vendredi 25 juin 2010

L'été en pause.


La ville est calme, il y flotte un air de vacances,  soleil et chaleur ont fait sortir les petits vieux sur les bancs, cyclistes  en débardeurs, lunettes sur le nez,  sac au dos semblent partir en randonnée au centre-ville. Cet esprit de vacances est dans mon quartier une évidence j’habite près de grands lycées et des facs, dès fin juin, les jeunes ont désertés, les petits vieux d’ailleurs sont très souvent des profs, ayant acheté dans ce quartier et à la retraite depuis si longtemps qu’eux-mêmes ont oublié.

Cette pause est la fin d’un chapitre, deux mois et tout recommencera, les flics viendront remplis leurs quotas de contraventions,  comme on cueille des cerises tout est rassemblé, là, sous nos yeux,  en bouquets. Et dans une immense désillusion  commune nous nous rendrons compte que nos factures augmentent mais pas nos revenus qui eux, baissent.

On peut bien -sûr, sortir dans la rue et crier :

« Prenez aux riches, prenez aux riches ! »

Sauf que la plupart des riches (les cadres, pire les cadres supérieurs)  sont  moins riches, et les vraiment riches se sont barrés de France il y a longtemps et ne comptent pas y revenir. Si nous taxons les gros propriétaires (race ennemie du peuple souverain) ils vendront , châteaux, entreprises, commerces, vignobles et tout  comme l’état cède en ce moment son patrimoine immobilier car il est trop important et trop cher à entretenir, hétéroclite, jetez un coup d'oeil à ce qui ressemble à un inventaire à la Prévert.

Le privé manifeste, le public manifeste, mais si nous écoutons bien leurs cris, on entendrait une cacophonie horrible

                                                         « Gardons nos avantages !  Sécurité emploi, salaire décent, vacances assurées, et retraite  calculée sur les six derniers mois… »


« Tous au même régime, Tout le monde doit payer ! »

L’état joue sur du velours, car nul ne peut sans accentuer la fracture sociale  dépouiller Paul pour habiller Jacques, l’inverse est vrai aussi.  Donc on déshabille tout le monde, un peu, beaucoup, à la folie…

On devrait prendre aux vieux alors ! Ils sont souvent incroyablement indifférents aux difficultés qu’ils laissent à la génération  future. Un exemple ? Mon immeuble a un chauffage collectif. L’hiver on m’a conseillé d’ouvrir les fenêtres s’il y fait trop chaud, il y règne toujours plus de 22° parfois 24 ou 25°. Rien n’y a fait ni mes tentatives d’éveil à la conscience collective:" Nous consommons des énergies fossiles, qu’auront les générations futures ?" Ni mes avertissements  « habituez vous progressivement à moins chauffer !  Vous verrez très bientôt vous ne pourrez plus payer, la facture grimpera encore et vos retraites baisserons »

Là je suis devenue une horrible oracle, sale pythie annonçant des catastrophes futures. Sauf que, leurs retraites baissent et les factures augmentent.

Je crois que nous allons pouvoir sortir tous dans la rue et crier, mais il n’y a plus d’argent, et la France qui a encore une bonne note crédibilité d’emprunteuse, va probablement voir sa note baisser, quand ? Je ne sais pas, mais l’argent facile c’est fini. Et la fourmi alors railla la cigale cette prétentieuse  petite danseuse française et lui dit :

« Vous dansiez ? Et bien maintenant bossez ! »

Mais ça c’est quand l’automne fut venu.

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