vendredi 30 octobre 2009

Billet de Ma


J’ai la tête dans mes casseroles, cette année, c’est « Noël chez Pacha et Mamina » Chance je suis envahie par les huns, mes amours d’enfants, et ajouts collatéraux trop nombreux. De raison sachez garder, je ne l’ai fait. Mais après, une fois, tout « fait » éducations, études, mariages… Vous êtes toujours la madre, un squatteur, jeune ami de Guillaume, me surnomme « Ma », vous savez la génitrice des frères Dalton, vous voyez... .





Cela n’altère pas vraiment ma bonne humeur, ni celle de mes colts. Mais un an sur deux, je dois être présente à Noël, enfin je veux dire responsable des nombreuses attentes, formulées ou non, de ce délicieux souvenir de papillotes que l’on ne trouve plus, des horaires de messe merdique (les horaires, aussi !) et voilà !


En toute vérité l’autre année, les enfants viennent aussi, rapport que l’étape de ma maison est hyper pratique pour Grande Chérie, son mari et ses deux amours, (non Pierre, je n’oublie pas tu as 4ans dans 4 jours ! Cet enfant me l’a rappelé, ce matin au téléphone, il n’attend pas de cadeau, juste un coucou de sa Mamina, et il me connait, déjà pas si mal) Si grande chérie rapplique, ils allument tous des feux en haut des collines et les signaux sont : rassemblement clairière familiale. On est aussi nombreux, ou presque mais l’improvisation de mon organisation mieux ressentie.


Cette année mon congélo est blindé, enfin, mes congélos sont blindés. Lhom jardine beaucoup, loin de la maison, à l’abri, c’est comme cela qu’il résiste. Foie gras et autres trucs immondes de notre civilisation sans cœur sont rangés dans un buffet, loin, derrière les conserves de raviolis. Je suis presque fin prête pour l’invasion.

Et aussi heureuse, heureuse de cet été indien qui nous permet de déjeuner dehors, heureuse d’avoir cuisiné et épluché et rissolé dès 10h du mat’, haut le cœur assuré, heureuse d’avoir même nettoyé la poubelle, la maison est prête, elle se réveillera très bientôt pour de nouvelles réunions de famille, et ainsi les murs retentiront de rires d’enfants,  les salle de bain de « j’attends cela fait des plombes, j’ai juste besoin de dissolvant, maman pense qu’il en reste là… » Ma salle à manger entendra la voix fluette d’une aïeule disant « Mais ma chérie, comment tu n’épluches pas six kilos de tomates, ce serait tellement meilleur… » Puis deux minutes plus tard « Finalement, je ne sais comment tu fais ! »

 Moi, non plus. Finalement, j’ai de la chance, je suis presque une vraie Ma.

jeudi 29 octobre 2009

Copie de la commande de Noël de Capucine Desprées


Petit papa Noël, donnez moi des joujoux, par milliers dans nos pantoufles, à nous les vieux, surtout ceux de la maison de retraite qui s’ennuient toujours. Des trucs qui ne font pas trop de bruit, prennent pas de place, et sont sensés nous conserver jeunes et intelligents (enfin intelligents, si à la base on l’est pas, c’est pas du gagné, et puis pas trop sinon on devient critique)

Je veux :

Une wii fit, ya pas de raisons qu’il ya que des enfants qui jouent à ces trucs débiles, les vieux ont aussi le droit à la super consommation de masse, stupide et sans intérêt

Et aussi un nouveau jeu pour ma Nintendo DS. Le Brain âge, comme ça je ne mourrai pas plus con. Enfin à qui zendisent les spécialistes japonais, payés par Nintendo. Faut faire confiance aux spécialistes.

Ma petite voisine, penelope elle dit que tout ça c’est du flan, genre « augmenter la segmentarisation commerciale des produits  destinés autrefois aux moins de 12ans, ya moins d’enfants mais plus de vieux, c’est finement joué !» Mais penelope, l’a pas l’air comme ça, mais elle fait que de râler après notre société. On voit qu’elle a jamais  manqué de rien, j’dis ça, j’dis rien, sinon elle serait heureuse elle aussi de consommer des trucs chers, fragiles et qui servent à rien.


J’aimerais  réaliser mes grands rêves : rester plus jeune, plus sportive et moins débile sans faire AUCUN effort. Merci beaucoup mon cher père Noël de bien vouloir donner ces id là  à mes enfants, car si le matos y me sert pas, les gosses zauront qu’à le récupérer. L’ont déjà fait pour le répondeur téléphonique, l’appareil à raclette et un tas de trucs dont je ne me suis jamais servie.

A la revoyure


Capucine Desprées. Voisine de Penelope Waterloo (vu que le facteur va plus souvent chez elle… vous saurez bien me retrouver)

Pourtant, que la montagne est belle



Chez moi, ce matin.....

sublimes lumières, je me chausse de bottes, un look inouïe, bottes+pyj+doudoune sans manche.. Mais rater cela, aurait été dommage.





 
   des bêtes sauvages ou presque, intrépide je me suis rapprochée, il n'y avait qu'un petit mur et des barbelés entre elles et moi,puis qu'un mince fil de fer....








                            pour mémo, La montagne   de Jean Ferrat.        

mercredi 28 octobre 2009

245 572 euros





Prix d’une douche présidentielle. Douche installée à l’occasion du sommet de l’Union Méditerranéenne,  et démontée depuis. Maitre Eolas a écrit à ce sujet un billet fort pertinent que je vous encourage vivement à lire.

Devant ces dépenses somptueuses nous sommes abasourdis par le scandale énorme que constitue ce mépris affiché pour « la France qui souffre, la France qui se lève tôt pour aller travailler… »
 Ce scandale public, un de plus, est une de ses affaires qui comme pour celle des « diamants «  de  Giscard peuvent faire basculer durablement l’opinion française.  Un énorme  fossé se creuse jour après jour entre les électeurs et celui qu’ils ont élu comme président, de tous les français. L’horrible sentiment d’avoir été trompé, trahi par Sarkozy qui nous avait promis de moderniser la façon d’exercer la présidence.

Quelques laquais présidentiels agitent des chiffons rouges afin de détourner notre attention, grand débat public sur le sentiment national et de l’opportunité de faire chanter l’horrible hymne sanglant sensé  « fabriquer de la cohésion ». Vaste fumisterie,  je ne sais comment ils alimenteront  cet appât pour l’extrême droite. En obligeant nos têtes blondes  à chanter :

 « Quoi ces cohortes étrangères!
Feraient la loi dans nos foyers! »




 


Je suppose que les enseignants se mobiliseront. Après le parrainage par chaque enfant de CM2d’un enfant juif mort en déportation, après la lecture de la lettre de Guy Mocquet une instruction de plus est à prévoir, instruction gadget qui jetterait le discrédit sur le travail sérieux amorcé par l’éducation nationale.



Je  vote donc je puis. Evaluation  du gouvernement pour le  mois d’Octobre :
«  Ressaisissez vous, vous devez  vous concentrer absolument sur l’essentiel. Il est  urgent de surveiller votre  tenue et d’éviter tout débordement de langage.  Certains détails dans votre attitude  nuisent gravement à l’évaluation correcte de votre travail. Attention, les élections s’en ressentiront. 
Mentions spéciales :
Encouragements : Rama Yade
Blâmes: Brice Hortefeux et  le transfuge du FN, non du PS pardon, Eric Besson, et  Fréderic Mitterrand.»

mardi 27 octobre 2009

J'adore, Marcia

c'est monblog, donc je fais ce que je veux, ai envie aujourd'hui de rendre hommage aux Rita Mitsuko.





Chanson  cadeau  des Rita Mitsuko, à Marcia Moretto, prof de danse argentine de Catherine Ringer, Marcia participera à des concerts des Rita avant de souffrir et mourir de ce cancer. Fred Chichin et Catherinelui donnent un peu d'éternité avec cette superbe chanson.

Changement de voiture....

Lhom et moi sommes de vrais consommateurs avertis, je n’en donnerai qu’une preuve. Notre changement de voiture, il y a un mois. Nous avions un Voyager, nickel, qui avait 287 000 km au compteur, mais qui fonctionnait hyper bien et je n’avais même pas peur qu’on nous le vole, la carrosserie portait légèrement les marques du portail qu’une rafale de vent me rabattait dessus sournoisement très souvent, , des différents plots que je ne voyais pas en marche arrière… Et autres petites rides de la vie.

Las, ma voiture fatigua, et un beau matin il y a un mois, nous a dit stop. LHom ne faiblit pas, malgré mes supplications, pas de garagiste, on change.

Lhom adore les trucs d’avant, tout, les vieux films français (avec Delon et Deneuve, genre, vous voyez…) les vieux postes de radios au look de collector à eux tout seuls, il adore. Et moi, bêtement, j’aime Lhom. Question goût bagnole, Lhom est passé directement d’un amour fou voué aux Alfa (aspirateurs à minettes) aux deuchs, 4L et autres bizarres trucs.


Perplexe devant la nécessité de devoir acheter une voiture, neuve, française, s’il vous plait (rapport aux primes et à notre conscience française, écologique ytout...).  Après y avoir longuement réfléchi, deux fois trente secondes, mon mari s’est rabattu sur des utilitaires. Amour inconditionnel, exclusif et affirmé, de longue date, d'ailleurs déjà, j'ai roulé, il y eut un temps avec une 4L, qui avait la seconde et la quatrième vitesse, je flanchis, bêtement, lorsque la troisième s'essouffla, ne voulus plus en entendre parler, et la vendis, j'achetai à l'époque une twingo, honnie par Lhom, décadente, la bagnole..

Je me suis toujours demandé si sa passion immodérée pour ce type de véhicules n’était pas de l’encanaillement de l’aristo face aux manuels, ou de la jalousie, pour leur savoir-faire...

Je posais néanmoins MES conditions je voulais : 4 roues, un volant... puis devenant franchement Madame toujours-plus : des vitres électriques ( ) et même l’air conditionné. Je renonçais malheureusement au toit ouvrant, Lhom était méfiant, il y a de cela, un temps dévolu, enfin je ne sais pas, un quart de siècle, plus? L'alfa (rouge, naturellement)n’était pas étanche,cela ne venait nullement de sa couleur, mais de sa carrosserie, ne jamais se fier aux superbes châssis... Il pleuvait dans notre si jolie voiture, bain de pieds assurés à l'année, à Brest-même, 300jours/365.

La voiture du parfait gentleman-baba-cool fut donc enfin choisie, Lhom était ferme, et moi, pour une fois, conciliante. J’ai d’autres projets, et de toute façon, ne conduirai pas ce truc. Le choix de Lhom allait entre les berlingots, aux relents de l’enfance, au tepee, autre souvenir acidulé?

Je tranchais. En digne nana, la pub du Tepee, est infiniment mieux, non ? 












J’ai failli avoir très vite une crise cardiaque, LHom emplissant pour la première fois  le réservoir de la voiture, voulait relever le kilométrage, pour voir sa conso, ouf, je respire, ouf, je respire, ouf je respire. Il oublia. Mon homme est fidèle à lui-même, pour donner les chiffres, il inventera, « A la louche, je ne sais pas précisément.. Mais à la louche elle consomme du 5 l aux 100, enfin cela dépend ce qu’on en fait.. »

La moralité :  Ne jamais se fier aux hommes qui roulent dans des aspirateurs à minettes, une fois rangés, ils changent…….



lundi 26 octobre 2009

A l'insu de mon plein gré, je suis communiste



Je ne le savais pas, j’avais dans ma tendre jeunesse lu avec dévotion le manifeste de Karl Marx, et admiré tous ces révolutionnaires courageux et emplis d’idéaux. Ma préférence n’allait pas au Che mais à Camille Desmoulins...

Puis je rangeais très vite ces idéaux  dans un coin de mon cerveau en notant cependant que les idéaux se ressemblent souvent. Du « Bon sauvage » de Rousseau aux premières communautés chrétiennes, du communisme de Mao aux communautés hippies les valeurs sont similaires, l’idéal très proche sinon commun.  La recherche du bonheur pour tous par l’épanouissement personnel passant par le bien commun est en effet le but de cette aspiration éternelle chez l’homme.
 Cet idéal  passe par le respect de l’autre, de sa liberté gage de l’égalité de tous, nul n’est supérieur, nul n’est inférieur, différents et complémentaires, seulement.  La grande majorité de ces idéalistes  rêvent d’une vie simple proche de la nature si possible. 

On peut retrouver ces idéaux dans bien des sectes aussi, mais mon propos deviendrait bien trop compliqué si j’abordais ce sujet  délicat.

 Cette recherche actuellement  cristallise L’antithèse de notre société de consommation. Le tutoiement est la marque de reconnaissance de l’appartenance aux groupes s’appropriant de telles valeurs. Leurs sentiments d’aborder enfin l’âge d’or et de faire partie du peuple élu, ou choisi procure le sentiment d’une véritable et réconfortante fraternité à ceux qui marchent ensemble.

Depuis que j’écris sur ce blog, je suis devenue une super blagueuse, bloggeuse. Je parle avec d’autres geeks qui ignorent la profondeur de mes lacunes. J’ai des opinions sur tout, le clame et  en suis fière « it’s myself ».. Depuis quinze jours  les membres du gouvernement et d’autres vieux croutons comme Attali disent pis que pendre des internautes, enfin du groupe de 100 000 internautes, toute confuse, je l’avoue tout net, au vu des critères, je suis au mieux la 100 001 ème, décevant.


Les internautes découvrent avec ravissement leur pouvoir. L’e démocratie nait sous leurs yeux, le sentiment qu’ensemble tout est possible, et que la volonté du peuple passe par le clavier de l’ordinateur devient de jour en jour plus universel.

Ne nous y trompons pas. La Corée, l’Iran, la Chine  et quelques dictatures ont depuis bien longtemps soupçonnées ce danger de vraies révolutions populaires et pris des mesures drastiques afin d’éradiquer les  peuples de rats, grouillant  dans un monde parallèle, minant leurs crédibilités et instaurant un contre pouvoir efficace et incontrôlable.

Un  blogueur, un faucon, pardon  le Falcon  Hill m’a signalé gentiment que le tutoiement est de rigueur entre blogueurs.  Mon cerveau ne fit qu’un tour. Les internautes sont de véritables communistes,  à la recherche d’une véritable démocratie, nous sommes tous libres égaux et fraternels, devant nos claviers, au moins. 


                                                                           trop cheap, ce truc!

La vérité éclate, je suis devenue à l’insu de mon plein gré, comme tant de gens d’ailleurs, communiste. Enfin une vraie communiste, pas de ces gens qui utilisent ce concept pour prendre le pouvoir et faire fortune….

samedi 24 octobre 2009

Des héros?







50 ans d'Astérix

Hommage de la patrouille de France

vendredi 23 octobre 2009

Devoir de vacances.



Vous fermez les valises; enfin, les vacances ? Petit devoir de vacances que savez vous de la réforme des collèges, déjà mise en place ? Et de celle des lycées,  votées il y a peu. Le tintamarre des affaires a trop occulté le travail nécessaire et parfois fructueux du gouvernement dont la réforme du mammouth n’est pas la plus petite pièce.

Plus le mammouth est gros, plus il est difficile de le faire bouger…
Après avoir tenter une refonte complète du lycée ; et malgré un projet séduisant qui comportait un partage en semestre de l’année, idéal pour ne pas planter une année entière , le retour à la seconde indifférenciée, ce qui aurait été une bonne chose car nombre de jeunes sont parfaitement incapable de faire de vrais choix à 15ans, la  limitation à 27h de cours par semaine, vraiment souhaitable….

Réforme très bien ficelée  mais mal expliquée et surtout mal reçue par les enseignants généralement  plutôt hyper conservateurs. Aujourd’hui la réforme proposée est une réforme a minima, peut être la première marche vers une réforme plus complète qui reste  souhaitable.

Cette première étape n’en reste pas moins ambitieuse car elle comporte une revalorisation de la filière littéraire. Nous sommes tous conscients que certains allergiques aux maths sont néanmoins des pas-cons, difficile pour eux aujourd’hui d’aboutir dans une filière d’excellence littéraire vraiment, et filière littéraire boostée en langues vivantes afin de pouvoir répondre aux exigences du monde de l’emploi actuel.
Les filières technologiques seront-elles aussi dopées afin que leurs promesses de déboucher sur des études supérieures valorisantes pour les jeunes y réussissant ne restent pas vœux pieux.










Les redoublements parfois nécessaires sont un pis aller, le jeune redoublant profite généralement pour augmenter son niveau en Fifa 08 ou en Halo3 bien plus qu’en anglais ou math. La mise en place  de deux heures  de cours  par semaine d’accompagnement personnalisé n’a rien d’un gadget, déjà en place au collège j’ai pu constater que ces heures peuvent permettre à « l’apprenant »  une remise à niveau rapide et presque sans douleur  dans ses matières faibles.

Les stages passerelles organisés pendant les  "petites" vacances scolaires  (Toussaint, Noël...) seront une bouée de sauvetage  car elles permettront enfin à un jeune qui se retrouve avec 6/20 en math  et 8/20 en physique de se réorienter, car finalement il ne veut plus être pilote d’avion mais faire du marketing donc il pourrait ainsi  passer de S à ES. Bien des jeunes ne seront plus « dégoutés » « écoeurés » par ces lourdeurs de l’administration scolaire qui les obligeait à poursuivre un cursus  inadapté qui parfois les détourne définitivement des études.

A voir maintenant si le mammouth arrivera à  accepter de changer d’ère, ou d’air…..

jeudi 22 octobre 2009

Je n'ai pas téléphoné à maman



Samedi, il y a eu trente ans, mon père est mort, comme on meurt  très souvent à cet âge là, très jeune, brutalement, d’une rupture d’anévrisme. Rupture d’anévrisme supplémentaire dans une famille martyrisée par la destinée.

Un peu plus tard à la mort d’un de mes frères j’avais calculé que l’âge moyen du tombeau était  de trente ans. J’ai survécu, pire, j’ai vécu, plus indigne encore je vis et je veux vivre et rire. Je ne me laisserai pas ensevelir, je ferai remonter d’un grand coup la moyenne d’espérance de vie familiale. Maman aussi d’ailleurs.

Je n’ai pas téléphoné à maman, j’ai oublié, le trou complet. J’oublie toujours. L’entendre pleurer encore m’est simplement insupportable, aussi me suis-je arrangé avec tous les anniversaires, je les saute, le calendrier se bloque quelques jours avant indéfiniment puis deux ou trois jours plus tard se remet à l’heure.

Plus le traumatisme est fort en général plus l’oubli est long, là, dix ou quinze jours … Maman m’a téléphoné hier, n’y a pas fait allusion et s’est rendue compte que j’avais une fois de plus fait l’impasse. Je ne  l’avais pas trouvé très en forme, ce matin mon cerveau s’est débloqué et je comprends. Lorsque nous en parlons elle pleure et me dit : « tu as bien de la chance d’oublier les dates… » Je ne fais pas exprès, je crois que c’est un mécanisme de défense mis en place toute petite. De la résilience peut être.


                                                                      moi bébé, ce 'est pas le sujet?  en fait, si c'est le sujet....
Tous les anniversaires me sont insupportables. J’oublie à la grande stupéfaction de mes proches de souhaiter les anniversaires de mes petits enfants. Je sais que c’est important à cet âge là, les anniversaires, mais je sais aussi que s’attacher névrotiquement aux dates peut faire vivre de douleur en souffrance,  passant d’une date à l’autre, celle du mariage tué à celles de la mort de ses parents, celles de l’anniversaire de la naissance des disparus  aux fêtes inévitables bourrées de chrysanthèmes.

J’ai décidé de tout rejeter, en bloc, j’accepte de me souvenir de mes proches disparus mais je refuse de vivre en pleurant indéfiniment leurs absences. J’avais le choix adolescente, soit je vivais, soit je mourrais. J’ai un peu hésité. Autour de moi, la vie ne semblait franchement pas une voie sympa, et je pensais que quitte à mourir un jour pourquoi pas tout de suite, cela m’évitait de souffrir  en attendant. Mais en fait, j’adorais vivre, pas sérieuse de plus, j’adorais m’amuser  et pensais pouvoir vivre autrement, je me suis promis de vivre et d’être heureuse.
Autour de moi, j’entendais : « tu as bien de la chance de pouvoir rire » « tu verras la vie n’est pas facile » « tu verras quand tu seras mariée » « tu verras quand tu auras des enfants »  j’ai même eu le droit à des « tu verras quand tu seras seule » ... Que des encouragements. Intrépide, enfin inconsciente, je les ai négligé. 

Aujourd’hui, à la maison la tendance est plutôt de fêter des non-anniversaire, fête instituée par Alice, un jour »x » vous choisissez l’heureux récipiendaire de cet anniversaire surprise, vraiment ; faites un gâteau, au chocolat le gâteau, obligatoire, mettez des bougies dessus, si vous avez un cadeau adéquat, vous pouvez le rajouter  et chantez en chœur « Un Joyeux non-anniversaire, à qui, à toi, à nous… »



 Pour ce billet, je pensais vous parler de charters d’ours blancs que l’on enverrait en Antartique afin qu’ils puissent continuer à patiner sur des glaces éternelles, vivre comme ils ont toujours vécus. Mais Lhom m’a dit, non, pas  de faits divers, un truc perso, c’est plus amusant ;  bizarre Lhom parfois.   Je soutiens que l’idée des charters d’ours blancs est non seulement plus intéressante mais aussi essentielle à notre vie, les glaces du pôle nord fondent, il en reste bien plus au pôle sud,  créons une réserve naturelle  dans cette immensité de glace, mettons  phoques et ours, enfin tout ce qui risque de pâtir de ce changement climatique, tant qu’à faire de bouleverser l’écologie naturelle autant   le faire de façon amusante. Tant qu’à faire des charters autant que ce soit d’ours blancs.

mercredi 21 octobre 2009

Rap et rock même combat?


En ce moment le rap est d’actualité pour trois raisons :
- Diam’s est voilée, elle a craqué l’an dernier, a été hospitalisée, s’est mariée à un musulman pratiquant , puis s’est convertie à l’islam, seule issue pour elle, et s’est voilée. Détracteurs hurlent, musulmans sont critiques, elle chante encore, elle ne devrait pas.
- Fréderic Mitterrand condamne les paroles de Morsay intolérables. Paroles intolérables ? Je ne polémiquerai pas plus loin sur l’hôpital qui se moque de la charité.
- Enfin par un détour de l’actualité, le destin de Pierre Sarkosy suscite rumeurs et curiosités.

Certains commentateurs condamnent tout rap, jugeant qu’il ne s’agit pas là d’art mais simplement d’une expression prônant la haine et  la violence.

Je n’étais pas née lorsque le rock commença à enflammer les US. Musique de noirs, de négros disait on à l’époque. Cette nouvelle musique révolutionnaire mêlait, le blues, la country, le jazz et le gospel. Le rock enflamma les night clubs afro-américains.  Rock’n roll signifiait en argot des années 40 « faire l’amour ».  Blâme supplémentaire pour cette musique honnie par toute l’Amérique  conservatrice, presque tous les adultes en fait.  La jeunesse branchée se cachait pour aller s’encanailler et  écouter ou danser sur ces rythmes qui faisaient frémir  la bonne société.  L’engouement des jeunes fit le reste et  Elvis Presley passa par là. 

Et, en France, de nos jours, les jeunes de la bonne société préfèrent le rock à toute autre danse. Si les légendes du rock  Fats Domino,  Bill Haley, ou Little Richard  l’avaient su,  je ne sais ce qu’ils en auraient pensé. Les petits enfants de la société honnie qui dansent sur leurs sublimes musiques alors que leurs propres petits enfants adorent une musique décadente. Ironie de la vie.
Je ne suis vraiment pas certaine que le rap soit promis à un tel avenir, mais jeter le bébé avec l’eau du bain est  un peu rapide.  Peut être nos petits enfants adoreront danser sur ces rythmes qui ne signifieront plus  ni révolte, ni rien pour eux….

Le rap est une expression (artistique? Pas toujours...)  qui exprime bien des sentiments ....


Un seul morceau de rap à connaitre ? Kamini  (j'suis blanc)ou Celui-ci ?







mardi 20 octobre 2009

La bête et la belle...

Article de petite chérie, Alice, en fait....


 Je sais, j’avais promis un article sur nos jeux playmobils. Mais devant ma passoire de framboises j’ai eu une révélation : c’est dur d’être écolo en ville. Il faut que je vous raconte, la vérité attendra.


Sachez tout d’abord que je me suis convertie à l’écologie très rapidement et à mon insu.

Tout a commencé à la naissance de ma petite princesse. J’ai commencé à regarder la composition des couches, puis des lingettes, puis on m’a parlé du bisphénol A dans les biberons, et des sels d’aluminium dans nos déodorants…

Et aujourd’hui je trie en partie mes poubelles, utilise couches, lingettes et mouchoirs lavables, et me suis abonnée à un panier de fruits et légumes issus de l’agriculture raisonnée.
La réception de ce panier est chaque semaine source d’une légère inquiétude : Serai-je à la hauteur ? Parce qu’il ne suffit pas de s’abonner. Il faut chercher le nom des fruits et légumes inconnus. Qui avait entendu parler des framboises jaunes ? Trouver comment se cuisinent les légumes dont on ignore encore le goût. Le Potimarron dont je connaissais le nom, était tout à fait fictif dans mon esprit jusqu’alors. Un peu comme la Bière au beurre d’Harry Potter. Il a subitement pris un sens à ma grande surprise.

Ensuite il faut choisir des recettes pour faire manger ces végétaux à mon mari… des recettes rapides quand même parce que le retour complet de la ménagère des années 60 ne me tente pas. Et puis il y a toutes ces choses qu’il faut laver… La salade emplie de terre, les poireaux ensablés, les fruits « rouges » (qui parfois seront jaunes dorénavant) dans lesquelles on voudrait croquer… enfin voulait parce que moi plus jamais !!!
Pourtant j’adore fraises et framboises, que je grignote parfois sans même les rincer dans le jardin de mes parents.

Mais trahison des trahisons, dans mon panier, les fraises étaient verrées. Je les ai donc soigneusement triées avant de m’attaquer aux framboises. J’ai passé l’ensemble un peu longuement sous l’eau et laissé s’égoutter dans la passoire. Tout en cuisinant, j’ai jeté un coup d’œil gourmand sur le tout, prête à piocher. Mais là, une Horrible bête trônait sur la passoire. Elle me lança un regard narquois, genre « j’ai survécu au transport, au frigo et au rinçage… tu ne m’auras pas ».







Alors courageusement j’ai noyé fraises et framboises (et la bête) sous le jet d’eau le plus puissant… puis tenté d’enlever la bête avec une fourchette. Quand elle monta sur la fourchette docilement, je crus à un piège et lâchai aussitôt l’instrument.

S’ensuivit une phase d’observation. Reprenant ma fourchette et mon courage à deux mains, je décidai de trier les fruits un à un et d’en finir avec la bête. Mais la maline s’était planquée. Je finis par la trouver tapie dans une queue de fraise. Je piquai aussitôt la fraise concernée pour l’écarter du reste. Mais qu’en faire ? Je ne pouvais quand même pas jeter le tout et gâcher la fraise. Je ne suis pas stupide, je savais bien que la bête remonterait. D’ailleurs même au bout de ma fourchette elle n’était pas apeurée, ou le montrait moins que moi. Elle décida de venir vers moi, je lâchai la fourchette à nouveau.


L’horrible intruse était là, gisant sur le carrelage à quelques centimètres de ma fraise. Pouvais-je la tuer ? N’était-ce pas là courir le risque de modifier à mon échelle l’écosystème ? Mais à quoi bon l’épargner ? Qu’irait-elle faire en pleine ville ? Je l’écrasai avec une éponge, la ramassai avec la pelle et la balayette et la jetai. Non sans honte, d’avoir eu peur d’une si petite bestiole, et d’avoir dû la tuer. C’est pas facile d’être une écolo des villes.

lundi 19 octobre 2009

Pierre qui? Pierre Sarkosy


Pierre Culioli,  ça vous dit rien ? Mosey, non plus ? Cherchez bien, vous n’aimez ni le rap, ni le hip hop, donc c’est normal, et Pierre Sarkosy, vous voyez qui c’est ? Ah oui lui, oui. Bon, c’est les mêmes




Pierre Sarkozy est né le 24 août 1985 à Neuilly-sur-Seine. Fils aîné de Nicolas Sarkozy, et de Marie-Dominique Culioli. Frère ainé  de Jean, né en 1986 et de son demi-frère, Louis né en 1997.
Pierre Sarkozy commence des études de droit, puis explique à son père qu’il veut faire du hip hop, ou du rap. Joie de Nicolas Sarkosy, qui lui dit deux choses :
- termines tes études
- je ne te donnerai pas un rond
C’est exactement ce que j’aurais fait aussi. Pierre Sarkosy n’est pas arrivé dans les studios en disant: « Ouais, mon père est ministre de l’intérieur je peux ouvrir toutes les portes, un coup de fil et c'est réglé... »

Il est arrivé sous le nom de Pierre Culioli, nom de sa mère, puis a pris le pseudo de Mosey. Peu à peu il a réussi à se faire un nom dans le milieu du rap.

Pierre Sarkosy entretient à priori de bonnes relations avec sa famille. Son père attend que cette idée loufoque lui passe avec assez de sérénité. Pierre colle des affiches pour son père lors de la campagne présidentielle. Il écoute et fait  la claque aux premières réunions politiques de son petit frère. Il y a deux ans il a même accompagné son père en Chine.
Sarkosy n’a pu s’empêcher de faire une blague au président chinois : "On va vous l'envoyer en stage, il a besoin d'autorité".
Normal, Pierre n’en a surement pas pris ombrage, il doit être habitué. Sa plus grande difficulté a été l’élection présidentielle de son père, à ses côtés lors de son succès, son image fut diffusée. Et certains rappeurs ont découvert avec stupéfaction que leur pote Pierre est: le" fils à Sarko", non je rêve, j’y crois pas….. Lui qui composait de la musique sur lesquelles ils mettaient des paroles anti-gouvernement, et anti-sarko….

Il est à présent producteur de hip hop, a travaillé sur le film « selon Charlie » de Nicole Garcia, « 100% Debouze » de Jamel, le dernier album de Doc Gynéco qui a fait un flop, et producteur du groupe « Crime Chantilly ».

Pierre Sarkosy rêve d’une chose partir travailler aux US, anonyme. Je lui souhaite de pouvoir réaliser son rêve, redevenir vraiment anonyme.



Comme quoi, s’appeler Sarkosy est vraiment un handicap ! Pas forcément pour celui qui le clame haut et fort, mais pour celui qui aimerait faire son chemin, « les braves gens n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu'eux, non, les braves gens n’aiment pas que… »


article largement inspiré par: "accès privé "sur M 6,et j'ai écouté un  petit  bout de bonheur:  "la mauvaise réputation" de Georges Brassens.

vendredi 16 octobre 2009

Doit -on légiférer sur le port de la burqa?




Polémique actuelle,  sujet brûlant s’il en est, car il touche à nos essentiels : la liberté individuelle et le respect de la foi de l’autre.

N’étant pas  musulmane, j’aimerais ne pas faire d’erreur en croyant  Mohammed Moussaoui,  président du conseil français du culte musulman, que ce voile intégral « n'était pas une prescription du Coran». Le Coran, me semble t-il demande une tenue discrète plus que tout autre chose aux femmes. Autrement dit, le string qui dépasse et les décolletés jusqu’au nombril, non, mais se conformer aux règles généralement admises  dans la société où on vit est de bon goût. Règle de bon sens qui prévaut aussi dans les autres grandes religions.

Il y a trois ou quatre ans, j’ai rencontré dans une petite ville aux fin fond de la province, un jour du mois d’Aout, deux femmes (? ). L’une d’elle était petite, poussait une poussette, silhouette féminine, dont on apercevait juste les mains. Sa compagne ( ?) infiniment plus grande, ossue avec de très  grands pieds;  cette silhouette portait  une burqa qui lui arrivait aux chevilles, on entrevoyait des collants opaques malgré la chaleur insoutenable ce jour là, et ses mains étaient gantées.  J’ai aujourd’hui la conviction que la seconde silhouette était celle d’un homme. Peu importe.

En fait, non, peu importe pas. Vous ne parlez pas pareil selon que vous vous adressez à un homme ou à une femme.  Ni selon son âge, ni selon ce que dit de lui son visage.  Je ne m’adresse jamais à un homme pour savoir dans une ville que je ne connais pas où est la poste (explications trop compliquées) mais plutôt à une femme d’âge moyen.  Si je veux savoir comment faire réparer rapidement ma voiture, en revanche…
En fait, non, peu importe pas. Je ne parle jamais à une nana qui porte un voile intégral. Les femmes musulmanes, portant un léger voile sont parfaitement intégrées dans notre société,  jolis minois, enroulés dans châles ou pashminas, visages épurés dans leurs voiles blancs. Les femmes en burqa ne sont pas des femmes, rien dans leur tenue ne nous laisse savoir quoi que ce soit d’elles. Elles sont robotisées, femmes musulmanes, privées de leurs identités individuelles.  Leurs négation en tant qu’individu, rayées de la carte de la vie m’est insupportable.



La pression sociale, discrète, amicale, familiale, désir de plaire à l’homme, père, mari, frère ou fils, qu’elles subissent  doit leur être évitée. En France la burqa doit être interdite. Cela serait comme pour les excisions une délivrance pour l’ensemble des femmes.

Peut être parallèlement devrait on poser une limite à l’indécence dans les lieux publics ? Pas de ventre à l’air ? Pas de fesses en l’air ?  Difficile en tout cas de poser ce type de limite, et encore plus difficile de les faire appliquer sans tomber sur le père-la-pudeur qui hurlera à la moindre gambette au soleil et le voyeur qui laissera tout passer…… De la difficulté de légiférer. Bon courage les députés !






jeudi 15 octobre 2009

Canapé blanc tu signeras ma liberté


 Sur les conseils de petite chérie, l'actualité étant glauque, je vais encore parler aujourd'hui de tout et de rien surtout de pas grand chose, donc:  ni des déchets nucléaires, ni de la Guinée, ni des sifflements qui ont retentis en même temps que l'hymne arménien au match de foot Turquie-Arménie, ni des affaires franco-françaises cqfd.......


J’ai toujours adoré les canapés blancs, superbes signant le refus de la réalité tâchée de chocolat, pizzas et autres outrages que le temps ne cesse de vouloir leur infliger.

Il y a un peu plus de deux ans,  à l occasion d un déménagement, j’ai craqué, lhom était ok, il savait ce vieux rêve. Deux canapés immaculés éblouissent mon salon, en ville.



                                          canapés et table basse, IKEA,    beaucoup de trucs chinés, puces ou e bay

                                                               mise en scène: lhom et moi

                                 

Preuve indéniable que je n’ai plus de jeunes enfants  et que je peux encore manger un sandwich plein de mayo sans que cela ne dégouline partout.  Ou pas. J’évite généralement d’engloutir   mes sandwichs light  dans des endroits sensibles : lit, canapés  ni même en pliant le linge à ranger.

Coup de téléphone de  Grande Chérie, l’annonce de mon acquisition  fut suivie d’un long silence ; de réprobation, le silence, je ne m’y trompe pas.
« Cela ne te plait, pas, tu n’aimes pas les canapés blancs ?
« C’est pas ça, mais tu as des petits enfants, je te rappelle »

Ah, non, tiens ça, j’avais oublié ! C’est fou, ma capacité à oublier ce genre de trucs !

Le rappel que mon appart de ville n’est pas destiné à recevoir les invasions des Huns , ni même celles de ma descendance n’a pas paru la convaincre.

Ce minuscule incident de quinze secondes me revient en mémoire me murmurant, penelope tu vivras toujours en considérant ta mère, ton père, tes frères, tes sœurs, puis ton mari, tes enfants, et ensuite tes gendres, brus et petits enfants, puis ensuite……

Lorsque j’étais petite, je voulais vivre libre, enfin assez libre, et toujours j’ai cru, que plus tard, je serai libre, enfin. Plus tard c’est quand ?  En fait, plus tard, là, c’est quand on veut, il faut un jour décider.


Grande Chérie dit de moi, que je fais une crise d’ado, maintenant car avant je n’avais pas pris le temps, il y a peut être quelque chose comme cela. 
Évidemment  il n’est pas question de faire  n’importe  quoi n’importe quand, style fuguer la veille de Noël alors qu’il y a 20 personnes sous votre toit,  non, ça je peux pas. En revanche mon espace de liberté est depuis quelques temps sanctuarisé.

Je vais même veiller à le faire grandir, peu à peu,  afin de ne pas arriver  à la vieillesse   bardée de regrets.

Je suis probablement victime de l’épidémie de sale égoïsme de la vieillesse dorée du baby boom ! Quitte à laisser un peu la génération du baby crash se débrouiller sans grand-mère idéale. La sagesse doit nous apprendre que l’idéal n’est pas de ce monde et grandir passe aussi par le fait d’accepter que nul n’est parfait. Ça y est, je suis grande.

mercredi 14 octobre 2009

Osons planter

Savez-vous planter un arbre ?

Certains disent que si on n’a pas une Rolex à 40 ans on a raté sa vie, mais qu’en est-il si on n’a jamais planté d’arbre arrivé au seuil de la vieillesse ?

Un arbre nous survit, témoigne de nous et de nos vies. Hier, je suis allée en jardinerie, je collectionne bien plus de cartes de fidélité de jardineries que celles de boutiques de fringues. Accompagnée de Lhom qui partage ma passion nous avons acheté pêcher et abricotier, mirabellier, plan de vigne et hydrangeas ainsi qu’une petite azalée, alpaguant bien sûr l’horticulteur afin de vérifier la compatibilité de nos futurs protégés et de notre jardin….

Il y avait un homme, la soixantaine largement dépassée qui choisissait un pommier. Premier d’une série qu’il se proposait de planter. Il voulait un pommier mais ne savait dans la multitude des tentations se décider. Golden délicious ou Belle de Boskoop ? Court pendu ou bien encore Borowisky (non, cela ne donne pas de whisky, dommage….)
Le choix fut vite orienté par le vendeur et arrêté sur la belle Reine des reinette, présentant l’avantage d’être en quelque sorte la reine mère de la ruche, qui serait un verger. Pollinisateur. Nb : ces trucs là ne sont pas auto-fertiles.

Rien de fut trop beau pour cette Reine des Reinette, fumier et terreau, sac de sang séché et tuteur … Je me suis demandé si ce pommier n’était pas une rose pour un petit prince âgé. Son inquiétude devant les explications détaillées du jeune homme était palpable, ses questions nombreuses. Le trou quelle dimension ? Quand dois-je le tailler ? Comment ? Dans combien d’années aurai je des pommes ?

Rien n’est plus beau qu’un homme qui plante son premier jardin, je l’imagine, matin et soir allant voir son bébé, car il en fut ainsi pour mes premières plantations. Parfois je me réveillais la nuit et les sachant à des centaines de km de là, j’imaginais, leurs soifs, le froid…. A peine arrivée à Tara, je parcourais de nuit mon jardin, piétinant l’herbe folle, bien plus difficile à tondre après, parfois avec une lampe d’autres fois seulement éclairée par la lune. Si l’urgence criait, portant même des arrosoirs aux agonisants, voire aux trépassés.

Aujourd’hui la maison qui m’habite a un jardin ancien, dans un tiroir de mon bureau sont rangées les commandes et factures des arbres plantés dans le passé,  restées là avec d'autres témoignages en guise de testament de la maison,  les plus anciennes ont 106ans. Je connais ainsi l'âge de certains vrais habitants du jardin. Et souvent lorsque je regarde mon superbe érable flamboyant, je pense à ceux qui ont souhaité illuminer leurs automnes, aux mains attentives qui l’ont planté, et à tous ceux qui l'ont aimé.

Le vieux monsieur est parti avec son premier pommier et lançant en guise d adieu: " lorsque mon pommier dans 15 ans donnera plein de fruits serai-je encore là ?" Pas sur, mais d’autres reprendront le témoin de ce jardin.



mardi 13 octobre 2009

Familles playmobiles?


Mes enfants ont souvent fait de grands jeux collectifs qui duraient des mois et des mois : villes de legos, cités en kapla, forts retranchés de soldats, et playmo à gogo. Il y a eu une longue période familles playmobiles. Chaque enfant avait sa petite famille, son campement et certains services publics : pompiers, école, policiers…  étaient assurés par des bénévoles, volontaires désignés.

Amis de passages,squatteurs réguliers, grands ados, presque toute la famille suivait les péripéties de cette cité dans la maison. J’observais mais n’intervenais que rarement. Le ménage était prévu chaque semaine et les enfants mettaient à l’abri sur les lits, étagères ou bureau leurs maisons et installations.






Petite chérie faisait office de manager, great master, bourgmestre despotique, elle distribuait les corvées et pimentait aussi les aventures trop long-fleuve-tranquille. Elle avait conçu sa « famille modèle » comme les autres, très pépère sa famille, la gestion de la cité nettement moins.

Il y avait ainsi accident et transport à l’hôpital, feu et destruction des constructions. L école obligatoire fut même instaurée, à vrai dire, les enfants faisaient plus l’école buissionière que tout autre chose.
Guillaume, l’ainé de mes derniers,  avait une vie très rangée, petite famille parents et deux enfants, voiture, moto et pelouse bien tondue, un chien  était admis dans cette vie aseptisée.
Valentin, lui ne voulait pas de femmes, trop emmerdantes jugeait il, ou bien une femme, au pire mais surtout pas d’enfants. Encore plus emmerdants les enfants.
Hubert, le benjamin de la tribu, prenait tout ce qui ne trouvait preneur. Il avait ainsi une famille extrêmement nombreuse, les enfants étaient  « rangés » dans des lits superposés. Je crois qu’il avait neuf enfants. Pas de problème,  une seule femme, naturellement , m avait il précisé
Hubert prenait tous les enfants qui restaient, il avait un petit handicapé, playmo ayant perdu une main dans un jeu trop violent. Je voulais le jeter, il s’y opposa. En me disant « Tu vois maman, dans la vie aussi, il y a des handicapés ! »
Je m’imaginais toujours des jeux d’enfants occultant problèmes et difficultés, douleur et échecs. Et regardais curieuse ce qui se tramait, je pensais pouvoir mieux comprendre mes enfants ainsi.  Et trouvais, sincèrement, mes enfants supers !
Il y eut des lapins à adopter qui trouvèrent preneurs dans un jardin amical, un chat se logea dans un salon et quelques poules picotèrent dans une cour. La distribution du mobilier, et des accessoires fut équitable.

Puis,  un jour, dans le fond d’un caisson, Petite chérie retrouva un enfant, un petit noir. Aucun de mes grands ne voulait le prendre. Pas de place, disait l un  j’aime pas les enfants disait un autre, j’en ai déjà trop expliquait  celui qui avait trois petits. Et Hubert  se dévoua, et adopta le petit noir. Problème résolu pensai-je.
« Hubert, il est où ton esclave ? Je ne l’ai pas vu, tu peux me le prêter, j’en ai besoin pour jouer ! » Demanda Valentin, alors que je lisais benoitement mon journal, absente, en quelque sorte.

« Un esclave ? Qu’est ce que c’est que cette histoire ? »

« Ben, oui,  tu sais, le petit noir ! »  répondit (ingénument ? ) Valentin.» Hubert a décidé que c’est son esclave, il dort par terre, dans sa cuisine ! »

Je fus dans une contrariété intense qui frisait même la colère noire, l’apoplexie en quelque sorte si je me laissais aller. Je cherchais alors une autre solution pour cet enfant.  Famille d’accueil, kinadpping de ma part, rangement dans un tiroir, et tempêtais tant que décidai de le jeter.


Hubert me tira par la manche : « Tu sais, maman, ce n’est qu’un jeu ! » Petite chérie avait déjà argué que « dans plein de pays du monde » Guillaume féru d’histoire, que certes aujourd’hui en France il n’y en a plus, mais que très longtemps……

Je capitula.

Jeux d’enfants, innocents ?