jeudi 9 juin 2011

La JDC, journée des c???

Je profite d'une pause ménage, où pour occuper ma tête je construisais ce billet pour l'écrire rapidement, vous avez là, le secret de mes nombreuses fautes d’orthographe et surtout d'accords, je suis fâchée depuis toute petite avec les accords... :)


Le JDC ou journée des c..., excellent moyen mémo-technique pour se souvenir de la nouvelle appellation de celle que l'on oubliait toujours la JAPD. Journée Défense et Citoyenneté, programme ambitieux et strictement irréaliste que d'enseigner en quelques heures tant de notions qui sont tellement étrangères à beaucoup de nos jeunes.

Valentin a 16ans était allé, seul, se faire recenser, première démarche citoyenne. Il vient d'avoir 17ans et la semaine dernière était convoqué pour la JDC. Inquiétude de se retrouver projeter dans ce monde inconnu, d'une caserne proche de la gare. Sac à dos préparé la veille, avec de quoi écrire, un bouquin de philo et son téléphone portable, je le sentais tendu à l'idée de passer cette journée sans savoir ce que l'on attendait de lui.

J'avais déjà une idée de ce qui frappait mes jeunes qui étaient passés par là, la diversité de leur classe d'âge éclatait dans toute son étendue, des jeunes tous de 17 ou 18 ans, réunis une journée seulement quelles que soit leurs origines, leur façons de vivre, leur parcours personnel. Si jeunes et déjà si marqués par la vie, typés tous, d'un seul coup d'oeil, je pense que les instructeurs arrivent à classer: Le jeune rural, sympa un peu perdu en ville, le banlieusard qui fanfaronne mais n'en mène pas large, le gosse des lycées huppés, timide et inquiet.  Chaque JDC doit rassembler toute une catégorie d'âge et je savais que Valentin serait surpris de se trouver assez isolé, dans son lycée ils sont tous comme lui, et le lycée d'en face aussi, mais ces lycées rassemblent seulement  une toute petite minorité de jeunes, cela ils l'oublient.

Valentin est arrivé en avance, comme de bien entendu, les militaires les avaient dirigés vers une salle où café et croissants leur prouvait que le temps du service militaire où on vous mettait à patienter dans la cour, en rangs et sans bouger,est définitivement à ranger dans les cartons du passé. Tendu, il n'osa pas même manger un seul croissant, personne ne se servit d'ailleurs.  A neuf heures et quart l'appel eut lieu, 90 jeunes furent répartis en deux groupes avec chacun un instructeur qui les guidera tout au long de la journée.

Cette seule journée restera un bon souvenir, parcours initiatique tronqué, les militaires n'ont pas vocation à bâtir l'unité de la société. Les lycées généraux, technologiques, agricoles et professionnels sont séparés par de hauts murs, nos jeunes grandissent sans jamais se trouver confrontés à l'ensemble de leur classe d'âge, dommage, de l'ignorance vient bien des problèmes. Combien de jeunes ne vont jamais à cette journée unique? Surement pas mal,

Je suppose que si la transition maison lycée du matin se faisait devant un café, élèves et profs mélangés, l'ambiance des classes changerait du tout au tout. Mais le temps n'est pas à celui des utopies.

La classe où les jeunes  se retrouvèrent  ressemblait davantage à l' univers quotidien de Valentin, le jeune assis  à côté de lui lui demanda ce qu'il faisait, lui préparait un CAP plaquiste. Les jeunes se présentèrent tous oralement, ils n'étaient plus tous scolarisés, beaucoup préparaient déjà dans des BEP ou CAP leurs vies d'adultes, une jeune fille mariée était "mère au foyer" à 17ans, Valentin en resta scotché, il pensait l'immense majorité des jeunes de son âge, au lycée, benoîtement 


On leur distribua des papiers à remplir. Les tests parurent assez facile à Valentin qui ne put s'empêcher d'aider son voisin. Deux jeunes ne purent remplir ne serait ce qu'une ligne, ils furent reçus à part, où on leur indiquerait quels étaient les cours dispensés près de chez eux, afin qu'il apprennent ou réapprennent à lire et écrire.

Par groupe ils durent réfléchir ensemble à ce qu'est la citoyenneté, trop bref passage où seuls les plus à l'aise dans le monde scolaire s'exprimeront, en donnant les idées, notant leurs grandes lignes afin de les présenter oralement devant l'ensemble de leur "classe". Normal pour une première séance mais je ne peux m'empêcher de penser que tous y gagnerait à se retrouver , de temps en temps, afin d'apprendre à se connaitre, de découvrir leurs richesses différentes et de donner enfin confiance aux plus timides afin qu'ils puissent eux aussi se sentir citoyen comme un autre, l'ambiance sociale y gagnerait,actuellement  ce travail nécessaire ne se fait pas obligatoirement pour tous, mais sera laissé au hasard de la vie et des rencontres.


Valentin déjeuna avec son bouquin, bouquin qui l'accompagna jusqu'au début des activités de l'après midi. Présentation des trois armes, démonstration de maître-chien puis enfin deux heures  de gestes de premiers secours. Seule activité que Valentin adora, ils apprirent à se servir d'un défibrillateur, massage cardiaque et positions de sécurité, la fin de journée arrivait, et les jeunes commençaient seulement à se dégeler, Valentin seul depuis le matin commença à discuter avec d'autres, la fin de la journée fut  bien plus conviviale et agréable je suppose pour tous.


Valentin m'a dit qu'ils avaient  eu une pause café entre chaque activité, mais que les croissants ne furent mangés qu'à la fin de l'après midi.

2 commentaires:

SylvieT a dit…

Bonjour (ouf, une pause!)
j'ai bien aimé ce billet. Moi qui ne suis pas du tout "militariste", je regrette cette absence de mélange des classes depuis la fin du service militaire. Les jeunes (garçons mais cela vaudrait aussi pour les filles) y apprennaient à s'ouvrir sur les autres, étaient confrontés (parfois un peu rudement) à la société et gagnaient en autonomie. Il existe des groupes de jeunes qui se réunissent aujourd'hui pour échanger sur leur vies mais il est vrai que les "classes sociales" se reforment souvent inévitablement. Dommage, je crois que tout le monde y gagnerai, vous avez raison.PS: Dans le collège de ma fille (en campagne et assez calme!) une "petite fille" de 5 ème s'est retrouvée enceinte!!(au secours!!)

Anonyme a dit…

Je me souviens de l'appellation JAPD ...ma fille à l'époque avait été accueillie dans son groupe par un gradé qui disait "JAPD .... c'est pas pour les pédés !" Ambiance ....