mardi 13 octobre 2009

Familles playmobiles?


Mes enfants ont souvent fait de grands jeux collectifs qui duraient des mois et des mois : villes de legos, cités en kapla, forts retranchés de soldats, et playmo à gogo. Il y a eu une longue période familles playmobiles. Chaque enfant avait sa petite famille, son campement et certains services publics : pompiers, école, policiers…  étaient assurés par des bénévoles, volontaires désignés.

Amis de passages,squatteurs réguliers, grands ados, presque toute la famille suivait les péripéties de cette cité dans la maison. J’observais mais n’intervenais que rarement. Le ménage était prévu chaque semaine et les enfants mettaient à l’abri sur les lits, étagères ou bureau leurs maisons et installations.






Petite chérie faisait office de manager, great master, bourgmestre despotique, elle distribuait les corvées et pimentait aussi les aventures trop long-fleuve-tranquille. Elle avait conçu sa « famille modèle » comme les autres, très pépère sa famille, la gestion de la cité nettement moins.

Il y avait ainsi accident et transport à l’hôpital, feu et destruction des constructions. L école obligatoire fut même instaurée, à vrai dire, les enfants faisaient plus l’école buissionière que tout autre chose.
Guillaume, l’ainé de mes derniers,  avait une vie très rangée, petite famille parents et deux enfants, voiture, moto et pelouse bien tondue, un chien  était admis dans cette vie aseptisée.
Valentin, lui ne voulait pas de femmes, trop emmerdantes jugeait il, ou bien une femme, au pire mais surtout pas d’enfants. Encore plus emmerdants les enfants.
Hubert, le benjamin de la tribu, prenait tout ce qui ne trouvait preneur. Il avait ainsi une famille extrêmement nombreuse, les enfants étaient  « rangés » dans des lits superposés. Je crois qu’il avait neuf enfants. Pas de problème,  une seule femme, naturellement , m avait il précisé
Hubert prenait tous les enfants qui restaient, il avait un petit handicapé, playmo ayant perdu une main dans un jeu trop violent. Je voulais le jeter, il s’y opposa. En me disant « Tu vois maman, dans la vie aussi, il y a des handicapés ! »
Je m’imaginais toujours des jeux d’enfants occultant problèmes et difficultés, douleur et échecs. Et regardais curieuse ce qui se tramait, je pensais pouvoir mieux comprendre mes enfants ainsi.  Et trouvais, sincèrement, mes enfants supers !
Il y eut des lapins à adopter qui trouvèrent preneurs dans un jardin amical, un chat se logea dans un salon et quelques poules picotèrent dans une cour. La distribution du mobilier, et des accessoires fut équitable.

Puis,  un jour, dans le fond d’un caisson, Petite chérie retrouva un enfant, un petit noir. Aucun de mes grands ne voulait le prendre. Pas de place, disait l un  j’aime pas les enfants disait un autre, j’en ai déjà trop expliquait  celui qui avait trois petits. Et Hubert  se dévoua, et adopta le petit noir. Problème résolu pensai-je.
« Hubert, il est où ton esclave ? Je ne l’ai pas vu, tu peux me le prêter, j’en ai besoin pour jouer ! » Demanda Valentin, alors que je lisais benoitement mon journal, absente, en quelque sorte.

« Un esclave ? Qu’est ce que c’est que cette histoire ? »

« Ben, oui,  tu sais, le petit noir ! »  répondit (ingénument ? ) Valentin.» Hubert a décidé que c’est son esclave, il dort par terre, dans sa cuisine ! »

Je fus dans une contrariété intense qui frisait même la colère noire, l’apoplexie en quelque sorte si je me laissais aller. Je cherchais alors une autre solution pour cet enfant.  Famille d’accueil, kinadpping de ma part, rangement dans un tiroir, et tempêtais tant que décidai de le jeter.


Hubert me tira par la manche : « Tu sais, maman, ce n’est qu’un jeu ! » Petite chérie avait déjà argué que « dans plein de pays du monde » Guillaume féru d’histoire, que certes aujourd’hui en France il n’y en a plus, mais que très longtemps……

Je capitula.

Jeux d’enfants, innocents ?

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