lundi 27 juin 2011

Dernière épreuve.

En ce moment, Lhom et Valentin sont en route pour le lycée, bien loin de la campagne, où Valentin passe sa dernière épreuve avant d'avoir, ou pas, le sésame des études supérieures, sésame dont le souvenir du passage, dans cinquante ans encore, peut être lui remémorera ce week end, entre deux eaux, eaux des cours d'espagnol étalés sur les tables, eaux des vacances, serviette étalée sur la plage de la piscine.

J'ai en  ce moment une pensée pour tous ceux qui sont en ville, crevant de chaleur, étouffant sous la pollution qui monte inexorablement en même temps que la température. Nous avions choisi de nous évader dès mercredi dernier,nous avons l'immense chance d'avoir ce choix, une campagne un peu en hauteur, où nous avons fait mettre une piscine qui scotche l'été enfants, ados, jeunes adultes  et réjouit la vue des plus âgés lorsque la seule vue de l'eau rafraîchit.

Valentin a eu beaucoup de mal à revoir la dizaine de textes qu'il présente pour son épreuve de langue, cet effort assez minuscule en comparaison de tout ce qu'il a déjà fourni lui a paru une montagne trop dure à gravir lorsque , arrivé au dernier refuge, vos pas refusent de franchir les derniers mètres.

Ce matin j'avais préparé un déjeuner, sans être un vrai déjeuner, un brunch de campagne,des poivrons au chèvre, la température de ma cuisine le permet, aujourd'hui, il y fait 20 °, cette maison est une maison d'été, conçue été comme hiver pour lutter contre la chaleur. Elle fut la maison de campagne où s'évadait les bourgeois de la petite ville qui avait fait bâtir ce "domaine". Nom sous lequel on désigne encore la maison, recouvrant, l'exacte définition du domaine romain, petite unité de vie d'un citadin accolée à une ferme devant ravitailler la maison principale en pain, fromage, charcuterie, fruits, légumes, lait, viande, oeufs volailles et même poissons. Aux grandes chaleurs les gens de la ville, partaient et montaient, deux kilomètres afin de retrouver des nuits fraîches dans des murs hospitaliers.

Lorsque je découvris l'origine de la maison je fus incrédule, deux kilomètres seulement pour changer d'air, en 2004 à l’énoncé des températures régnant dans la vallée si proche, je compris, dans les maisons de ville impossible parfois de faire baisser le thermomètre la nuit en dessous de 29°, chez moi,  les 20° était le palier maximal, honni, par ailleurs.

Je ne crois pas que Valentin ait assez révisé cette épreuve, je en pense pas que les autres jeunes en auront eu davantage le courage, ni que leurs examinateurs seront obligatoirement  aussi exigeants qu'ils l'auraient été il y a quinze jours. Parfois, lorsque l'air se fige dans un brouillard trouble étouffant, lorsque chaque geste demande effort, on s'incline, il y a un temps pour travailler et un temps pour l'été.

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