jeudi 1 octobre 2009

Besoin de café?


Le réveil est de plus en plus tyrannique, il sonne  et nous harcèle alors qu’il fait encore nuit. Branle bas familial. L’un après l’autre, nous nous levons dans un silence que seul rompt la radio. Mon bol de café est mon unique  bouée de sauvetage et  je vois mes fils échouer dans la cuisine l’un après l’autre.

D’abord le  plus jeune qui est plus  ou moins réveillé, il entre  est  dans la préadolescence, alors encore vaillant dès le saut du lit : Nesquik et Nutella  ne lui font même pas peur à n’importe quelle heure.  Certes il a un peu plus de mal avec sa brosse à dent, et ressent rarement la nécessité de se laver. Mais à 12 ans  déjà  n’arrive plus à parler le matin,  seul moment de la journée où il restera volontairement silencieux.

L’aîné  de quinze ans a  le réveil douloureux,  très douloureux,  il saute dans sa douche dès que son réveil l’exige, et je le vois souvent ensuite  prostré dans le salon, ensablé dans un canapé,  les yeux dans le vague fixant l'écran de la télé noir . Eteints. « Non, je vais bien, j’ai bien dormi, laisse moi » Voix douce et calme, engourdie ; après moult soupirs, et avoir refusé de prendre quoi que ce soit comme petit déjeuner, il file comme une ombre au lycée.

Grand conciliabule familial avec petite chérie, ma fille cadette que j’ai fort souvent au téléphone, depuis la naissance de petite princesse. Un  bébé étant le boulet le plus fiable au monde, il est heureusement rare qu’une mère s’en détache dans les premiers temps, mais le temps passé au téléphone est strictement proportionnel au temps passé à la maison pour une nana normalement constituée, d'où nos longues conversations actuellement. Problème:  "Valentin n'émerge plus le matin, dans les brumes jusqu'à 11h, je ne sais pas quoi faire..." Petite chérie me  souffle : « Mais donne lui du café à cet enfant, aie pitié de lui… »




Après avoir longuement discuté pour le convaincre, Valentin ne peut même pas s'imaginer bouger un orteil si nécessité n'est pas absolue avant son vrai réveil naturel, donc trois heures après le début des cours.

« Mais ça changera rien le café maman !  Bon si ça te fait plaisir, j'essaie.... »
Hier, pour la première fois, avant 10 heures du matin, il a commencé sa journée comme un homme, un bol de nescafé et ça démarre, en pleine forme,  ça tombait bien deux heures de sport de 8 à 10 : escalade.  Valentin est un jeune homme superbe, sportif et intelligent,  qui souffre de vertiges épouvantables  à regarder du haut d’une échelle ainsi que du mal de mer d'une manière  fabuleuse, il a même été malade avec des vagues dans une piscine…

A midi je le vois revenir tout guilleret
« C’est génial le café, je me suis réveillé tout de suite, je pétais  la forme, j’ai fait de l’escalade, j’ai monté le mur terme technique  mais en redescendant j’ai lâché, je suis tombé, ne me suis pas fait mal. »

Bon un café, ça va, deux serait peut être excessif, voire suicidaire,  chez ce jeune homme, surdosage. Il est vrai que tous mes enfants ont eu du café dans les veines avant d’être né,  mes doses nécessaires au démarrage du matin sont assez conséquentes avant de retrouver où sont rangés mes neurones, et le fait d'être enceinte  empirait  les choses, vivre comme un zombie neuf mois, pas pour moi,normal, je suis indigne.
Le sevrage complet de caféine de mes enfants n’est probablement pas fait lorsqu’ils abordent leur adolescence leur taux étant fort élevé à la naissance justifie leur énergie indéfectible durant l'enfance. La liberté est une illusion, nous sommes tous prisonniers des héritages familiaux.

Encore un petit café? 











2 commentaires:

Wolfgang a dit…

Petite vidéo en rapport et qui est plus que génial : http://www.youtube.com/watch?v=G3w0PeUqjuE

Très bonne lecture autrement.

Ladywaterloo a dit…

merci Wolfgang, je crois que je vais l'intégrer!