jeudi 22 septembre 2011

Rémanences.

                                                 bouquet, presque fané, ce matin.


Hier soir, en allant me coucher, je suis passée dans mon salon, lumières éteintes. L'odeur enivrante des roses,  m'a saisie dès l'entrée, me rappelant aussitôt la présence des bouquets déposés sur les cheminées et dans un coin sur une boiserie. 


La maison  a ses parfums, on oublie souvent que les lieux sont imprégnés de milles choses et que les odeurs resurgissent  parfois à des moments surprenants. Ma salle à manger sent souvent ainsi le tabac froid alors que nul n'y fume plus depuis des dizaines d'années et que travaux et déménagements ont fait que rien ne subsiste du temps passé sinon  les murs, l'ambiance et cette atmosphère qui lui est propre.


Il m'est arrivé en plein hiver, alors que depuis des mois plus aucune rose ne fleurit plus ces murs que le salon, particulièrement la petite partie du fond du salon, appelée, pompeusement petit salon, alors qu'il n'y a pas de grande pièce, exhale un parfum entêtant de roses, comme si nous l' avions orné de brassées invisibles. Parfois aussi l'odeur de tabac juste refroidi, tabac à pipe parfume le coin de la cheminée.




Il m'est arrivé aussi d'y sentir un parfum délicieux que je n'ai pas reconnu,  ce n'était ni un de ceux que j'utilise, ni celui d'une de mes filles ou  belles filles, parfum dont je n'ai jamais compris la provenance, la maison coquette parfois se pare, matin ou soir. 


A qui sont ces souvenirs qui hantent de leurs seuls parfums les murs?

Autrefois, je cherchais à comprendre, je reniflais vainement les objets afin de déterminer  ce qui pouvait expliquer ces phénomènes, aujourd'hui lorsque je suis lucide je me dis que les boiseries sont imprégnées de mille odeurs qui parfois s'échappent lorsque les conditions leurs sont favorables et lorsque je suis encore plus lucide, je ne me dis rien, et suis simplement heureuse que ces parfums soient doux et agréables.





Seules les pièces de séjour ont ces coquetteries, jamais ma cuisine n’exhale confiture ou pain grillé sans raison, et heureusement aucune mauvaise odeur n’embarrasse les lieux non plus. 









                                                Mephisto a ses jours comptés, fin de l'été.

1 commentaire:

Charlotte a dit…

hé hé... j'imagine bien un couple d'amoureux, morts depuis bien longtemps mais ayant habité ces murs, y revenant parfois main dans la main, lui fumant sa pipe, elle disposant des brassées de fleurs fraiches...