mercredi 14 septembre 2011

Soirée d'intégration.

On parle toujours des soirées d'intégration des jeunes, surtout dans les écoles où les bizutages et autre rites d'entrée dans le groupe des "élus", on parle rarement de la soirée d'adaptation de la mère restée seule à attendre son bébé fêtard, en espérant qu'il saura éviter les écueils propres à cette initiation.

Valentin, hier, est parti guilleret vers 19h50 rejoindre le bar où sa promo avait rendez vous avec les CPEC 2ème année, ils devaient accomplir un rite de parrainage. Son père avait l'air inquiet en en parlant,  lui répétant souvent "pas de mélange!"  Autrement dit, si tu es à la bière ne prends pas du jus d'orange, c'est ça qui rend malade! :). Hier soir, j'étais seule avec Hubert, retranché dans sa chambre à jouer en ligne  avec ses potes du collège, désespérée femme au foyer, attendant le retour de mon si jeune guerrier.


Vers 22h30, je me suis couchée et rejoignant ma chambre, je jetais un coup d'oeil sur l'avenue en dessous de mon immeuble. Mon coeur crut défaillir,  au beau milieu de la chaussée, sur un passage piéton, allongé de tout son long, un jeune. Trente secondes sans savoir quoi faire, alerter la police? Descendre en pyjama? Sonner chez les voisins? Puis un  autre jeune le rejoignit et l'aida à rejoindre le trottoir et ils repartirent ensemble.

J'avais très envie de  téléphoner à Valentin, très inquiète pour lui, je n'en ai rien fait me souvenant de ma promesse de le laisser "vivre sa vie d'étudiant" promesse à laquelle il a  cru et que je dois tenir. Valentin a hésité à rester à la maison car il avait envie aussi de connaitre la vie estudiantine avec sa liberté et aussi parfois ses débordements.

Il faut que jeunesse se passe.

Vers 22h45, des jeunes crièrent, je me suis précipitée à la fenêtre, ils avaient pris d'assaut les jeux d'enfants du square , rien de grave. Nous habitons un quartier de grands lycées et facs, beaucoup de jeunes y résident et il est courant que quelques échos de leurs soirées parviennent jusqu'à chez nous.

Je me suis recouchée, en me promettant de ne pas déranger Valentin à son retour, de temps à autre, un bruit sourd de l'immeuble me donnait l'illusion qu'enfin il rentrait, je vérifiais sous la porte qu'un rai de lumière me confirme cette bonne nouvelle.

23h 24, le rai de lumière tant attendu se fit enfin, ainsi que le bruit de la douche dans la salle de bain. Je pouvais m'endormir, paisiblement. Il y a eu sûrement d'autres bruits montant de la rue, je n'y pris plus garde.

Ce matin à 7h, Valentin m'a raconté sa soirée, très sympa, environ 80 jeunes se retrouvant dans un café pour un échange d'expériences. Tel jeune de sa classe qu'il trouvait trop sérieux s'est révélé un gars cool, très rigolard, d'autres encore ont lié connaissance avec lui, il était ravi.  des rendez vous sont pris, en attendant la soirée de décembre, soirée que les bizuts doivent financer par leurs ventes de PQ aux badauds l'après midi même. Déjeuner ensemble au KFC  puis direction le centre ville.

Lorsque je lui ai raconté ma soirée, il m'a dit

Tu aurais du téléphoner! Ça m'aurait pas dérangé, juste  je me serai marré!


Je pense que cette intrusion l'aurait peut être fait sourire, mais aurait conforté son idée que je le materne trop!

Le parrain de Valentin est une marraine, je ne sais pas trop ce que ce parrainage tiendra, Valentin m'a dit que lorsqu'il ne parlait pas du boulot, il parlait "sport", ravis de rencontrer sur cette terre de sauvages, enfin d'autres supporter de l'OM, d'autres gars venus de lointaines contrées.  Cassandre sera peut être plus à son aise ailleurs que dans ce bar, afin d'aider vraiment son filleul , hier la soirée était à la détente pas au travail.

Ce soir Valentin rentrera crevé, mais content d'appartenir à un groupe de jeunes qui partageront avec lui, cette année, ses difficultés, épreuves,  échecs, espoirs et réussites, dans un groupe on est plus fort.









2 commentaires:

ileana a dit…

Décidément, les traditions se maintiennent ! Ma fille aussi avait dû vendre aux passants d'innombrables rouleaux de PQ lors de son bizutage de médecine.
Elle craignait tellement pire qu'elle a trouvé ça très rigolo.

Je me souviens que ce jour-là j'avais le coeur serré, craignant pour ma "petite", d'autant plus qu'elle était partie pas trop rassurée non plus.
Je compatis de tout coeur à votre soirée d'intégration d'hier, Lady W !

SylvieT a dit…

Ici, je pense que l'on va échapper à ce genre de soirée. Mais un grand saut dans l'inconnu d'un appart pour soi tout seul à 80 km, ça n'est pas non plus pour me rassurer!Surtout avec un grand ado de bientôt 19 ans qui a un mal fou à se lever à l'heure le matin!!Faire confiance, faire confiance...