers français qui ont aidé, probablement ; ils se sont tus. La confusion était terrible. Les religieuses imitèrent très vite le prêtre. Une cinquantaine d’enfants furent sauvés ainsi, le plus jeune avait quatre ans. Ces enfants furent confiés par la suite à des familles et mis à l’abri.


N’y voyez pas un copié-collé avec les temps présents. Les choses ne sont pas les mêmes. Mais se souvenir des belles choses permet d’espérer en l’homme. Et ne pas oublier les horreurs ni même les erreurs, de les éviter : Camp d’Argeles sur mer, camp des Milles, camp de Rivesaltes…


Y a-t-il une autre solution aujourd’hui, en France, je ne sais pas. Mais vider « la jungle » est-ce une solution ? Je ne crois pas. Je sais que ce billet va m’attirer les foudres de certains de mes proches :


« Il est facile de critiquer, mais toi tu ferais quoi ? »


Je n’ai aucune solution, mais il est urgent de réfléchir, ensemble. Arrêter les filières, punir les passeurs, démolir les mafias ? Le catalogue des vœux pieux est long.


Si Maman lisait ce billet, elle me dirait :


« Voyons Penelope, tu ne peux pas penser à autre chose ? De plus agréable, Le menu de Noël par exemple, ou bien à ce que tu vas planter dans ton jardin...»


Là, aujourd’hui, je pouvais pas, mais promis demain, j’essaierai.



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