samedi 26 décembre 2009

De l'art difficile d'envahir


Autre point de vu, autre vision des choses. Les envahis, mes chers parents, appréhendent chaque année nos débarquements. Pourtant, tous, nous faisons un effort. Ce noël-ci, d’ailleurs, nous avons à peu près esquivé les sujets qui fâchent. Personne n’a claqué de portes, personne n’a donné de claque non plus, et aucun plateau de monopoly ne fut  renversé. On s’améliore.
La cohabitation reste un art difficile, que nous prenons certes beaucoup de plaisir à pratiquer, mais difficile. Il y a ceux qui, stoïques, acceptent de céder la « bonne » chaise haute et de mettre leur bébé dans la vieille chaise trentenaire  sans ceinture, « qui n’est pas cassée, juste déboîtée », qui mériterait cependant d’être jetée.
Ceux qui se garent désormais plus loin de la porte d’entrée, ne fument pas dans la maison, ont arrêté de critiquer le chien qui lui continue de puer et d’aboyer le matin…
Certains dorment désormais avec leur chat pour ne pas gêner ceux qui ont une progéniture. D’autres vivent reclus dans la cuisine jusqu’au lever des moins matinaux.
Il y a ceux qui ont appris à ranger portables, chaussures, et clefs de voiture. Ceux qui ont appris à supporter le froid. Ceux qui ne disent rien quand on leur pique la  meilleure machine à laver. Ceux qui se dévouent pour aller faire des courses ou passer l’aspi. Ceux qui ont arrêté d’espérer un coup de main pour le service à table et qui le font en silence.
 Parce qu’il faut pas croire, les parents se plaignent toujours autant mais tout le monde s’est à peu près plié aux règles de la maison, et aide désormais, presque sans râler. Même Hubert, qui se fait entendre parce qu’il a douze ans et que c’est l’âge.
Le partage des salles de bain se fait en silence, chacun adaptant ses horaires. Certains se sont gentiment délocalisés dans celle éloignée des chambres. Et même les bains des petits se font à la chaîne mais sans histoire.
Tous nous faisons un effort. Moi aussi. Et j’ai conscience malgré tout d’être à nouveau en bonne place pour être élue « femme la plus chiante de l’année ». Titre attribué par mes jeunes frères, à juste mérite il faut le reconnaître, sans aucune méchanceté mais honnêtement. Titre dont Victoria risque d’hériter un jour, avec son si doux caractère.
Malgré ces progrès flagrants, les envahis se plaignent. Ils nous demandent de rapporter au plus vite tout ce qu’on leur emprunte d’une fois sur l’autre, mais se désolent de nous voir arriver avec. Râlent. de voir leur maison pleine.

 Mais rêvent encore devant des maisons plus grandes parce qu’ils adorent ça !


Alice


 nb de LW: Alice, est ma petite chérie, fille cadette, presque parfaite
Nous rêvons de maisons plus grandes et encore plus remplie, certes, mais nous le valons bien!

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