mercredi 29 juin 2011

Découvrir un monde différent en quatre jours!

 Vaste programme qui est le notre, faire découvrir à nos deux derniers, ados, une région qu'ils ne connaissent pas ou mal. L'impasse sur le Mont Saint Michel est décidée, les enfants s'en souviennent et se souviennent surtout de l'impossibilité de se garer et de la cohue incessante dans les rues.


J'ai listé ce que je veux vraiment leur montrer et faire avec eux: Dinard, shopping puis une coupe glacée chez un bon glacier  dont je me souviens s'il existe encore, la côte et le golf.  Dinan, shopping et crêpes! Lhom, je sens, va trouver que je mets beaucoup de shopping dans mon programme..  Alors la découverte du Cap Frehel et je vais tenter de ne pas m'envoler!

Ma liste est longue encore et je sais que nous n'arriverons pas à tout voir, les années sont courtes où mes gars sont assez grands et raisonnables pour que tout séjour chez ma belle mère ne tourne pas au cauchemar  et avant qu'ils ne s'envolent systématiquement pendant leurs vacances avec les copains, je suis heureuse qu'ils découvrent avec nous un petit bout du lieu mythique des estives familiales.

Autrefois, année après année nous allions dans cette maison de famille et nos séjours étaient irrémédiablement gâchés, pour moi, par le constat dramatique d'une éducation de petits sauvageons qui, bien que connaissant les us et coutumes n'estiment pas nécessaire de les appliquer. Nous cumulions les impairs et j'en était très contrariée. Lorsque nous avions  acheté ma "campagne" les vaches ne les ont pas aidé à policer leurs manières, les années ont passé et ils ont appris à faire semblant d'être charmant, même s'ils n'en ont pas envie.

A présent, ils trouvent délicieux brocolis et salsifis, surtout avec de la crème de moules et s'ils ne jouent pas au bridge préférant le tarot, aujourd'hui, ma belle mère sait que cette éducation ne se fait plus ou presque plus.

Mon homme charge la voiture et presse le pas! Peut être ai je été présomptueuse de penser avoir le temps de relire mon billet. Je ne sais pas si je pourrais me connecter les jours prochains, aussi pardonnez mon silence et passez une  bonne fin de semaine.


mardi 28 juin 2011

Demain, je partirai.

 Demain je partirai, le coeur déchiré, je laisserai ma maison que j'adore

                                      Charme de roses presque fanées , glycine, et bois encore à traiter...


Je pars en Bretagne, Nord, nord la Bretagne, j'aime bien mais ce n'est pas chez moi, ni le chez moi de quand je suis née, palmiers et sables, ni le chez moi qui m'a adopté. Chez moi, parfois, il fait chaud.






Là bas il fera froid, il fait toujours froid, la Bretagne, beau mais froid. Mer qui se retire loin sur les fonds et puis revient. Ma belle mère a adopté cette contrée, pays où mon beau père, arrière petit fils d'un petit armateur malouin a posé ses malles l'été. L'été là bas,  lorsqu'il fait chaud  le thermomètre s'affole:  20°,  et l'impression fugace d'être au paradis, mais les paradis sur terre sont souvent fugaces. Sauf chez moi.

Ce matin, j'ai bichonné mon jardin, et ai décidé de garder l'harmonie de mes géraniums pour mes prochains projets, les vrais pas les pélargoniums avec ce feuillage gris bleuté, tonalités d'océan.



Matinée très occupée entre jardin et maison, laisser aussi ma maison belle afin qu'elle vive bien même si je ne suis pas là.



Hubert fut pétrifié à l'idée de ne plus être certain de pouvoir se connecter, je vais aussi me sentir un peu orpheline, sans maison, sans internet, sans rien, pleine du vide immense de la mer du Nord (c'est elle déjà, là haut, non?).

Sans vraiment d'état d'âme j'ai décidé de faire découvrir à mes deux derniers enfants, le pays sacré où l'on ne va jamais, le berceau Waterloo, en quelque sorte. ma greffe n'y a pris alors que je trouve tout cela si beau, mais si différent de nous, peut être comme lorsqu'on essaie un superbe costume qui vous va à ravir, mais dans lequel tout vous parait incongru, sentiment s'imposture. Je serais une mauvaise bretonne, j'y ai renoncé. je passerai, quatre jours, sans plus.

@ demain!

lundi 27 juin 2011

Dernière épreuve.

En ce moment, Lhom et Valentin sont en route pour le lycée, bien loin de la campagne, où Valentin passe sa dernière épreuve avant d'avoir, ou pas, le sésame des études supérieures, sésame dont le souvenir du passage, dans cinquante ans encore, peut être lui remémorera ce week end, entre deux eaux, eaux des cours d'espagnol étalés sur les tables, eaux des vacances, serviette étalée sur la plage de la piscine.

J'ai en  ce moment une pensée pour tous ceux qui sont en ville, crevant de chaleur, étouffant sous la pollution qui monte inexorablement en même temps que la température. Nous avions choisi de nous évader dès mercredi dernier,nous avons l'immense chance d'avoir ce choix, une campagne un peu en hauteur, où nous avons fait mettre une piscine qui scotche l'été enfants, ados, jeunes adultes  et réjouit la vue des plus âgés lorsque la seule vue de l'eau rafraîchit.

Valentin a eu beaucoup de mal à revoir la dizaine de textes qu'il présente pour son épreuve de langue, cet effort assez minuscule en comparaison de tout ce qu'il a déjà fourni lui a paru une montagne trop dure à gravir lorsque , arrivé au dernier refuge, vos pas refusent de franchir les derniers mètres.

Ce matin j'avais préparé un déjeuner, sans être un vrai déjeuner, un brunch de campagne,des poivrons au chèvre, la température de ma cuisine le permet, aujourd'hui, il y fait 20 °, cette maison est une maison d'été, conçue été comme hiver pour lutter contre la chaleur. Elle fut la maison de campagne où s'évadait les bourgeois de la petite ville qui avait fait bâtir ce "domaine". Nom sous lequel on désigne encore la maison, recouvrant, l'exacte définition du domaine romain, petite unité de vie d'un citadin accolée à une ferme devant ravitailler la maison principale en pain, fromage, charcuterie, fruits, légumes, lait, viande, oeufs volailles et même poissons. Aux grandes chaleurs les gens de la ville, partaient et montaient, deux kilomètres afin de retrouver des nuits fraîches dans des murs hospitaliers.

Lorsque je découvris l'origine de la maison je fus incrédule, deux kilomètres seulement pour changer d'air, en 2004 à l’énoncé des températures régnant dans la vallée si proche, je compris, dans les maisons de ville impossible parfois de faire baisser le thermomètre la nuit en dessous de 29°, chez moi,  les 20° était le palier maximal, honni, par ailleurs.

Je ne crois pas que Valentin ait assez révisé cette épreuve, je en pense pas que les autres jeunes en auront eu davantage le courage, ni que leurs examinateurs seront obligatoirement  aussi exigeants qu'ils l'auraient été il y a quinze jours. Parfois, lorsque l'air se fige dans un brouillard trouble étouffant, lorsque chaque geste demande effort, on s'incline, il y a un temps pour travailler et un temps pour l'été.

samedi 25 juin 2011

Jeff Buckley, Hallelujah



J''ai entendu qu'il y avait un accord secret 
Que David a joué et il a plu au Seigneur 
Mais vous ne m'inquiète pas vraiment pour la musique, avez-vous 
bien il va comme ceci le quatrième, le cinquième 
La chute mineure et l'ascenseur majeur 
Le roi déconcerté composant hallelujah Hallelujah , alléluia, alléluia, alléluia .... Eh bien votre foi est forte, mais vous faut des preuves Vous avez vu se baigner sur le toit Sa beauté et le clair de lune vous a renversé Elle vous a attaché à sa chaise de cuisine Elle cassa ton trône et elle a coupé vos cheveux Et de tes lèvres elle tira l'Alléluia Alléluia, alléluia, alléluia, alléluia .... . Bébé j'ai été ici avant J'ai vu cette pièce et j'ai marché sur cette terre j'avais l'habitude de vivre seul avant de te connaître J'ai vu ton drapeau sur l'arche de marbre Mais l'amour n'est pas une victoire de Mars Il s'agit d'un froid et c'est un alléluia cassé Alléluia, alléluia, alléluia, alléluia .... Eh bien il fut un temps où vous me faire savoir Que se passe réellement en dessous Mais maintenant tu ne montrent que de moi vous ne Mais rappelez Quand j'ai déménagé en vous Et le Sainte Colombe se déplaçait trop et chaque souffle nous avons dessiné était alléluia Eh bien, peut-être il ya un dieu au-dessus , mais tout ce que je n'ai jamais appris de l'amour Etait comment tuer quelqu'un qui vous outdrew Ce n'est pas un cri que vous entendez dans la nuit Ce n'est pas quelqu'un qui a vu la lumière C'est un froid et c'est un alléluia cassé Alléluia, alléluia, alléluia, alléluia ....

vendredi 24 juin 2011

Qui est responsable de la mort de Carla?

Une petite bourgade écrasée de chaleur, se réveille aujourd'hui, stupéfaite de chagrin, l’impensable s'est produit. Un enfant a tué un autre enfant.




Alors en choeur les bonnes et moins bonnes âmes ressassent les mêmes accusation: C'est la faute à la télé, à force les gosses confondent  "Bones" et la vraie vie, perso,  je pense que "Plus belle la vie" présente un exemple nettement plus subversif, mais personne ne me demande mon avis pour les programmes télé, dommage!

C'est la faute à "Internet" les gosses y disent n'importe quoi. J'imagine que l'on a du autrefois accuser le téléphone qui allait plus vite que la missive, et avant encore le courrier d'être source de malheur. Il est plus facile d'accuser la vie qui change de nos malheurs plutôt que de remettre en question ce que l'on fait de notre vie.

Internet c'est comme un livre, si on veut y lire des bêtises, on le peut, mais y trouver de quoi faire grandir notre âme on le peut aussi. On pourrait dire cela aussi du cinéma, plus difficilement de la télé, faire grandir son âme avec la télé me parait compliqué, voire impossible, enfin on peut ne point la pervertir. Le progrès est ce que l'homme en fait, il ne dicte pas sa conduite.


Lorsque je vois les journalistes accuser Facebook, unanimes, je me dis que les crayons et les livres aussi sont meurtriers, une lettre, un simple mot de trois lignes peut démolir un destin, un livre, comme la bible ou le coran faire basculer des civilisations.

Dans un replâtrage hâtif et maladroit Luc Chatel  remet les leçons de morales au goût du jour. La morale républicaine peut  cacher le pire comme le meilleur dans le fade pain des bons sentiments. Notre société vit dans un relativisme moral où l'on s'efforce non seulement de ne jamais juger, voire de ne jamais condamner aucune action, trouvant toujours aux coupables des excuses pour leurs actions, diluant leur responsabilité individuelle dans une culpabilité collective, mais encore il est parfaitement honni d'exprimer aujourd'hui des exigences morales qui empiètent la liberté des autres.


Accrochez vous sur votre fauteuil, je vais dire des énormités:

Il est normal que si on ne bosse pas, on ne vit pas décemment, et on survit à peine, on doit accepter tout travail pour améliorer sa situation.

Oups,  impression de dire une horreur.

Il est pitoyable que des gamins de quinze seize ans, aient des expériences sexuelles nombreuses, à cet âge là, la maturité psy ne suit pas la maturité sexuelle et nous ne sommes pas des chiens ou des chats qui suivent sans réfléchir leurs instincts.

Péné, là tu sors, tout de suite!

Les parents qui ne donnent pas limites à leurs enfants sont des meurtriers en puissance!

STOP

J'ai bien sûr mes raisons mais ces raisons doivent être tues. J'estime que dans ce malheureux drame où Carla, gamine de treize ans, fut tuée pour avoir été rivale d'une autre gamine de treize ans, amoureuses toutes deux d'un gars du même âge,  il y a quatre victimes et au moins quatre coupables.

Victimes? Carla, bien sûr, sa rivale Manon, le frère de celle ci, son meurtrier, Gaetan, et aussi le pauvre gosse dont ces filles étaient entichées. Quel poids portera t-il, une fille est morte à cause de lui, ce  gars a sa vie brisée.

Coupables? Les quatre parents, ceux de Carla et ceux de Manon et Gaetan. Ils n'ont nullement élevés leurs enfants, trouvant normal qu'elles "sortent" avec des gars, leurs narines pressées auraient encore mouchées  du lait, coupables de n'avoir su donner d'autres intérêt de vie à leurs gosses que ces pitoyables amourettes de  gamins qui autrefois, seraient restées des secrets que nul n'aurait dit et dont nul ne serait mort.

Je ne suis pas dans la peau de ce parents, mais la carence éducative me parait effroyable, exact reflet de "Plus belle la vie", veut on vraiment avoir des enfants qui brûlant les étapes se précipitent dans une pseudo vie amoureuse où l'on change de petit copain à l'âge où l'on devrait plutôt changer de copains, les limites n'existent plus, précipitant ces enfants dans des jeux de grands où il n'y a pas de "game over".

Accuser, la société, l'éducation nationale (sans majuscule), le manque de profs (?) la télé, internet, accuser tout ou n'importe quoi, n'exonérera pas les réelles responsabilités, celles dont les parents, souvent, ne veulent plus, trop compliqué.

Trop compliqué de coucher un enfant à l'heure où il doit dormir
Trop compliqué de dire non au chocolat, plus facile de dire qu'il n'y en a plus
Trop compliqué de refuser du vernis à ongle à une gamine de dix ans
Trop compliqué de les faire bosser, ils sont payés à quoi les profs?
Trop compliqué de leur apprendre  dire "merci" et "s'il vous plait"
Trop compliqué à ramer seul en contre courant.

Etre parent n'est pas toujours marrant, et ce n'est surement pas la vie ripolin qui nous aidera à tenir notre rôle de parents, je suis profondément persuadée que le rôle des parents a complètement changé ces dernières décennies, moins de boulot matériel (ménage, cuisine, couture..) plus d'implication morale.

 Plus de curé, plus d'éducation collective villageoise, la charge éducative repose sur les seules épaules des parents. Parents qui ne peuvent pas tout assumer très souvent, ce ne sont pas les leçons de morales qui changeront y  grand chose!


jeudi 23 juin 2011

Minecraft

Hier soir, dernière épreuve de bac passée, Valentin et nous aspirions à respirer la tranquille fraîcheur de notre campagne. Hubert hurlait à l'idée de manquer les meilleurs jours de collège, dernier conseil de classe passé, livres rendus, le travail en cours est une idée saugrenue, films en anglais et espagnol, jeux de logiques en maths, et autres activités ludiques mais pédagogiques animent désormais les temps scolaires. Hubert est un garçon de tout juste quatorze ans, calme et résolu, raisonnable il a rarement des revendications fortes.

Le laisser, seul dans l'appartement 48 heures ou l'emmener de force, tel fut notre dilemme, enfin le mien. Mon mari estimait que toutes les conditions étaient réunies afin qu'Hubert soit lâché seul en pleine jungle.


Nous connaissions les projets de notre fils, collège à rigoler avec les copains et geeker le reste du temps. Mes craintes sont de plusieurs sortes, que quelqu'un le sachant seul sonne à la porte afin de l'agresser; je sais que ce risque est minime mais l'exclure me parait non responsable.

Aussi je le suppliais:

Si quelqu'un sonne à la porte, surtout n'ouvre pas!


J'imagine tout ce qui peut arriver à mon jeune gars, no-brosse à dent, no-douche, no-dodo... Cela je peux l'accepter. J'arrive aussi à admettre un laisser aller général dans toute la maison . Minecraft m'apparut alors être la baby sitter idéale, jeu en ligne fabuleux qui a conquis le coeur et le temps libre de mes deux  derniers  jeunes gars.

Hier, Hubert a dit juste avant notre départ:

J'aimerais un arc, je suis très fort au tir.


Lhom intrigué


Tu veux dire, un arc avec des flèches?


Je ris et fis remarquer à mon mari qu'Hubert casque sur les oreilles bâtissait un autre monde avec des copains. Hubert n'avait pas entendu son père et il répondit encore à Benjamin.

Pour être plus fort, il faut manger de la viande, j'en ai plein en réserve, je vais en faire griller!


Il tchate

Depuis que la pression scolaire est finie, tous les soirs Hubert cherche des mines, parfois en indique l'entrée à des  amis, parle de maisons à bâtir et de monstres à tuer la nuit. Il joue avec des amis qu'il connait IRL, copains de collèges et des copain IG dont ll connait peu de choses mis  part le prénom. Mis en garde, il me dit faire attention avant d'accepter quelqu'un dans sa team, pas d'adultes, que des collégiens, il sait ne devoir jamais donner ni adresse, ni téléphone. Le risque est faible  qu'un adulte s'investisse à chasser, pêcher, construire une cabane, explorer des forêts et autres aventures afin de pervertir éventuellement un enfant.





Minecraft est un jeu à plusieurs niveaux, il y a le jeu d'aventure explo, avec différentes cartes selon les parties, et des serveurs  RP (rôle play) où le jeune doit postuler via une candidature écrite, se présentant, expliquant sa vision du jeu et écrivant un début de RP qui n'est rien d'autre qu'un récit imaginaire d'aventure où le jeune prend la peau du personnage principal dans un monde qu'il façonne selon leurs fantaisies. Valentin a ainsi intégré un serveur de jeunes un peu plus âgé que celui d'Hubert, chaque serveur est managé et surveillé par un responsable et des modérateurs afin d'éviter tout dérapage et veiller à la tenue des récits (écriture et orthographe ). Les deux aspects du jeu sont complémentaires, un joueur peut cependant parfaitement jouer sans jamais intégrer aucun serveur. J'essaie de comprendre et connaitre un minimum ce qui concentre l'intérêt de mes enfants,  pas toujours facile de les suivre mais important afin de dialoguer avec eux et savoir à peu près ce qu'ils sont et font en dehors de la maison.

Ce midi  et ce soir encore je dérangerai par mon coup de téléphone Hubert qui sera avec des amis dans la jungle sans bouger de son canapé, le risque est faible qu'il lui arrive quoi que ce soit, et cela me rassure totalement.





mercredi 22 juin 2011

Les cinq dernières minutes.

L'acceptation du passage en prépa de Valentin dans le premier lycée demandé, son lycée actuel, nous est arrivée par message sur  le site "admission post bac" jeudi dernier, puis les baptêmes et le regroupement familial avaient éloigné de mon esprit les procédures d'inscription. Depuis la semaine dernière je demandais parfois à Valentin d'aller vérifier sur le site si de nouvelles instructions nous parvenaient. Message apporté par la mer, si vous ne voyez la bouteille à temps, la mer la reprend.  Valentin en plein bac, m'avait répondu qu'avant les résultats du bac "pas de panique!"


Cette logique ainsi que la proximité du lycée avaient atténué  mes velléités de vérifications poussées, ne souhaitant pas rajouter du stress au stress, je laissais plus ou moins tomber. Hubert avait besoin de photos d'identité pour son dossier, Valentin n'en n'avait plus non plus. j'envoyais hier après midi les deux gars à la gare pour l'annuelle pause-photo dans ce hall que nous ne fréquentons jamais autrement. Valentin fut instamment prié de passer au lycée demander un dossier d'inscription.

Hubert rentra le premier hilare de leur séance,  et fut  renvoyé aussitôt au collège récupérer la fiche intendance manquante à son dossier, Valentin cinq minutes plus tard arriva en sueur, essoufflé d'une course rapide.


C'est chaud là, on doit rendre le dossier au plus tard aujourd'hui, les pièces sont indiquées sur Post-bac!

Codes en main, je pris la direction du pilotage dossier,  j'ai calculé après coup avoir rempli, environ cent dossiers d'inscription scolaire. Manoeuvre en douceur de l'imprimante,  qui nous crache un flot de paperasse à remplir. Le dossier d’Hubert fut poussé sur la commode à côté, pour éviter tout mélange de fiches.

Lhom fut engagé d'office, il dit toujours que je m'angoisse pour rien, il a souvent raison mais parfois tort! Valentin se saisit d'une fiche, Lhom d'une autre pendant que je réunissait tous les papiers demandés. John seul interrompait le silence:

Valentin tu es bien né le 24 mai , de quelle année déjà?
Tu es né à Paris?


De crainte de voir mon mari lui demander encore

Valentin, pour le nom du père, je mets le mien?  .;


Je ne pus retenir mon agacement, Lhom ne saura jamais remplir  de manière autonome ces fiches. Je le chargeais alors d'une tâche plus dans ses cordes.


Tiens donnes moi ça, et fais deux chèques, un de quatre euros, à cet ordre là , pour son badge,et un de quarante pour le comptable du lycée, c'est marqué là! 


Un quart d'heure plus tard, à 17h 30 Valentin, claquait la porte de l'appartement, dossier complet sous les bras. Il revint hilare peu après.

La secrétaire chargée des inscriptions était partie mais j'ai rencontré la proviseure adjointe  dans le couloir. Elle a eu  un petit sourire amusé quand je lui ai expliqué! Elle met le dossier dans le casier du secrétariat.




J'imaginais sans peine la tête de cette proviseure, seuls les élèves issus de son lycée devaient être à la bourre, pas inquiets pour deux sous  d'entrer dans son établissement qui leur est familier.

 17h 30, Finalement, on était large! Rajouta t-il goguenard, essuyant sa transpiration avec son tee shirt et filant sous la douche.


Ce matin, les hommes sont partis faire les soldes à la Fnac, soldes d'ordi, Valentin aura son cadeau d'anniversaire en retard. il n'y a jamais de cadeau pour le bac, je serai tellement malheureuse si un de mes enfants n’obtenait ce sésame que je crois que je lui donnerai le cadeau en lot de consolation.











mardi 21 juin 2011

Les livres de leçons.

Maman apporte toujours des petits cadeaux lorsqu'elle vient à la maison. certains sont merveilleux, telles ces dînettes pour la salle de jeux des enfants, d'autres sympathiques, comme ce carton de confitures que mes enfants se  sont distribué en  faisant mine de se disputer:


Moi j'adore les confitures de cerises de mamie!
Mais, laisses moi celles de figues! 
Tu as déjà pris celles aux abricots!
Hep là! Et moi? J'adore les confitures et mes colocs aussi.

D'autres sont des cadeaux empoisonnés, j'ai appris à les reconnaître et à m'en défier. Il y a dix jours maman m'a ainsi donné deux livres, avec  très longues dédicaces et annotations. Je crains le pire et  je ne les ai pas encore ouverts, ni même lu les dédicaces. Elle avait la mine sombre et l'oeil larmoyant en me les offrant, je sais, de longue expérience,  que cela n'augure pour moi, rien de bon.

Il y a ainsi  Un âge certain de Madeleine Chapsal et une bio de Soeur Emmanuelle. Je pressens des livres fun, propres à maintenir un moral au zénith, tout à fait ce que j'adore. Je sais que maman aime à me donner des leçons à travers des petits cadeaux, mais je n'ai plus envie de messages ni de leçons qui déchirent mon coeur des années après lorsque j'y pense. Je me suis octroyée il y a quelques années le droit à la légèreté de l'esprit, le droit à l'innocence. Je ne suis ni responsable, ni coupable de la vie de ma mère, ne partage pas sa façon de voir la vie  et affirme mon  droit à l'indépendance et échapper à la malédiction familiale du malheur partagé sans cesse alimenté.

Curieuse, j'ai lu néanmoins les critiques  trouvées sur Internet d''Un âge certain, la vieillesse des femmes n'est pas un enfer ainsi que l'affirmait  La Rochefoucault, message de l'amour  universel vécu dans la vieillesse. Je n'ai jamais pensé que la vieillesse fut un enfer, ni pour les hommes, ni pour les femmes, pourquoi serait ce différent? Seuls les inconvénients du corps qui lâche peu à peu  des articulations qui crient à  la vue qui baisse seront je l'espère des obstacles que je devrai contourner. Même si ce livre est bon, enfin à ce qu'en disent des lecteurs,  je n'ai pas envie de le lire, non pas car c'est ma mère qui me l'a offert, mais parce que je ne l'aurais jamais lu, à priori.

Ma belle mère m'avait offert un livre au Noël dernier,  je l'ai  jeté, j'en avais lu vingt pages tout de même, puis avais renoncé. Je n'en ai conçu aucun remord. Je sais qu'il y avait guère de risque qu'elle me fit faire ensuite un compte rendu de lecture et il y avait moins d'affect dans ce petit présent qu'il n'y en a dans ces deux cailloux qui plombent ma table de chevet. Rien que de les apercevoir mon humeur s'assombrit.

Je n'ouvrirai pas non plus la bio de Soeur Emmanuelle, j'ai déjà lu celle de Soeur Thérèse, c'est bon, comme dirait mes ados. Ça va, c'est génial,  mais pas pour moi. Je sais que maman comme ma belle mère recycle ses livres en nous les donnant, cela ne me choque pas, mais j'aurais préféré que maman me laisse ainsi que que je lui avais demandé Une vie de Simone Veil, elle ne l'a pas fait.

Au téléphone, maman me demandera, très bientôt, ce que j'ai pensé des bouquins et de ce qu'elle m'en dit, je pourrais lui mentir avec aplomb et faire pleins de compliments, surtout si je n'ai lu ni les uns ni les autres. Si je reste  assez pondérée, elle ne soupçonnera pas ma supercherie, en principe, je ne mens jamais. Je pourrais toujours feindre une urgence domestique si je perds pied.  Mais si je m’astreint à ces lectures, je ne pourrai plus mentir, au risque de lui faire, éventuellement de la peine.

Il m'est déjà arrivé de jeter des courriers de maman sans les ouvrir, j'hésite à jeter ces livres annotés, le regretterais je un jour? Si je les jette je ne le saurai jamais, si je les garde sans les lire, cela encombrera un tout petit bout d’une étagère, pour rien, lâcheté qui ne résout rien. Si je lis ses écrits, que cela soit maintenant, ou pire après sa disparition, à l'aube de ma propre vieillesse et que je trouve cela pitoyable serait ce une bonne chose?


LHom, consulté, m'a dit sans hésitation, Tu jettes tout! Il connait maman et me connait  mieux que personne. je verrai si bientôt  d'un geste de courage, je me délie de ce testament peut être trop lourd pour moi.



                                                 Mauvaise fille

lundi 20 juin 2011

Le partage.

Mes jeunes voisins ont  été surpris par la rapidité de leurs frères et soeurs, à vouloir partager tout de suite, meubles et affaires de leur mère disparue et  vouloir ensuite très vite mettre en vente la ferme. Eux, auraient bien attendu, mais la majorité des enfants souhaitaient "en finir"" au plus vite.

Samedi matin, alors que j'étais en pyjama dans mon jardin, elle est venue me saluer et me parler des problèmes que cela posait. Je lui proposais de l'accompagner dans la ferme afin de faire un tour avec elle, de pièce en pièce et répondre à ses questions, lui donner mon avis, d'amoureuse d'antiquitailles connaissant un peu le marché. Elle accepta bien volontiers, n'y connaissant rien.

Nous fûmes finalement quatre pour cette drôle de visite, nos maris nous ayant accompagné. J'étais contente de découvrir la maison, dont je ne connaissais que l'entrée, la cuisine et la salle, c'est une très jolie maison et si des choses ont besoin d'être remaniée, elle n'en sera encore que plus belle après. De pièces en pièces, je soulignais l'étrangeté de la valeur des choses, telle table jolie, de la fin du XIX siècle avait de la valeur mais telle autre, probablement plus ancienne, qu'une toile cirée cachait dans la cuisine aussi. Certains des meubles qu'elle aurait aimé récupérer, à sa grande surprise, ne valaient, en euros, pas grand chose.

Qui achète aujourd'hui de ces superbes lits bateaux  mesurant 1,78X 1, 17? J'en ai plusieurs à la maison, les enfants les adorent mais n'en veulent pas chez eux, et personne ne dort plus dedans. Seul, celui qui fait office de lit de repos dans le retrait du petit salon a trouvé une réelle utilité. Mes jeunes voisins furent estomaqués lorsque je m'exclamais en voyant une vieille cafetière en tôle peinte prête à être jetée, Surtout, gardez là! Les gens adorent!. A leur grande surprise je m’intéressais aussi aux objets qu'ils ne voyaient plus: vieux outils, anciens objets du quotidien, j'ai essayé d'attirer leur attention sur de magnifiques poteries,  bidons de lait et maie oubliés dans la cave.


J'ai tenté de bien leur expliquer que les meubles dédaignés par les modes d'aujourd'hui, donc bradés pouvaient néanmoins être très beau, telle cette chambre 1950, aux grosses poignées  en laiton. Il m'est difficile  aujourd'hui, d'imaginer ma vieille voisine, jeune mariée, s'offrant cette folie, un lit, une armoire très modernes et même deux fauteuils pour sa chambre.


Ma grande crainte est qu'ignorant le parti  décoratif que l'on pouvait tirer des "petites choses", ils les oublient et laisse un vide-tout les dépouiller de leur passé. Baratte à beurre dans un coin de la cave, vieille chaise haute au grenier, pile de torchon anciens et draps brodés dans l'armoire, presque toutes les vieilles fermes, recèlent ici de véritables trésors, que les" bobos", dont je fais partie s'arrachent avec tant de plaisir.


Un peu plus tard, j'ai montré à Céline ma collection de poteries dans la salle à manger, les paires de sabots déposés en déco sur le rebord d 'une fenêtre, les lampes dont les pieds sont des vieilles bouteilles en grès, et  tant d' objets anciens détournés de leurs fonctions d'origine. Elle vient parfois à la maison mais n'avait jamais fait attention; après avoir hésité, j'ai renoncé à lui faire remarquer les trois pots de chambre posés sur une étagère du salon,  au milieu d'autres objets en faïence de Longchamp, je  ne crois pas que cela lui aurait plu.

Hier soir, elle nous a dit au revoir, contente et soulagée, les frères et soeurs ne se sont pas déchirés, ce premier partage s'est bien passé. Ravie d'avoir pu garder la vieille machine à coudre Singer, si jolie, et les assiettes en Limoge, dont  plus personne ne veut, les décors s’effaçant au lave vaisselle. Elle m'a proposé une vieille poterie, la plus ancienne cerclée, j'ai refusé, je ne veux pas abuser de sa gentillesse. Je lui au fait promettre de ne rien jeter sans que je sois passée avec elle  imaginer quelle vie donner à tout cet héritage, pour son mari et ses filles, garder l'histoire de leur famille se fait aussi


                                  L'antre d'une collectionneuse, chez Bruyère curieuse

samedi 18 juin 2011

L'école est finie (remake)

Et dire que tant de vieux, pensent honnêtement que, de leur temps, il y avait moins de daube! Drôle non? Cette version là, en play back, est plaisante, enfin moins nunuche de là à être plaisant, à l'impossible nul n'est tenu!. L'école est finie.

vendredi 17 juin 2011

J+1, Histoire Géo.

La nuit d'avant, nous avions mal dormi, Valentin savait que je le réveillerai et je savais aussi me réveiller. Je n'avais pas mis le réveil à sonner, à quoi bon, dix fois, vingt fois j'aurais vérifié la nuit que je l'avais bien mis à sonner. Hier  matin, je me suis réveillée en sursaut, il faisait jour, je fus  persuadée un instant avoir failli à mon engagement,: 5h 06, le réveil avait dû s’arrêter. J'ai attendu alors une minute afin d'être certaine que ce ne fut pas le cas, ce ne l'était pas. De petits sommes en petits sommes il fut six heures et demie, de crainte de m'offrir un dernier bout de nuit trop long, je me suis levée.

A sept heures Valentin se leva à son tour, prit son café et une douche. Pas excessivement tendu, juste un peu. Je vérifiais subrepticement pendant sa douche que sa convocation ainsi que sa carte d'identité était toujours dans son sac et  louchais sur son téléphone, posé sur son bureau. 7heures 20, il enfile ses converses, son téléphone sonne. Une voix féminine lui dit

 Valentin, tu arrives quand? 


Dans cinq minutes!

Il referme portable, sac et porte d'entrée. Le téléphone est toujours sur son bureau.  A 7heures 25 il sera devant le lycée à chasser son stress avec ses amis, les portes du lycée ouvrant un quart d'heure plus tard.

A neuf heures et demie, je soupire de soulagement en découvrant les sujets sur internet, ils ont été étudiés effectivement en classe, de bons sujets classiques à ce qu'il me semble.

Midi et des poussières voit le retour du héros du jour, qui tour à tour pèse les forces et les faiblesses de sa copie. Au pire estime t-il il aura 8/20, je hausse cette estimation de deux points, le bac ne fait que commencer.

Valentin au téléphone fait un compte rendu  de sa matinée à son père. Hubert arriva  alors goguenard,  des démarcheurs attendant la sortie des candidats avaient formés un bouchon à l'entrée du lycée, il avait pris le temps d'examiner leurs camelotes.


C'est fou, il y a plein de gens qui veulent fourguer leurs trucs à ceux qui passent le bac! Ils empêchent même la sortie!


Ah bon, ils vendent quoi?


Des banques! La société générale avait même mis des bonbons dans leur pochette, ils le disaient pour qu'on prenne les papiers!


Il y avait même des jeunes qui voulaient me donner une bible!


Ça, c'est pour les cas désespérés  lui répliquais je

La  croix dessus , elle était bizarre.


Tu ne l'as pas prise?


Non, non, t'inquiètes pas, je ne suis pas fou!

Le reste de la journée est consacré, à évacuer la fatigue du stress, puis à se plonger dans une dernière révision d'histoire géo qui l’emmènera jusqu'au soir, coups de téléphone d'Alice et Guillaume avec qui il débriefera encore.  A  priori m'a t-il dit, en histoire géographie  il n'a pas fait d'impasse.

Plonger dans  le bac c'est un peu comme plonger dans une piscine, à priori tout va bien mais comment est l'eau? Une fois dedans, qu'elle soit froide ou bonne, on nage et on trouve l'eau géniale, la philo fut le plongeon.

Un dodo se passe.

Ce matin je me suis réveillée avant mon réveil qui de toute façon n'est toujours pas mis à sonner, Valentin  les cheveux encore humides de sa douche est arrivé dans la cuisine avec des cours. Un dernier chapitre  qu'il a mal enregistré à relire : Le nouvel ordre mondial (pas le truc sectaire du XVIII jusqu'à Philadelphie, un truc avouable) Je l'ai laissé relire les grandes lignes de ce cours, besoin de se rassurer. 




7h 17, coup de téléphone d'une copine, les potes appellent moins, ils envoient des SMS.


Alors Valentin, toujours en retard?


Il était dans sa chambre, je lui avouais avoir vérifié son sac, cela a eu l'air de le rassurer.

Tout y était?

Je lui racontais que sa CI s'était échappée et que je l'avais remise à sa place afin de lui éviter dix secondes de recherches.

Ah oui, j'ai eu la flemme hier de la remettre à sa place après qu'ils l'aient vérifié!

Tu sais je sais me débrouiller tout seul!


Me dit il  tout en remettant d'un geste machinal son téléphone dans la poche de son jean, je tendis la main, il comprit et me donna son "doudou-électronique" que je déposai sur son bureau. La routine s'installe et ce soir c'est week end pour tous, l'eau de la piscine est surement délicieuse!













mercredi 15 juin 2011

Ragoût de limaces, pas avant dix ans!

 Depuis plus de trente ans, la puériculture c'est mon affaire,  ayant eu sept enfants en vingt ans, j'ai vu bien des choses et modes changer, bien des méthodes contestées. Je me souviens m’être sentie tellement coupable d'avoir couché Charlotte, Yann et Camille sur le dos en un temps où les pédiatres et médias nous traitaient de meurtrières en puissance si nous dérogions au diKtat du bébé sur le ventre.

Je m'étais trouvée rassenérée cependant par une innocente remarque de ma grand mère:

Tiens tu couches ton bébé sur le côté? Tu as bien raison, je sais bien que les médecins ne veulent pas, mais moi, il me semble que sur le ventre, les poumons sont comprimés, le nez dans le matelas, on respire moins bien!  Enfin je ne suis pas médecin, mais cela me parait logique.


J'avais décidé assez vite que la puériculture c'est un peu comme la cuisine chacun en fait à sa tête avec ses recettes, de famille ou pas, glanées ici où là ou bien encore d'instinct. Je cachais systématiquement aux médecins  le nombre effroyable de tétées que mes bébés  s'engouffraient, je consultais même le "Françoise Dolto, J'élève mon enfant" avant une consultation pour voir ce qu'il était diplomate d'avouer  pour avoir la paix.

J'asquieçais machinalement à toutes les lubies à la mode

5g de viande tous les jours  à trois mois, 3 c à soupe de jus d'orange, frais, non sucré, surtout ne rajoutez pas de sucre (ils n'avaient jamais vu l'horrible grimace du bébé à qui on essaie de faire boire du jus d'orange non sucré? Suivi de  l'apprentissage instantané du rejet par la commissures des lèvres?)

Nous avions décidé John et moi de suivre nos enfants,  comme de jeunes chiots, en les laissant faire, ils  sauraient grosso modo ce qu'il leur faut, nous limitions néanmoins certains débordements en chocolat ou  saucisson...

Nos enfants ont eu des régimes très variés selon leurs âges et leurs tempéraments.

Je me souviens de Yann qui ne prenait que du Nesquick sans lait le matin, un demi bol, arrosé d'un peu d'eau ou à la rigueur de jus d'orange; Alice voit encore Guillaume mangeant à la petite cuillère du beurre que son père ne faisait même plus semblant de tartiner sur du pain, il en avait assez de manger du pain pré-mâché et tout mouillé,  restes de Guillaume. Beaucoup de mes enfants dévoraient le gruyère râpé sur le dessus de leurs purée de légumes sans effleurer les légumes, de guerre lasse, ils ont eu rapidement de petits bols de râpé à leur portée. Guillaume (20ans) arrête tout juste de saupoudrer toute sa nourriture de gruyère!

Valentin ne buvait presque  que du jus de pomme, Camille a dix huit mois avait une passion pour les épinards et le saucisson. Aucun de mes sept enfants ne suivait les menus idéaux concoctés par des nutritionnistes.

La base du régime de mes  petits était essentiellement les pâtes et les produits lactés (parfois juste de la glace), quelques uns aimaient  par période plus ou moins longue la purée de légumes variés. Seuls Charlotte et Camille adoraient le poisson, je me suis rapidement blindée faute d'arriver à leur faire ingurgiter ce qu'ils ne voulaient pas.

Mes enfants pour leurs petits appliquent chacun des méthodes différentes. Alice donne  des biberons de bouillie chocolatée à Victoria dès qu'elle déjeune mal, ce qui arrive  souvent à la maison. Naturellement, chez elle il en est tout autrement, ou pas. Charlotte arrive à convaincre ses lascars la plus part du temps à avaler leur menus établis en tenant compte de leurs goûts.

LHom a une théorie que je trouve géniale et surtout qui a surement une base de réalité. Il dit que les touts petits détestent  diversifier leurs régimes alimentaires car il subsiste en eux la crainte ancestrale de l'empoisonnement. Du temps des cavernes, les petits n'avalaient que les nourritures reconnues comestibles par eux, jusqu'à l'âge où la raison domine l'instinct, inutile de les obliger à manger du caviar ou des sauterelles ils ne reconnaîtront  pas ces mets dans leur cerveau au rayon comestibles




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Il y a surement des enfants plus méfiants que d'autres et probablement des aventureux qui mâchouillent toutes les petites bêtes et baies, mais cette théorie a ceci de fabuleux, elle explique scientifiquement pourquoi Lucas louche sur sa ratatouille d'un air méfiant. Ratatouille mijotée par sa grand mère adorée, à l'heure des déjeuners d'été familiaux, cela peut s'avérer bien pratique. Cette théorie sauve l'enfant  sa mère et sa grand mère, donc, soyons clair, toute l'ambiance d'un déjeuner. Dix ans plus tard, prévenir la dite grand mère que Lucas adore la ratatouille, en prévoir un plat supplémentaire ne serait pas de trop....


Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage."

Jean de La Fontaine

Maman hérisson (bac, concours...)

Lundi soir, maman m'a demandé, toute  gentille

Alors penelope, tu vas mieux, les baptêmes se sont  très bien passés, tu n'as plus ce souci!


Euh, je ne me faisais pas trop de souci pour les baptêmes, au pire mes terrines seront ratées,elles ont été ratées, mais tout le monde s'en fiche, enfin, moi je m'en moque, assez mais plus pour mes fils.


Maman me voyant dubitative rajouta:


Valentin aura son bac, il travaille bien!


Certes maman, je n'ai plus trop peur pour Valentin, mais Guillaume.... Je ne sais pas où il va aller, l'an prochain! Et je le saurai fin juillet, et de ces deux années à venir dépendra pas mal la suite de sa vie!


Refoulant mon stress, il se déplace, mes insomnies ont cédé la place à du psoriasis qui m'envahit par plaques  ici ou là quand je ne vais pas.  Je suis calme en apparence, enfin, je m'y applique, mais si  inquiète de savoir quel grand méchant loup mangera mes grands gars.


Valentin passe demain sa philo, première épreuve du bac, il a beaucoup travaillé, et travaille encore. J'ai l'impression qu'il ne stresse pas trop, il est vrai que connaissant ses cours et ayant travaillé très régulièrement,  cela le rassure en principe à juste titre. Nous savons tous que s'il loupe son bac ce serait un accident, peu probable mais pas exclu.

Des copains défilent à la maison pour les révisions, il alterne séances de travail en solo avec celles en duo, révise ses maths avec Maxime qui a du mal et son anglais (où lui a des faiblesses) avec Mélanie qui l'aide. Hier après midi la cage d'escalier résonnaient d'une révision improvisée par des jeunes ne prenant pas le temps de monter. Les nombreux profs  retraités vivant dans mon immeuble ont du sourire en entendant leurs voix résonner, comme autrefois au lycée .

Hier soir, il a tenu à vérifier que je savais où était sa convocation que je lui ai rapté après l'avoir repêchée au milieu d'un fatras de cours alors qu'il cherchait sa convocation pour la JPD. Ce soir pour me réassurer je ferai son sac avec lui, comme pour sa rentrée au CP, si loin et si proche dans ma tête: trousse aux stylos vérifiés et crayons taillés, papiers brouillons, convocation, carte d'identité, eau, kleenex, paracétamol , chewing gum pour la concentration et Kinder Bueno pour le réconfort. Je lui confisquerai presque son téléphone demain matin afin que d'un geste machinal il ne le glisse pas dans la poche de son jean, s'il sonne et qu'il veuille l'éteindre il serait guillotiné sur le champ, ça c'est sûr.....

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                                                  blog de Denis Truchi, illustrateur talentueux.


Jeudi  nous avons appris que son premier voeu d'admission post bac est exaucé, voeu ambitieux d'une prépa école de commerce. Je lui avais demandé d'attendre au moins quarante huit heures, d'y réfléchir vraiment avant d'accepter cette affectation, il ne m'a pas écouté et l'a validé dans la soirée, me disant qu'il était sûr de lui depuis Pâques. J'en suis heureuse car il va passer ces deux prochaines années avec nous, et à tout juste dix sept ans, malgré sa maturité et son sérieux je le trouvais très jeune pour vivre seul.

Reste mon Guillaume qui de ville en ville passe ses oraux (pour entrer par voie parallèle en seconde année d'école de commerce) et ne sait même pas s'il est pris dans un des masters demandés. Où atterrira  t-il? De jury sympa en jury où il n'avait pas le feeling il continue son tour de France, dernière étape Toulouse, l'ESC a une super équipe de rugby. Il attendra ensuite ses résultats et devra faire peut être un choix pas évident. Mais, il est grand, n'a pas besoin de sa maman, il a 20ans!

L'été commencera pour moi, après.

mardi 14 juin 2011

Le cadeau surprise.

Ce week end de la Pentecôte a été, grand ramdam familial chez les Waterloo,  trois fêtes nous réunissaient, deux baptêmes et un anniversaire. Mon homme entouré de notre nombreuse descendance a fêté ses 60ans.

Agapes du samedi , agapes du dimanche. Les enfants  avaient préparé un fabuleux cadeau pour mon homme. Ma consigne était pas de "cadeau d'argent" j'avais rajouté pour mes enfants


Le plus beau cadeau que vous m'aviez fait, petits, ce sont vos petites mains imprimées dans le plâtre!


Nous avons la chance d'être gâtés par la vie, et si aimons bien sur les jolies choses, savons que le bonheur le plus grand est celui que l'on tire des petits cadeaux inattendus et venant du coeur.

Lhom a reçu quinze photos de mains, en fait treize photos de mains et la bouille de nos deux minuscules petites filles. Chaque photo reflétant la personnalité de nos enfants, de la main de Yann jouant de la guitare dans des éclairs de lumière à celle de Valentin au piano, tenant entre deux doigts une rose ensanglantée  de chocolat fondu, de celle  de Pierre tenant un petit chevalier à celles de Louis serrant son doudou sur son coeur, la petite Victoria dormant son pouce dans la bouche, la paume ouverte  tâchée de peinture bleue..

Chaque enfant avait mis  en scène leurs mains et celles de leurs enfants  pour leur père et grand père. Après avoir longuement hésité John et moi afin de  trouver l'endroit idéal où les exposer, hésitant entre un bout de mur de notre chambre et un couloir près de notre chambre, John a tranché, ce sera le couloir, dans l'ordre chronologique des naissances  afin que l'on s'y retrouve laissant ainsi beaucoup plus de place pour les nombreuses mains qui agrandiront encore la famille.

Milles choses, milles bonheurs, milles fatigues, parfois hésitant entre exaspération et émerveillement, quelques jours en condensé de famille. Lundi soir, montant dans ma chambre, je me suis arrêtée dans l'antichambre, sur la table Charlotte avait déposé un cadeau, un flacon de parfum que j'adore,  sans m'avoir rien dit, elle était déjà repartie et je ne pouvais la remercier. Pourquoi? Fête des mères? Comme ça? En tout cas, une bien jolie surprise pour clore avec douceur ces journées.

J'ai laissé derrière moi, maison et jardin, fermé les volets sur les pièces portant encore les stigmates de  fêtes, bouquets plongés dans l'ombre des pièces de vie, énorme rosette suspendue à une poutre de la cuisine oubliée par Camille et tant de choses, ici où là qui attendront mon retour, d'ici là Valentin aura commencé les épreuves du bac. les pages tournent.


                                    Empreintes de mains, tirées du site de l'école Saint Gérard

samedi 11 juin 2011

Je ne suis pas un héros!

A tous les héros et surtout les non- héros; bon week end!


vendredi 10 juin 2011

Enfants, objets à VA (valeur ajoutée)



Depuis quelques temps la moutarde me monte au nez, et penelope je suis comme Cléopatre, le nez j'ai.

Il y avait le eu le coup des soutifs rembourrés pour les demoiselles de huit ans, au motif, pas complètement idiot, qu'ainsi on ne voit pas leur bout de sein, mais des mamelons d'enfants ne sont pas des bouts de seins. A huit ans, un soutien gorge, pauvres enfants!


Il y avait eu encore la pub, Veet, parfaitement immonde sur le minou tout doux, destinée  à promouvoir l'épilation du pubis chez les toutes jeunes filles, enfin, les enfants ayant tout juste leurs règles, genre pas encore 15ans...






Depuis trois jours  j'entends à la radio les interrogations des journalistes sur l'ouverture  de salons de beauté: épilation, massage, manucure...  pour les   petites filles à partir de six ans. Et trop c'est trop, pauvres petites filles, magnifiées, objetisées, dans une indifférence presque générale.

Les concours de mini miss sont parfaitement rentrés dans les moeurs, on se gausse, on se moque on en rit, mais nul ne songera à demander à nos élus d'agir et interdire. Nous sommes pourtant loin des concours de plus beaux bébés, je signale à tous que mon homme a remporté le troisième accessit du plus beau bb de Quimper (enfin, je crois) Il le mérite!


Les concours de mini miss sont tout autre chose ce clip est horrible mais la la vidéo  suivante est plaisante; enfin, peut être j'hésite je trouve tout cela tellement terrible pour ces petites filles et aussi pour leurs mamans, enfin je ne sais plus si j'espère ou si je désespère.




Certaines petites Miss, comme Chloé ont leur blog, et les larmes me viennent aux yeux car je ne sais ce que leur réservera l'avenir, mais je suppose bien des désillusions. L'hyper-sexualisation des enfants devient l' élément déclencheur de notre révolte. La valeur donnée aux enfants est récente et soudaine, allant de pair avec un enfant si je veux et quand je veux, parce que je le vaux bien mais en contre partie, ceux ci deviennent le reflet de l'inconscient de leurs mères, dont ils doivent encore plus combler les attentes.


                                              Photo de "Planète beauté" où un article traite ce délicat sujet.




                                                                       David Hamilton




Et on voit que peu à peu les lignes sont floues, honni qui y voit du mal, la photo suivante est extraite du catalogue Cyrillus, pas réputé pour son érotisme. Je la trouve, cependant, gênante, suis je anormale?



                                                               photo tirée, d'ici


Alors  devant ces dérives on doit se poser deux questions, pourquoi banalise t-on ces dérives? Dérives qui ravalent les enfants au rang d'objets, objets de satisfactions parentales, objets de désirs, licites ou pas. Quelle place a l'enfant dans notre société pour qu'il s'impose ici comme objet presque de consommation, a t-il encore le droit à une enfance? Quelles sont les conséquences de l'objetisation dont ils font l'objet de la part de leurs mères?



Autrefois, ce type de dérives étaient moins nombreuses, d’une part par manque de  moyens techniques (appareils photos numériques) , d'autre part car l'enfant n'avait pas cette place d'enfant roi, enfant médicament, enfant symbiose, qui parfois, le ravale au rang d'enfant esclave.

jeudi 9 juin 2011

La JDC, journée des c???

Je profite d'une pause ménage, où pour occuper ma tête je construisais ce billet pour l'écrire rapidement, vous avez là, le secret de mes nombreuses fautes d’orthographe et surtout d'accords, je suis fâchée depuis toute petite avec les accords... :)


Le JDC ou journée des c..., excellent moyen mémo-technique pour se souvenir de la nouvelle appellation de celle que l'on oubliait toujours la JAPD. Journée Défense et Citoyenneté, programme ambitieux et strictement irréaliste que d'enseigner en quelques heures tant de notions qui sont tellement étrangères à beaucoup de nos jeunes.

Valentin a 16ans était allé, seul, se faire recenser, première démarche citoyenne. Il vient d'avoir 17ans et la semaine dernière était convoqué pour la JDC. Inquiétude de se retrouver projeter dans ce monde inconnu, d'une caserne proche de la gare. Sac à dos préparé la veille, avec de quoi écrire, un bouquin de philo et son téléphone portable, je le sentais tendu à l'idée de passer cette journée sans savoir ce que l'on attendait de lui.

J'avais déjà une idée de ce qui frappait mes jeunes qui étaient passés par là, la diversité de leur classe d'âge éclatait dans toute son étendue, des jeunes tous de 17 ou 18 ans, réunis une journée seulement quelles que soit leurs origines, leur façons de vivre, leur parcours personnel. Si jeunes et déjà si marqués par la vie, typés tous, d'un seul coup d'oeil, je pense que les instructeurs arrivent à classer: Le jeune rural, sympa un peu perdu en ville, le banlieusard qui fanfaronne mais n'en mène pas large, le gosse des lycées huppés, timide et inquiet.  Chaque JDC doit rassembler toute une catégorie d'âge et je savais que Valentin serait surpris de se trouver assez isolé, dans son lycée ils sont tous comme lui, et le lycée d'en face aussi, mais ces lycées rassemblent seulement  une toute petite minorité de jeunes, cela ils l'oublient.

Valentin est arrivé en avance, comme de bien entendu, les militaires les avaient dirigés vers une salle où café et croissants leur prouvait que le temps du service militaire où on vous mettait à patienter dans la cour, en rangs et sans bouger,est définitivement à ranger dans les cartons du passé. Tendu, il n'osa pas même manger un seul croissant, personne ne se servit d'ailleurs.  A neuf heures et quart l'appel eut lieu, 90 jeunes furent répartis en deux groupes avec chacun un instructeur qui les guidera tout au long de la journée.

Cette seule journée restera un bon souvenir, parcours initiatique tronqué, les militaires n'ont pas vocation à bâtir l'unité de la société. Les lycées généraux, technologiques, agricoles et professionnels sont séparés par de hauts murs, nos jeunes grandissent sans jamais se trouver confrontés à l'ensemble de leur classe d'âge, dommage, de l'ignorance vient bien des problèmes. Combien de jeunes ne vont jamais à cette journée unique? Surement pas mal,

Je suppose que si la transition maison lycée du matin se faisait devant un café, élèves et profs mélangés, l'ambiance des classes changerait du tout au tout. Mais le temps n'est pas à celui des utopies.

La classe où les jeunes  se retrouvèrent  ressemblait davantage à l' univers quotidien de Valentin, le jeune assis  à côté de lui lui demanda ce qu'il faisait, lui préparait un CAP plaquiste. Les jeunes se présentèrent tous oralement, ils n'étaient plus tous scolarisés, beaucoup préparaient déjà dans des BEP ou CAP leurs vies d'adultes, une jeune fille mariée était "mère au foyer" à 17ans, Valentin en resta scotché, il pensait l'immense majorité des jeunes de son âge, au lycée, benoîtement 


On leur distribua des papiers à remplir. Les tests parurent assez facile à Valentin qui ne put s'empêcher d'aider son voisin. Deux jeunes ne purent remplir ne serait ce qu'une ligne, ils furent reçus à part, où on leur indiquerait quels étaient les cours dispensés près de chez eux, afin qu'il apprennent ou réapprennent à lire et écrire.

Par groupe ils durent réfléchir ensemble à ce qu'est la citoyenneté, trop bref passage où seuls les plus à l'aise dans le monde scolaire s'exprimeront, en donnant les idées, notant leurs grandes lignes afin de les présenter oralement devant l'ensemble de leur "classe". Normal pour une première séance mais je ne peux m'empêcher de penser que tous y gagnerait à se retrouver , de temps en temps, afin d'apprendre à se connaitre, de découvrir leurs richesses différentes et de donner enfin confiance aux plus timides afin qu'ils puissent eux aussi se sentir citoyen comme un autre, l'ambiance sociale y gagnerait,actuellement  ce travail nécessaire ne se fait pas obligatoirement pour tous, mais sera laissé au hasard de la vie et des rencontres.


Valentin déjeuna avec son bouquin, bouquin qui l'accompagna jusqu'au début des activités de l'après midi. Présentation des trois armes, démonstration de maître-chien puis enfin deux heures  de gestes de premiers secours. Seule activité que Valentin adora, ils apprirent à se servir d'un défibrillateur, massage cardiaque et positions de sécurité, la fin de journée arrivait, et les jeunes commençaient seulement à se dégeler, Valentin seul depuis le matin commença à discuter avec d'autres, la fin de la journée fut  bien plus conviviale et agréable je suppose pour tous.


Valentin m'a dit qu'ils avaient  eu une pause café entre chaque activité, mais que les croissants ne furent mangés qu'à la fin de l'après midi.

mercredi 8 juin 2011

Le tour de France des oraux des ESC.

Guillaume reçoit peu à peu les résultats des écrits des concours d'écoles de commerce. Il sillonne la France avec le plus souvent son coloc et ami Geoffrey qui a peu ou prou les mêmes résultats que lui. De Strasbourg à Nice et de Nantes à Toulouse, il vit dans les TGV, et   entre temps va bosser dans l'entreprise où il fait son stage.

Aujourd'hui, je me suis réveillée très très tôt, et j'ai eu une pensée pour lui, ayant mis son réveil à quatre heures et demie afin de passer son oral ce matin à Grenoble, avec son pote heureusement! Le stress et l'ennui sont moins grands lorsqu'on est deux à partager la même aventure.


                                                 Le tee shirt est il avec dauphin? 

Hier soir, il m'appelait en sortant du boulot, pour m'annoncer son accessibilité à Toulouse, je ne réagissais pas trop, il me le reprocha

C'est dingue ça! Vous, les parents vous vous en foutez, c'est une bonne école Toulouse!


Non, non, je ne m'en fous pas, j'étais en train de réfléchir c'est tout!


Je ne lui ai pas mis la pression en lui disant que j'essayais mentalement de me souvenir quel classement avait cette ESC, mais très bon, je crois.

Guillaume reprit

D'ailleurs, les parents de Geoffrey, c'est pareil, ils s'en foutent!


Je lui ai dit que je serais extrêmement surprise que ses parents s'en moquent, mais que l'on attend avant de se réjouir, trop tôt.

Les stratégies s 'affinent entre ce qu'il faut faire ou pas, à quel point un excellent master entre en concurrence avec une école?

Guillaume me parla ensuite de Valentin


Si Valentin en pris dans sa prépa, c'est une prépa de merde  je ne censure pas, ici, son langage, et Guillaume stressé parle ainsi. 


Une prépa de merde pour lui, c'est une prépa qui n'est pas dans le top 15 des prépas, et c'est exact que toute bonne soit cette prépa, elle en se classe pas dans les meilleures, Valentin ne pouvait pas prétendre à entrer ailleurs, et je préfère qu'il soit dans une prépa de son niveau que trop forte. Il n'est d'ailleurs pas sur qu'il y soit pris. Guillaume continua:

Il ne peut pas trop rêver d'entrer dans une grande! (Ecole de commerce dans le top 7-8) Le mieux pour lui, serait qu'il fasse sa prépa, et selon ses résultats, il ne cube pas, il fait sa troisième année dans mon IAE, afin de présenter le concours d'entrée de seconde année (l'équivalent de master1, ce que fait Guillaume actuellement). Il cartonnera ainsi!  


Sans se rendre compte Guillaume m'a hyper stressée, le management des étudiants ressemble à une partie d'échec, quel coup sera le meilleur?  Guillaume  a envisagé mille possibilités, dont celle de ne pas valider sa licence en ne rendant pas son compte rendu de stage, son père et moi l'avons découragé, enfin nous l'espérons, de tenter ce coup de Jarnac où il risque aussi de tout perdre.

Les études de nos enfants sont tout sauf un long chemin tranquille, il faut réactualiser les données sans arrêt, la valeur des écoles change, les méthodes pour y entrer aussi. Dans un gros mois nous saurons où Guillaume et Valentin seront en septembre, je sais déjà qu'il nous faudra trouver des studios et organiser déménagements et virées IKEA. Moi, Grenoble ça me va,  Nantes est un peu loin  mais pourquoi pas? Si c'est Toulouse....

mardi 7 juin 2011

Entreprise Utopique (les squatteurs, 2)

Dimanche soir en arrivant à la maison, notre vraie maison chez nous, j'ai eu la joie de retrouver Alice, Théo et la petite Victoria ainsi que Valentin et Hubert, leur horde d'amis était repartie. Cette joie décupla lorsque je constatai que la panière à linge sale était vide, Alice me dit alors que tous les lits avaient étés refaits, le linge de maison, lavé, séché, plié et rangé. Comble du bonheur le ménage entièrement fait, même la petite maison que pourtant j'avais laissé, naturelle, avec toiles et araignées.

J'avais alors deux urgences, parcourir le jardin sécateur en main, couper roses fanées et inflorescences de rhodos déprimantes et faire une recherche internet sur le manoir délaissé. Je n'ai pu résister à un tour de jardin, l'ai jugé assez rapidement satisfaisant puis ai commencé à essayer de retracer l'histoire noire de ce manoir.

Au nom de la propriété j'ai rapidement retrouvé: EURL château de P. EURL, entreprise utopique aux responsabilités limitées? De lecture de comptes rendus de procès en appel en cassation, j'ai hélas, à peu près, retracé l'infortune de cette épave délaissée.


J'ai cherché et cherché comment une saisie amenait une maison en vente, cherché ici ou là et surtout partout si le manoir est en vente, n'ai rien trouvé. Lhom est tranquille, et moi, soulagée, que ferais je de toits pareils?

Oncle Antoine avait hérité de cette propriété de ses parents, il l'adorait plus que tout, sa femme partageait cet héritage, Tante Henriette est la soeur de ma belle mère, elle nous reçut, Lhom et moi, jeunes mariés, alors que nous roulions en petite Alfa rouge avec un tout petit  bébé, Charlotte, habituée  à vivre ici ou là, dès sa naissance, nous avions déménagé alors qu'elle avait dix jours et fumes nomades tout un été. J'avais été séduite autant  par l'ouverture d'esprit et la générosité de "ces gens là" que par leur maison si romanesque, inscrite d'ailleurs par Mérimée à l'inventaire général du patrimoine. Maison qu' ils n'avaient, hélas pas vraiment les moyens d'entretenir, malgré leur boulot, en ville et leurs sacrifices.





Oncle Antoine est mort, assez jeune, il venait juste de prendre sa retraite,  à la disparition de Tante Henriette  très peu de temps après l’aînée des filles avait à peine trente ans. Aucune ne put reprendre la propriété et le coeur déchiré elles l'ont vendu. Un couple de néerlandais l'a acheté des clopinettes, a fait faire des travaux luxueux, futiles, utopiques en employant une entreprise belge faisant  travailler des ouvriers bulgares et polonais. Je parcourus dès que je pus le compte rendu des jugements, puis ai bâti dans mon esprit ce qui est soit une escroquerie soit, juste une utopie.




Ces gens là, reçurent des subventions de l'UE (et oui, ils en donnent ,je l'ignorais, du conseil général de la Nièvre et peut être d'autres encore). J'ai cru retrouver même la propriété à vendre par une russe: Olga Khevlya.  Je ne sais ce qu'il va  advenir de cette maison perdue au milieu des bois, je sais que les parents auraient été anéantis de voir cette infortune.


Un squatteur y vit encore, à plein temps? Juste le temps des vacances? les paysans du coin, le savent, il y a des vaches dans la pâture devant la maison, je pense que ce squatteur là a une légitimité. j'ai imaginé que c'est un fils de l’aînée des cousines, ayant vécu là deux ou trois ans avant la vente, j'ai imaginé aussi que le fils d'un voisin, habitué n'a pu résisté à l'attrait de ce si bel étang. Ou alors le néerlandais, poursuivi par les dettes, y vit encore son rêve, se cachant de tous? Surtout de ses créanciers?










Telle Mrs Marpple, j'ai tout examiné, les portes dotées de digicodes, celles dont les toiles d'araignées attestaient leur non usage. J'ai examiné tant de choses. Lhom squatteur jardinerait, j'en ferais autant, lui pas. J'ai imaginé tante Henriette voyant tout cela, je sais qu'elle aurait compris un squatteur par amour, que ce soit un jeune pêcheur ou un pas-si-jeune à la recherche du temps perdu , le temps n'est perdu que si on ne sait s'en souvenir.

lundi 6 juin 2011

Squattons le squatteur.

Raconter quatre jours de balade est une gageure que je ne relèverai pas. partir en camping car est une aventure amusante, car nous ne savons jamais au juste quel sera notre parcours en partant. Adeptes de la si jolie petite route qui s'enfonce dans la forêt et n'essayant même pas de résister à  l'attrait de toitures entrevues au dessus de la cime des arbres,  notre fourgon s'égare vite là où peu de touristes passent.

Lhom avait décidé de partir dans le Morvan, il y avait des attaches familiales que je ne connais pas. J'étais ravie de découvrir cette région où il a passé tant d'étés enfant. Nos pas nous ont mené de maisons de familles en haut lieu jamais visité, on ne visite rarement la région que l'on habite.

De l'abbatiale de Vezelay à Bibracte, nous avons visité deux châteaux, Bazoche, visite traditionnelle et Chastellux où le propriétaire des lieux, le comte Philippe de Chastellux nous promène dans 1000 ans d'histoire avec un humour qui passerait pour de la gouaille nonobstant  son lignage.

Jeudi soir en cherchant un lieu de bivouac, nous nous sommes aventurés tout près d'une propriété qui fut celle d'un oncle de mon mari, la tentation d'aller voir l'emporta sur notre discrétion coutumière. Le manoir nous parut abandonné, herbes folles, ronces et orties envahissaient tout, arrivés devant la maison, pas le moindre indice de présence, pas de poubelle, ni de linge étendu, pas de pots de fleurs ni de tables et sièges, rien ne nous permettait de penser que cette maison fut habitée.

Une voiture était néanmoins garée, enfoncée presque dans un fourré, nous avons  essayé alors de déceler une présence,  seule une serviette mise à sécher à  une petite fenêtre du premier ouverte nous permit de constater que la maison était surement hantée.

Lhom fit le tour de la maison et regardant par les fenêtres du salon, il aperçut, une petite table de cuisine avec du courrier et un verre posé. Aucun bruit, rien, on se cachait ou on dormait.

Nous nous sommes alors arrêté pour la nuit sur le petit chemin qui passe devant l'étang. Le soir venu, le spectacle commença par un concert de grenouilles assourdissant puis carpes et truites se sont mises à sauter pour chasser les insectes, enfin un couple de ragondins vinrent voir au bord de l'étang ce que fabriquaient ces deux humanoïdes assis dans des transats.

Après dînée, nos pas nous ont portés devant le château, plus de serviette à sécher, le calme était toujours complet.




Vendredi à 6h1/2, je fus  réveillée par le 4x4 passant en trombe dans le chemin. Samedi soir, curieux nous y  sommes retournés et avons constaté que la propriété était inoccupée nous l'avons de nouveau squatté, garant le fourgon sur un côté de son esplanade.




 
                                                         Squatteur pêcheur?
                                                         


                                               




Je fis le tour du manoir dix fois en essayant de reconstituer l'histoire de cette maison depuis sa vente, les projets abandonnés, les travaux non terminés, puis le délaissement qui ressemble à une fuite, fatras de vaisselle en vrac entraperçue par la fenêtre de la cuisine, cartons débordant de documents abandonnés dans l'entrée, même les orties n'ont pas réussi à me décourager d'examiner l'intérieur par les fenêtres  que je pouvais atteindre.

J'ai imaginé mille histoires sur la maison, le squatteur, aucune ne me satisfait vraiment, car qui sont ces gens qui redonnent vie aux maisons délaissées?