mardi 29 juin 2010

Matin couleur lilas.


Journée en demi-teinte, joie d’être de nouveau chez moi, dans ma maison-cocon et mon jardin éternel, et deuil, esprit lourd et triste,  un  ami est parti, jeune encore,  emporté par un cancer. Les émotions se bousculent et mon esprit est parfaitement indifférent aux brouhahas de ce monde qui aujourd’hui m’indiffère.

Ce matin j’ai coupé des montagnes de roses fanées, pris des photos du jardin les ai toutes ratées, normal. La matinée  est passée sans que je vois les heures s’écouler, je me suis pourtant levée à six heures, afin de jardiner avant que la chaleur ne m’accable.

J’ai toujours du mal avec les départs, tous les départs, à chaque fois  notre infinie petitesse me revient et comme pendant la messe des cendres, je me dis  « Tu es poussière et tu redeviendras poussière ». Que restera t-il de nous ? Pas grand-chose ; mais je peux  dire, j’ai vécu, aimé et souffert, et je retrouve alors force et bonheur pour continuer ce chemin de vie.

Je pleure surtout aujourd’hui de savoir que ceux que j’aime souffrent encore plus. Je sais d’expérience que ni le temps ni la vie ni la joie  ne consolent jamais de la perte de ceux que l’on a aimé et qui sont partis.

Parfois,   je suis simplement  effarée de voir que tant et tant de gens préfèrent étourdir leur esprit en jouant à l’autruche, enfouissant ainsi tout sentiment dérangeant, plutôt que d’affronter ses sentiments, vivre avec les souvenirs et continuer d’avancer. Mais il faut peut être avoir l’âme d’un toréador pour regarder le destin, celui de ceux qu’on aime et le sien.

J’ai ainsi fait toute ma vie,  pur produit de résilience, je me suis construite en acceptant de souffrir sans trop refuser de m’attacher et encore moins de sourire et de rire. A un moment il faut choisir, vivre ou mourir, j’ai choisi, je vis. Pleinement, tant qu’à faire, ne rien faire à moitié.

Bizarrement le fait de savoir que derrière nous nous laisserons nos gènes m’indiffère non que je n’aime ma descendance, mais je ne m’estime pas tant à vouloir conserver mon capital génétique. A eux de juger, après mon départ, si  cet héritage est méritoire.

Parfois, le regard d’un enfant, ce sourire, cette moue, un quelque chose qui m’éclate en pleine figure, et je sais la vie est éternelle, et tout est toujours recommencement.



                              photo prise  ce matin, d'un de mes nouveau protégé.

Aucun commentaire: