lundi 31 janvier 2011

Un président à double nationalité?

Samedi Jeannette Bougrab a demandé publiquement,le départ de Moubarak sur France Info. Il est vrai que savoir soutenir les peuples à la recherche de démocratie sans prendre d'avance, on ne sait jamais, ni rater le coche est un exercice périlleux  dont la méthodologie la plus sure et la plus simple est d’emboîter le pas à nos grands frères ricains. Jeannette Bougrab a sauté seule le pas, je me suis automatiquement demandé de quelle origine était cette secrétaire d'état, mettant ainsi sa maladresse  sur le compte de son affect, probablement là, à tort, d'ailleurs.

Ce week end toujours, Marine Le Pen s'est dite choquée qu' d'Eva Joly soit  candidate à la candidature chez les verts. Eva Joly, franco-norvégienne est arrivée en France à l'âge de vingt ans. Plutôt française mais encore norvégienne, cela ne provoque aucun émoi sur la place publique, car d’une part elle a peu de chance d'être élue présidente et d'autre part la France n'a aucune raison de conflit fussent ils d'intérêt avec la Norvège.

MLP pose une bonne question, que nous serons peut être à même de devoir  nous poser un jour,  les émigrants d'origine non-européenne choisissent de plus en plus de conserver les deux nationalités.Michèle Tribalat a exposé devant la commission parlementaire travaillant sur le droit de la nationalité en France , commission présidée par Manuel Valls( je vous conseille vivement d'écouter son rapport, bien que cela soit un peu fastidieux).

Depuis toujours je suis dubitative sur l'engagement total pour défendre les couleurs françaises de certains  joueurs de foot qui n'ont plus de français que les papiers, jouant à Manchester puis au Real pour ensuite épisodiquement endosser le maillot France et affronter leurs coéquipiers le temps d'une coupe du Monde. Je suis tout autant sceptique d'imaginer un président franco-chinois résistant aux sirènes du Yuan, un président franco-américain face au désir d'ordre mondial présidé par les US ainsi qu'un président franco-tunisien face à la révolution tunisienne...




Le Congo a disqualifié brutalement Kofi Yamgnane de la course aux présidentielles,  sa double nationalité franco-congolaise pourrait, estiment ils jouer dans le camp France Afrique, de même Boutflika fustige les algériens poussant le portillon du passeport français, trahissant ainsi l'Algérie. Lorsque les pays sont confrontés au problème, le rejet me parait être fréquent, sans fausse honte. Je n'ai pas su trouver des exemples de pays gouvernés récemment par des personnes ayant une double-nationalité.

MLP, ainsi que Valls, Mélanchon et parfois même Royal jouent les trublions, posent des questions qui, même si elles ne trouvent de bonnes réponses ont le mérite de  faire réfléchir en dehors des traces balisées de l'UMPS.

vendredi 28 janvier 2011

L'instinct de la cueillette moderne: Le shopping!

Lhom ne sait pas à quel point je suis une cueilleuse acharnée, mon instinct de la cueillette devait être très fort au néolithique, je sais repérer les bons coins et m'en souvenir, retenir les bonnes époques de chasse, ne pas rechigner à me lever aux aurores ou veiller jusqu'à point d'heure pour guetter le meilleur moment et choisir les meilleurs fruits, champignons et racines qui contribueront à nourrir ma famille, voire toute ma descendance.



J'ai ainsi payé cette superbe petite brune de chez Corolle, 9, 9 euros, magnifique non? Je suis de nature partageuse aussi je mets le lien, le fait que je n'en avais nul besoin ne m'a absolument pas arrêté, je cherchais une rousse pour finir mon trio de demoiselles: une blonde, une brune et une rousse (même taille, même marque, garde robe interchangeable). J'ai trouvé ma perle rare, mais ai craqué pour un peu plus, parce que c'est pour une bonne action (le Relais)

                                         Ma petite rousse

Lorsque Lhom me lira, il me dira, Pene, c'est bien, maintenant , ça suffit! Dix poupées pour une multitude de petites cousines qui se retrouveront chez nous, épisodiquement, et dont, pour le moment, seules trois sont nées, même en étant pleines d'espérances en effet la "provision" est suffisante.

Mon instinct de cueillette est si fort qu'il s'exerce dans tous les domaines: jouets, vêtements, bibelots.. Les seules vraies frontières stoppant net mes velléités d'achat sont bien entendu l'état de mon compte en banque, ma notion personnelle du rapport coût-plaisir attendu ainsi que le souci, plutôt maniaque, de  ranger mes trésors. Je fais à vrai dire peu d’achats vraiment superflus,  je succombe juste à beaucoup de coup de coeurs; ainsi vous ne trouverez pas chez moi trois cocottes minutes ni même une pièce entière transformée en chapelle d'ex-voto Corolle!


Lhom a fini de peindre la future salle de jeux, je la remplis convenablement c'est tout.

Lorsque tout sera plein, des murs aux plafonds,  de la salle de jeux aux couloirs du second étage, sans oublier le dortoir de la petite maison, j'aurais le choix entre donner encore plus à mes enfants, s'ils l'acceptent, leurs sales goûts ne correspondent pas toujours aux goûts sublimes de leurs parents ou déménager, pour plus grand?

Restera à emporter les 300 M3 de mon passé, ou bien alors, je ferai comme avait fait ce vieux notaire qui nous avait passé en relais sa maison, laisserais de quoi alimenter l'imagination et la joie de vivre de ceux qui après nous seront les hôtes de la maison qui nous abrite.

jeudi 27 janvier 2011

L’innocence à Auschwitz

 Je n'avais pas encore quatorze ans, mais j'en faisais beaucoup plus, d’ailleurs le petit copain de ma soeur aînée s'y était maladroitement trompé;  Ma soeur avait dix huit ans et j'étais avec elle lorsque nous rencontrâmes, au hasard des rues, certainement, Philippe. Elle le salua gaiement, puis commença à me présenter:

Philippe, voici

Il l’interrompit

Andréa, quelle chance de te rencontrer enfin!

La gaffe, Andréa, la déesse mise sur un piédestal par ma soeur aînée, belle, intelligente et tout. Il fut aussitôt interrompu:


Non, c'est Pénélope, ma petite soeur prendre l'air le plus dégoûté possible pour prononcer ces deux derniers mots, elle a treize ans.

Elle fait beaucoup plus vieille, désolé de m'être trompé!

Moi, j'étais ravie.

Je ne m'étais pas éternisée dans mon enfance et étais en seconde, avec des copains plus âgés que moi; moi, j'étais ravie. J'étais subjuguée par l'intérêt que nombre d'entre eux me portaient, et surtout par les guitaristes qui animaient les récrés, cigarettes et Peace and Love, nous  étions dans les années soixante dix.  L'un d'eux, au nom en ski, bouille ronde et bouclettes brunes m'avait conquis en jouant d'un air si romantique: Jeux Interdits. J'étais jeune, et j'étais ravie. Un jour, il me demanda:

Tu n'es pas juive, toi?


Non, pourquoi?


Comme ça pour rien?


Non, dis pourquoi!


Tu as le nez d'une juive, mais je me suis trompé,c'est tout!

C'est comment le nez des juifs, beau?


Oui très. Alexandre se remit à gratter sa guitare.

Il avait semé une graine, je ne savais pas ce qu'était le peuple des juifs,  si ce n'est qu'ils étaient ceux qui continuaient l'ancienne religion. Personne ne prononçait jamais le mot de juif à la maison, séquelle de la guerre chez les adultes à l'époque.

J'étais, ce que je nomme à présent une Zifra, c'est à dire dévoritivore de tout ce qui se lit,  preneuse de toute histoire.Naturellement, j'écumais toutes les bibliothèques à ma portée sur tout ce qui concernait de près ou de loin  les juifs et passais un mois ou deux à pleurer toutes les larmes de mon corps, la nuit, engloutie sous mes draps.Je ne parlais à personne de ma plongée en enfer, mais elle fut longue et très douloureuse.Je me souviens de récits dont la seule évocation, aujourd'hui encore m'anéantit.

Comment une telle barbarie est elle possible?

J'étais jeune mais nettement moins ravie, peut être un peu moins jeune. Je vieillis un peu plus en apprenant les révolutions française, russe, Mao, Pol Pot, Le Rwanda, et tant d'autres horreurs encore.

Jamais je n'aurais envoyé mes enfants à Auschwitz, ils sont innocents comme tous les enfants,et je ne vois pas pourquoi je leur ferai une telle violence. Aujourd'hui encore je ne regarde jamais aucun film sur la Shoah ou les ghettos, pas même La liste de Schindler ni même La vie est belle.


Etre confronté à la réalité de l'horreur passée  rend il plus attentif aux horreurs présentes? Je ne le crois pas, car les horreurs changent de visages et bien des gens sont trompés par les masques nouveaux qu'elles prennent. Certains croient reconnaître l'horreur dans un masque ressemblant à ceux utilisés dans le passé, d'autres croient savoir quel masque l’innommable va prendre dans le futur proche.

Parmi les enfants confrontés à la violence il y a des enfants qui s'insensibiliseront à la violence, dressant un mur entre eux et le monde extérieur, d'autres seront tellement meurtris qu'ils resteront impuissants devant l’inacceptable, d'autres encore auront la tonalité juste et retireront tous les enseignements de ce qu'ils auront vu. Je ne sais pas si on peut connaitre d'avance quelle sera la réaction  de chacun, mais je me suis toujours opposée aux voyages de classe tant à Auschwitz que simplement dans un mémorial.

Ne fais pas à autrui, ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse.



                                 Pas envie de photo de barbelés, plutôt ce piano, échoué, à Miami il y a peu




Demain, il y aura 66 ans que le camp fut fermé, ce camp qui cristallise tellement l'horreur qu'en pèlerinage expiatoire nous y envoyons  des classes entières de jeunes, est ce nécessaire? Utile ou même simplement souhaitable?

mercredi 26 janvier 2011

Clocher de ma vallée.



Notre société est anxiogène, le monde est anxiogène. Et pour une fois, j'avouerai un avantage fabuleux des époques passées sur la notre, les pires horreurs pouvaient avoir lieu, au loin, cela n'arrivait aux consciences attentives qu'à une frange minime de la population française. 
Lorsque j'ai acheté la maison, qui est devenue notre maison de famille, il y restait du mobilier, des bibelots, des souvenirs d’une famille qui n'est pas la notre, certaines choses dataient même  de la famille précédente, famille qui avait fait construire cette maison et l'avait gardé en main plus de 100ans. Entre les factures de notre cèdre plus que centenaire et les rideaux ravissants mais complètement passés, gardés "au cas où" il y avait des piles d'anciens journaux, "L'illustration" de 1914 à 1942 , il est passionnant de se plonger dans ce passé,  vécu au jour le jour, on y regarde l'histoire différemment.

Nous ne pouvons plus vivre ainsi et pourtant nous avons tous plus ou moins envie de faire comme si le reste du monde n'existait pas, des soubresauts en Tunisie, Algérie, Egypte à la Corée qui meurt de faim, notre vie est abîmée par ces évènements sur lesquels nous n'avons aucune prise. Chaque rencontre avec des SDF nous agresse  et nous fulminons contre cette société si riche et si démunie. Les tentations sont alors d'abord de renvoyer la culpabilité sur les "autres", maires, états, flics, tous ceux qui pourraient, pense t-on, faire quelque chose. 

J'ai franchi le cap en achetant ma maison, je la voulais dans un endroit protégé, mon côté vie idéale, comme" Martine".  Du simple cocooning je passais au borrowning. J'ai dessiné ma maison, la peignant de traits idéalisés, bouquets en été et flambées l'hiver; j'ai essayé de ne rien oublier: la cloche de la terrasse sonne l'appel pour tous les repas et l'on entend au loin le clocher de mon église égrener heure et demi heure, parfois elle salue un baptême ou se joint à la liesse d'un mariage d'autre fois elle accompagne un dernier voyage.




                                       Juste, un petit coin, tranquille (ici en Mayenne)

Ce cadre rassurant met juste un peu de distance entre le monde et moi, je sais malgré tout qu'il me faudra toujours m' adapter à ce monde qui change. Je m'attends à ces changements par forcément sympathiques: énergie plus chère,  niveau de vie qui baissera, disparition de mon facteur de campagne passant de porte à porte au profit d'une boîte à lettre au bout de la route où sera déposé courrier et colis deux ou trois fois par semaine, notre ancien hôpital est déjà "rétrogradé" hôpital de proximité, la maternité étant fermée depuis quelques années.  Bizarrement la petite sous préfecture est cependant en pointe dans bien des domaines et sa population augmente, le bassin de l'emploi de cette vallée étant  cité parfois en exemple.

Nous avions acheté une première ferme dans la montagne, il y aura vingt ans l'été prochain,  la ville semblait s'être figée à la fin des années cinquante,  blouses colorées et  bérets au marché, rendez vous de toute la vallée, chaque jeudi. Marché où l'étal bassines en plastique pour la cuisine et fleurs en plastique pour le cimetière jouxtait celui des poussins et lapins à vendre au début du printemps.  Nous avons été nombreux citadins à être séduits par l'authenticité de cette vallée, nous en avons fait la richesse et aussi accéléré sa mutation, mutation que l'on regrette parfois à l'ouverture d’une nouvelle boutique de décoration ou d'un magasin Saint James, mais que l'on approuve secrètement lors des travaux d'embellissement, il n'y a plus de voitures garées sur la place du marché mais des arbres ombrageant bancs et fontaine, plusieurs petits restaurants se sont ouverts, chinois, crêperies et pizzerias. 

Le difficile équilibre entre évolution inévitable et évolution à éviter est parfois impossible, nos impôts ont augmenté d’une manière déraisonnable, poussant à la vente des héritiers désargentés. Loin des rumeurs des grandes villes qui apparaissent de plus en plus comme des repoussoirs pour tous, même les jeunes ruraux.

Moi, habiter à Clermont, je ne pourrais pas, dit ma petite voisine, il y a trop de monde, je me sens pas bien, et du côté de la gare, ça craint!


mardi 25 janvier 2011

IVG ou suivi de grossesse? Euthanasie ou fin de vie?

Paris automne 1993, enceinte de six semaines, épuisée, je me suis rendue un matin gris dans cet (ex) grand hôpital parisien, Boucicault. A l'entrée j'ai du montrer patte blanche carte de sécu, mutuelle... Puis démoralisée, je suis montée au service de consultation. L'entrée était barrée par une infirmière assise derrière une simple table, avec trois piles de dossiers; les vierges, ceux barrés au gros marqueur rouge d'un IVG,  souligné deux fois, définitif et agressif, première blessure, et un second tas marqué  de  SG (suivi de grossesse).

Intimidée, je m'approche de cette femme massive, qui me fit asseoir après m'avoir salué brièvement, sans même lever les yeux du dossier qu'elle terminait de remplir. D'une voix de stentor, elle me fit redire noms, adresse, date de naissance, antécédents obstétrique, puis de la même voix dure, sans prévenir:

IVG ou suivi de grossesse?

Je sentis le monde basculer, ce bébé était désiré, j'avais fait une fausse couche en début d'été qui m'avait laissé meurtrie, et l'idée de ce petit dernier, malgré les difficultés qui entoureraient cette sixième naissance, était un rêve que mon mari et moi avions entouré de fausses bonnes raisons: Guillaume ne se sentirait pas seul, après le départ des quatre grands....

Pendant quelques secondes, je pouvais décider d'effacer cette folie, j'étais troublée et encore plus troublée d'être troublée. mais l'univers hospitalier, froid, hostile et dur m'incitait à renoncer, je n'y arriverais pas. Je me suis ressaisie, puis ai affirmé de la voix la plus ferme que je pus:

Suivi de grossesse.

Elle enchaîna:

Date des dernières règles?

Le dossier rempli, elle me désigna des chaises, et me dit

Asseyez vous là, on vous appellera.

Je fus ensuite accueillie par le docteur Granet qui m'aida  au printemps suivant à mettre au monde Valentin à la clinique Sainte Thérèse, j'avais fui Boucicault hôpital de mort et pas de vie, dans ma tête tout au moins.

Je sais que la loi Wiel est tout autre chose, elle doit permettre le choix aux femmes, le choix veut dire, compassion et aide, ce que j'ai entrevu m'est apparu comme un sale boulot dont le personnel hospitalier est chargé, permettre aux femmes qui pensent ne pas pouvoir élever de bébé de pratiquer une IVG . Surtout permettre à la société de se débarrasser du problème. Si cela est, à l'évidence pas respectueux de la vie du si petit, c'est aussi une violence faite aux femmes, nombreuses qui sont dans le désarroi.

 Une femme sur deux renonce un jour à une grossesse et subit une IVG. Les témoignages que j'ai entendu sont en général bouleversants. Jeunes filles n'osant pas dire non, à leurs parents qui menacent de couper les vivres, logements trop petits, chômage. Histoire de moments de vies difficiles. Tout ce que je lis ici ou là à ce propos se résume à des vieux cons qui disent:


Ya qu'à les interdire, s'ils ne baisaient pas, ils auraient pas de mômes, qu'ils assument!

Et d'autres tout aussi violents:

Permettons l'IVG jusqu'à cinq mois, partout et libres. Le droit de la femme à la maîtrise de son corps doit être complet.

Mis à part quelques exceptions, très peu d'initiatives pour aider les femmes, aucun soutien même léger, aucune parole d'apaisement, rien, le néant face aux doutes qui assaillent toute future mère.


 Je rêve d'une loi Weil vraiment appliquée avec aide aux femmes, délai de réflexion accompagné de soutien, et accompagnement jusqu'au terme de la décision, IVG, accouchement sous X, ou  naissance "ordinaire". Ne pas laisser la femme seule, quelle que soit sa décision. Jamais une naissance n'est normale ou ordinaire, chaque histoire de vie est une exception. Je rêve aussi que le remboursement de l'IVG soit supprimé (sauf décision de l'assistante sociale)L' IVG doit avoir un prix car un avortement n'est jamais banal, nier cette évidence est aussi nier l'importance de cette décision difficile. Je rêve enfin de contraception plus facile d'accès et gratuite, nombre de jeunes femmes débutent des grossesse non désirées car l'accès aux contraceptifs est difficile et cher.

Je rêve, je rêve et pendant ce temps là au Sénat une réflexion est en cours pour la légalisation de l'euthanasie. Je suis effrayée, car  je sais que l'enfer peut naître de bonnes lois. J'ai eu à suivre ces dernières années, malheureusement, plusieurs fins de vie essentiellement victimes de cancers. Personne, Dieu merci, n'a souffert, tous ont eu un accompagnement digne et se sont endormis dans la paix. Je ne sais pas si ces malades ont eu "la chance" d'être dans de bons hôpitaux, mais je sais que ce qu'on ne savait pas faire il y a vingt ans est possible à présent, de vrais soins palliatifs, qui permettent dans la paix d'aller  vers la mort, en se disant adieu, sans souffrance, le malade s'endormant un peu plus chaque jour, et un jour en s'endormant pour toujours.

 Cet accompagnement revient très cher, comme il serait cher d'aider les futures maman en difficulté qui matériellement ne voient pas comment accueillir un enfant. Mais la vie se résume t-elle à une histoire d'argent?

Pour des contraintes financières, des budgets explosés, la tentation de réduire à néant un personne vulnérable avec si besoin était une influence adéquate sur l'entourage désarçonné et blessé par le déclin de son parent.

Allez, il en a au maximum pour trois mois, soins difficiles à supporter, aucun agrément de vie! Je sais que c'est difficile, mais signez là! Il serait heureux que vous le fassiez, ne le faites pas pour vous, faites le pour lui! C'est une façon d'aimer que de savoir les aider à mourir.


Une société qui ne veut plus aider les plus vulnérables garde t-elle toute son humanité? Ce sont des choix essentiellement budgétaires, on ne peut pas tout faire, sachons accomplir  l'essentiel.






lundi 24 janvier 2011

Les vérités des petits enfants(Gisèle)

Pacha est parti chercher des champignons, en avion!

Pierre  (5ans) est ravi de répondre à la question d'Alice qui cherchait son père, une après midi de fin d'été.


Ah bon, vraiment tu es sur que Pacha est parti chercher des champignons en avion?

Pierre était un peu rouge d'excitation, il savait détenir une vérité fantastique et fut déçu d'apprendre que Pacha était  certes en forêt mais qu'il était banalement parti, à pied! Etait ce le fait que notre voiture était garée à sa place ou tout autre chose, je ne m'en souviens plus. Mais Pierre disait sa vérité, une vérité hors du sens commun qui a donné un parfum onirique  à  toute la maison pour quelques heures en  entrouvrant la porte du monde du fantastique oublié des grands.

Fin Décembre, Charlotte et Greg sont passés chez Camille et Amélie, Amélie enceinte de huit mois ne faisait plus de longs trajets en voiture. La conversation roulait sur le bébé à naître, et Sacha (3ans) proposa d'appeler cette petite fille Gisèle. Gisèle, prénom qu'il adore, porté par des petites filles de son école, dans la ville sous d'autres cieux où il vit.

Gisèle?  s'exclama Camille narquois, Mais c'est ravissant! D'accord on va l'appeler Gisèle!

Samedi  ce petit bonhomme de trois ans, fut très déçu que le bébé fille se nomme en fait Perrine, Charlotte n'arrive pas à le consoler, il préférait Gisèle!  Dimanche, Charlotte sans avoir vu que l'arbre généalogique des Waterloo était enfin publié, dès samedi, ouvrit les escarmouches sur le Forum Familial:



Sacha ne s'est toujours pas remis de sa déception, Camille lui avait dit qu'il trouvait joli sa proposition de prénom lors de notre dernier passage: Gisèle, il est donc hyper déçu qu'on n'ait pas suivi ses bons conseils...
il trouve Perrine "nul", et est pour l'instant très contrarié.
Maman, si tu cherches une idee de surnom pour Perrine  dans ton blog, Sacha te recommande vivement Gisèle donc.
par ailleurs, je propose un "qui est qui" facilement accessible sur l'officieux, car ca commence a se compliquer sérieusement cette affaire, entre ceux qui portent les noms de leurs oncles/ freres/ ou père... on s'y perd un peu!

bien sur, !on attend les photos de Gisèle, mais n'oubliez pas qu'il n'y a pas internet a la campagne...



Pftt!même pas tranquille dans mon monde parallèle, heureusement, j'avais déjà publié mon Who's  who et garde Gisèle pour une grande occasion



Je me suis souvenue aussi des vérités que je cachais parfois à mes enfants, mentir est parfois une bonne chose. Alice avait à peu près l'âge de Pierre lorsqu'elle fut coupable d'un crime épouvantable, en sortant de la chambre de Yann, elle claqua la porte de la chambre, et décapita le hamster de son aîné. Elle ne s'en rendit pas compte car elle partait en courant vers sa chambre,et laissa donc la pauvre bête en deux morceaux sur la moquette. Cette anecdote m'est revenue vendredi en écoutant Stéphane Guillon raconter comment son  père avait, lui aussi, décapité son hamster en refermant un tiroir de commode. Yann avait environ treize ans, calme et raisonnable, il est venu me raconter sa peine, sans ameuter le reste de la famille. Nous avions convenu de cacher la vérité à Alice trop petite qui se serait horriblement culpabilisée, elle n'apprit son crime que bien plus tard. Je ne sais pas si je n'ai jamais avoué à Yann que je préférais que ce soit son hamster qui fut exécuté, et pas celui de Camille. J'imaginais Camille (11ans) exigeant que l'on châtie la coupable, oeil pour oeil!


Vingt ans après cela aurait pu encore pimenter certaines soirées familiales, encore aujourd'hui, je suis sans remord.






samedi 22 janvier 2011

Arbre généalogique de la famille Waterloo



Aujourd'hui est née Perrine, chez mon fils Camille et sa femme Amélie. Par souci de clarté, voici un arbre généalogique parallèle (sexe et âge respectés, mais pseudos utilisés, afin de respecter la volonté d'anonymat de mes enfants).Mon blog est mon monde parallèle, celui qui est à la fois vérité et pas tout à fait vrai.




Descendance de Pénélope et John (Lhom) Waterloo






Charlotte (1977)-Gregoire(1975) Pierre (2005) Sacha (2007) , Olivier (2011)


Yann (1979)-Armelle(1978) David (2002) Martin (2004) Louis (2008) Diane (2010)


Camille( H-1981)-Amélie (1981) Perrine (2011), Clarisse (sept 2015)


Alice (1985)-Théo (1979) Victoria (2009) Paul (2012)


Guillaume (1990) et sa douce Pauline


Valentin(1994)


Hubert (1997)

Hit the road Jack

Hit the road Jack, ( Ray Charles) avec Johnny Depp dans le rôle du captnain Jack Sparrow (Pirates des Caraïbes )



vendredi 21 janvier 2011

Communication tribale.

Guillaume a créé un forum familial il y a trois ans,  initiative géniale qui a pu enfin suppléer les coups de téléphone rendus difficiles par l'emploi du temps surchargés de mes enfants mariés, dotés de petites têtes blondes courant entre boulot et nounous.


Le forum est très complet:


Who's who:  fiche d'identité de tous, date et lieu de naissance, parrain et marraine (aide au choix pour les futurs parents) mail, téléphone, adresse postale, boulot occupé (aide pour les recherche de stage)


Partage de photos de vacances, partage de vidéos délirantes pour les plus jeunes, calendrier de vacances, bien pratique pour se donner RV dans la maison familiale ou au contraire s'éviter... papotage général, compte rendus des mariages ou réunions de familles où tous ne sont pas présent, listes de Noël... Les sujets de conversations abondent et varient.


Le ton des conversations est informel, Guillaume notre jeune webmaster a 20ans,  allie à la fois rigueur et décontraction . Allez, tous une ola...


Je suis modératrice et n'ai enlevé qu'un seul message lorsque le ton montait entre Pioupiou et son plus jeune frère, l'un d'eux écrivit une phrase de trop. Dénoncée, Guillaume faillit m'ôter mon accréditation, je m'en tirai cette fois là avec un avertissement seulement. J'ai enfin obtenu le grade envié et respecté de The best gribouilleur over


Le forum est très vivant car il n'y a pas trop d'hypocrisie et son fonctionnement est parfaitement démocratique seul le vieux singe qu'est Lhom a une aura non du à son âge mais à sa manière de communiquer savamment distillée, point de surdosage




Dernièrement j'ouvris un sujet: Aidons Pioupiou à s'orienter. Puis bloquée au lit,j'écrivis ce message d'allégresse:




j'ai un nouvel ordi, pour moi toute seule!

Madagascar 2 Madagascar 2 Madagascar 2 Madagascar 2 Madagascar 2 

Je vois que l'avenir de Pioupiou suscite 'interêt des foules!







Alice répondit:


Qu'est ce que c'est que cet histoire de nouvel ordi? again? 
Quant à Piou-piou... j'ai déjà eu du mal à m'orienter moi même alors les autres... Mais vous avez tout mon soutien pour le guider dans ses choix, et il a tout mon soutien pour tous les choix pas trop con! 

Et puisque les Madagascar 2 sont à la mode: Madagascar !





 Nos petits pingouins ont un succès fou, Guillaume vient juste de les rajouter dans les smileys disponibles sur le forum.


Alors j'expliquais:




En fait je suis bloquée au lit: névralgie cervico-brachiale (sciatique du bras, mais qui prend son origine dans la colonne vertébrale)

c'est du à mon arthrose, repérée depuis plus de dix ans, lors de mon opération de la main, j'avais eu un examen où on vous torture à l'electricité pour voir ce qui passe par vos nerfs.



et il a eu pitié de moi et  m' acheté un portable afin que je puisse en faire allongée!:heart










Valentin quelques jours après fut extrêmement surpris de voir que les seules réactions de mes enfants furent :

 Guillaume:

C'est quoi comme ordi ?

A quoi Camille répondit:

Guillaume tu crois vraiment que maman va te répondre:

" un proc i5 430m qui tourne à 2.66 Ghz, avec 4 go de vive et 500 Go de dur, la carte à 1 go dédié en ddr3 qui tourne à 433 mhz, mais je pense l'overclooker bientôt à 600 Mhz et rajouté 4 Go de vive parce que windaud est en 64 bits et donc je compte tout mettre à block !"

ou alors:

" j'ai un bel écran, le clavier est sympa et l'ordi est vert pomme" 

^^


La conversation, Quelle orientation pour Pioupiou, reprit alors plus sérieusement.

Je ne fus pas surprise mais plutôt amusée, d'autant plus que j'eus néanmoins des coups de téléphone de repêchage, mais je reste convaincue que pour mes enfants je suis inaltérable et l'idée même que je sois malade leur est parfaitement étrangère, cela m'a remonté le moral, si mes enfants le croient, cela doit être vrai!

Je vais de fait de mieux en mieux et  si je suis obligée encore de me ménager, j'espère que dans huit jours cela ne soit plus qu' un mauvais souvenir.

Valentin a d'ailleurs dit à tous ses frères et soeurs:

Vous vous rendez compte maman a été malade un jour et demi avant que papa lui achète un ordi, moi, je veux bien être malade un jour et demi pour avoir un beau cadeau! 

Bonne joueuse je ne lui ai pas rappelé que le dernier ordi portable fut cassé l'été dernier pour avoir malencontreusement chû de sa mezzanine. Les petites chamailleries  familiales sont aussi le reflet de la vivacité de nos relations, et nos relations sont très vives.











jeudi 20 janvier 2011

Gore Anatomy

Ces jours ci, je passe un temps fou devant ma télé, seule distraction trompe-temps pour occuper mes journées ainsi que la lecture et internet. Je regarde beaucoup de séries américaines, en général supérieures aux séries françaises, nettement, mais supplantées largement par les séries anglaises qui seules tissent une atmosphère par touches agathachristiennes saupoudrées d'un humour fabuleux.

Hier soir, Lhom a préféré lire plutôt que déchoir et regarder avec nous un programme totalement amollisseur de cerveau, à défaut d'autre chose. Pour la seconde fois de ma vie, mon choix s'est fixé sur Grey Anatomy. La deux diffusait un truc sopo, j'adore Renoir, mais déteste ces téléfilms soit disant culturels, la trois un match de foot et comble de malchance la 6 un truc sur le sexe, seule j'aurais tenté, peut être, avec Valentin et Hubert j'ai préféré la prudence.

Mon premier essai de Grey Anatomy, série qui remporte un grand succès, TF1 est une chaîne qui veut faire du fric, s'est stoppé net, lorsqu'à cinq minutes du début, une ambulance amenait une blessée, amputée des deux jambes et d'un bras. Trop c'est trop. J'avais éteint la télé et ouvert un bouquin.

Hier , j'étais résolue à mener l'expérience jusqu'au bout, ne pas mourir idiote, et surtout comprendre mes contemporains et un choix parfois difficile mais que j'assume.

Le topo de la série: pleins de chirurgiens brillants qui opèrent de drôles de trucs et ont plein d'histoires de cul. Une magistrale tumeur sur la colonne vertébrale était le sujet n°1 de l'épisode. Je passais sans rien dire sur le fait que le malade fut un ami, ne mouftait pas quand à l'idée que les nanas se mettent des couches afin d'éviter de devoir aller aux toilettes, même l'idée qu'un chirurgien opère 18 heures sans être remplacé ne me fit pas sursauter, avec Dr House que j'adore, les incongruités, je suis habituée.

Je ferme toujours les yeux aux moments gores, ce qui fait rire mes enfants qui me préviennent en général obligeamment lorsque je peux regarder. Lorsqu'ils étaient petits c'était l'inverse. Je fermais donc les yeux dès le début de l'opération, puis entendis un assistant dire au chirurgien:

Fermes les yeux et respires un bon coup

J'ai pensé légitimement que ce conseil donné au chirurgien sonnait la fin de l'opération, que nenni, il était donné à un moment délicat de l'opération: fermer les yeux! Quelques minutes plus tard, le chirurgien se trouve devoir couper une artère sur les deux qui se présentent à sa vue, l'une alimentant la tumeur, l'autre la moelle épinière (je crois, je ne suis pas experte.). Aucun indice, il devait couper au hasard.

Afin de choisir, il fit la plouf:

Am stram, gram, pif et pif et col et gram...

Là je faillis craquer, mais je suis tenace, et suis restée jusqu'à la fin, je sais que cela semble incroyable, mais j'ai réussi  à surmonter cette épreuve. J'ai essayé ensuite de comprendre les raisons du succès de cette série outre les banales histoires d'amours, qui ne retiennent plus personne, j'imagine, l'humour est en principe l'ingrédient indispensable. Et si simplement toute la série est à prendre au second degré? Que l'humour réside dans  ces situations insensées que soulignent les dialogues ciselés? Peut être.

Dois je m'infliger d'autres épisodes afin de conforter ma théorie?

Cars sliding

Ca c'est du verglas....

mercredi 19 janvier 2011

Natalité? La quantité au détriment de la qualité?

Il en va de l'élevage des bébés comme de l'agriculture, la quantité doit elle primer sur la qualité? Je peux dire les pires horreurs sur les mères pondeuses, puisque j'ai sept enfants.

Il fut un temps lointain où j'étais pour un salaire pour les mères au foyer. J'avais oublié "l'argent braguette" (alloc familiales) de la Martinique et tout ce que cela impliquait. Puis j'ai rencontré des jeunes femmes "programmant" savamment leurs enfants, mère isolées, au chômage longue durée, afin de toucher un maximum d'argent. Je me souviens particulièrement de deux d'entre elles, qui ne se levaient même pas pour réveiller leurs petits et les préparer pour l'école .

Au début de la semaine dernière en achetant un magasine, j'entendis le marchand de journaux fulminer! A mon interrogation, il répondit!

Marre des profiteurs! Des gens qui touche un max de pognon sans rien faire!


Vous trouvez que les acteurs sont trop payés? Les sportifs? Les retraités...


Non, pas eux!


Mais alors qui?

Il eut du mal à mettre des mots sur ce qui venait de le scandaliser.


Tous les jours il y a une nana qui vient acheter bonbons et cigarettes, elle ne fait rien et touche un maximum!


Comment?


Elle a trois enfants et sans travailler gagne 1500 euros! Moi, je travaille 60 heures par semaine, je n'ai pas ça, et je paie un tas de charges pour ces profiteurs!

Hier les journaux se gonflaient de suffisance, 65 millions de français, 2,01 enfants par femme! Oui, mais pas de stat par classe socio-professionnelle du chef de famille. On connait tous des familles modestes nombreuses qui élèvent bien leurs enfants, et font en sorte que ceux ci aient un métier et travaillent.

On connait malheureusement, tous, bien plus de familles dont les enfants sont une source de revenus non négligeables, qu'ils aiment leurs enfants est évident, qu'ils les éduquent autre chose et qu'ils suivent leurs études encore tout autre chose.

Autrefois les femmes de cadres supérieurs travaillaient moins que les autres, et on trouvait plus de familles nombreuses  aux deux bouts de l'échelle sociale.  A présent, l'immense majorité des femmes travaillent, cadres supérieurs compris. Le revenu moyen disponible par personne diminue chez tout le monde actuellement en suivant la taille de la famille sauf chez les plus pauvres, ceux qui sont en situation d'échec économique, pour qui durant les premières années le revenu augmente en fonction du nombre d'enfants.


Fanny, que je ne connais pas
                                        


Je suis contre les familles nombreuses. Enfin pas tout à fait mais presque. J'ai trop entendu :

Dans les familles nombreuses les aînés élèvent les cadets!  Dans vos rêves, chez moi, les aînés, bossent et ont leurs vies. Ils font des études, d'ailleurs très cher les études, j'ai vu hier une statistique disant qu'il y avait de moins en moins d'étudiants d'origine modeste, tu m'étonnes! La pauvreté chez les étudiants augmente d'une telle manière qu'elle compromet réellement leurs chances de réussites .

Si je pouvais décider de la répartition des aides, je donnerais des alloc familiales pour tous dès la première naissance, beaucoup moins pour la seconde, rien dès la troisième. Tout le monde a le droit de fonder une famille, personne ne doit avoir beaucoup d'enfants faute de trouver une autre source de revenus. Avoir une famille nombreuse  doit conjuguer amour des enfants et véritable vocation pour leur éducation.

Payer des études à ses enfants, même en se privant devient impossible pour beaucoup de familles, l'apprentissage qui se développe permet à beaucoup de jeunes de subventionner leurs propres études, mais pour les études les plus qualifiées, cette possibilité d'apprentissage n'intervient pas avant la quatrième année d'étude, voire le plus souvent la cinquième et dernière année. Les bourses sont maigres et n'aident que les plus modestes, cette aide est d'ailleurs nettement insuffisante. Peut être devrait on étudier la mise en place de primes dans certaines filières afin d'attirer les étudiants brillants qui sinon doivent renoncer à leurs rêves faute d'argent.

Par manque de temps et de courage et de temps, je n'ai pas poursuivi mes recherches sur le chômage des jeunes, issus de familles nombreuses n' ayant pas fait d'études, mais pour la délinquance de ces enfants pas vraiment désirés pour eux même, mon intuition est hélas juste! Halte à l'élevage de masse, ces enfants ne paieront pas nos retraites, pardonnez moi, je suis irrécupérablement politiquement non-correcte.