lundi 4 octobre 2010

Comptines assassines.

Comptines assassines, de mots cruels doucement chantés aux oreilles de nouveaux nés dès leurs premières semaines… Mon beau-frère, grand père depuis deux mois, tentait de se remémorer les douces paroles qui avaient bercées sa plus tendre jeunesse. La première dont il se remémora tant bien que mal, comptant sur nous pour lui souffler les paroles oubliées était : Prechi precha.

Je la suppose très ancienne et exquise, jugez sur pièce, hélas je ne peux la mimer ici avec les bras du bébé qui adore cela :

Prechi-precha, mon bonnet sur la tête, ma chemise entre les bras, je m'en vais voir  dans le petit cabinet noir,  la mort qui rôtissait... je lui demandais un petit lardon, elle me donna cent coups de bâtons. Pan-pan-pan-pan-pan-pan.

L'enfant est subjugué. Un peu plus allégresse vient quand  on fredonne les paroles suivantes :

Bateau sur l’eau, la rivière, la rivière, Bateau sur l’eau, la rivière et plouf dans l’eau…

Dans la première il s’agit de l’enfant naïf qui va voir le diable rôtissant, un bout de.. On préfère finalement ne pas savoir. Dans la seconde, de noyade d’enfant, certaines mamans, sensibles ajoutent:

« Et reviens vite, vite dans mes bras… »

Mon beau frère se décomposait devant les terrifiantes paroles qu’il n’avait jamais analysé, il me demanda alors et « A Cheval gendarme »
Je ne pus que le rassurer "A cheval gendarme "c’est bien, mais ne lui dis  sauf la fin peut-être.. je vous laisse apprécier :

A cheval gendarme, à pied bourguignon
Allons à la foire
Tous les autres y vont 

Au pas, au pas, au pas  nos genoux étant le cheval, on simule le léger tressaut du pas
Au trot, au trot, au trot  la cadence est plus marquée

Au galop, au galop, au galop le  bébé rit  en sautant sur vos genoux

Un temps de calme, et la chanson reprend :

Vous voulez passez la rivière ?
Vous ne pouvez pas payer ?
Alors plouf dans l’eau ! Alors plouf dans l'eaules touts petits  apprécient plus ou moins le fait d’être renversé.. 

Vous voulez être sauvé?
Alors, vite, vite , dans mes bras!  on en profite pour un gros câlin!

Heureusement au moment du coucher les parents les plus avertis chantent alors des chansons aux paroles anodines, douces et sécurisantes...

Dodo, l'enfant do,
L'enfant dormira bien vite.
Dodo, l'enfant do,
L'enfant dormira bientôt.



Il s'agit alors de tenter de se préserver des nuits sans sommeil, Les mêmes parents susurrant des comptines violentes, insécurisantes, barbares des temps anciens, se révolteront à l'idée que leurs petits puissent regarder des dessins animés traumatisants ou jouer à dézinguer des fourmis. La violence est présente dans la vie  dès la naissance, le plus souvent cachée, et même dans nos tendres comptines, bien souvent assassines.









3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne connaissais pas ces comptines, mais je les trouve flippantes !
Sylvie L

Ladywaterloo a dit…

La douceur des mélodies fait passer les paroles. Je les suppose très anciennes, les paroles varient aussi un peu selon es familles. Je pense que si vous entendiez fredonner: Bateau sur l'eau, vous la reconnaitriez immédiatement elle est extrêmement connue encore.

Ladywaterloo a dit…

en voici sur you tube deux touts petits la fredonnant

[url]http://www.youtube.com/watch?v=7B4dlmG37KU&feature=related[/url]