lundi 31 octobre 2011

La citrouille auvergnate.



Depuis quelques années j'avais envie d'essayer cette recette que m'avait donné une amie lors d'un dîner où elle nous avait servi ce truc assez incroyable. Hier je me suis lancée, foin des citrouilles aux yeux creusés après 20 ans de découpes l'amusement est moindre. Cette recette demande un temps de préparation convenable  avec un prix de revient raisonnable  malgré le temps  de cuisson incroyable (couper le chauffage de la cuisine); tout cela pour  un résultat inoubliable.

Prendre une citrouille, avant toute chose, vérifiez qu'elle entre dans votre four..................................................


La préparer comme on prépare une tomate pour la farcir, ou à l'échelle un pain surprise. Mon mari a débuté les opérations, jugeant l'aventure plus difficile que celles des choux!




Bien ôter toute la chair filandreuse qui entoure les graines, et conserver les graines après un léger séchage, pour l'an prochain!

Faire griller du pain tranché assez fin, tous les pains peuvent être utilisés, même les rassis, surtout les pains aux céréales ou pain de campagne, mais à défaut du pain de mie, frotter ces tranches de pain d'ail,  tapisser le fond du potiron  de pain, et le fourrer d'un appareil obtenu après avoir mixer ensemble au moins trois sortes de fromages (les rogatons sont les bien venus) avec de la crème fraîche de façon à avoir une crème de fromage pas trop solide, poivrer mais ne pas saler. On remplit le potiron en alternant pain et crème de fromage, rajouter bout de potiron , lardons ou champignons  ou ce que vous aurez imaginé.



                           papillote de citrouille prête à être enfournée, ne tenant pas horizontalement, le petit moule sert de cale.


Former de votre citrouille avec du papier alu, un énorme papillote , mettre au four au moins cinq heures, four assez doux entre 170° et 185°,  après soyez courageux et servir avec de la salade verte, peut être du jambon de montagne de la viande des grisons ou pourquoi pas du saumon fumé? Accompagné d'un vin blanc savoyard  ou autre, inoubliable et délicieux!






A la maison il y eut les prudents.




Et les confiants



Afin que la chair du potiron soit moelleuse laisser cuire le plus longtemps possible, ne pas hésiter à préparer ce plat après son café du matin pour le servir au dîner. Le gout rappelle celui de la tartiflette.





Je ne peux donner les quantités de fromages et crème fraîche car cela dépend de la taille de la citrouille... J'ai fait un premier mélange et ai dû en refaire!

samedi 29 octobre 2011

Des coups à la porte!

Pour continuer dans la lignée, récits de Toussaint, de Fête des Morts , confondue, à tort avec avec la Toussaint,et Halloween qui déguise des potirons mais pas seulement voici une autre histoire, vraie naturellement.


Hier peu avant midi, je cuisinais, boucan intense que je recouvre systématiquement par la radio faisant encore plus de bruit (RTL, j'adore Stéphane Bern). Levant la tête je vis surprise, passer devant la fenêtre de la cuisine mon homme, un panière à linge vide sous les bras. Je lui avais demandé d'étendre notre housse de couette, très grande donc assez difficile à manipuler.

Mais, Chéri, pourquoi passes tu par là? Tu as étendu le linge?


Oui, mais la véranda s'est vérouillée lorsque j'ai refermé la porte!


Ah et tu n'as pas frappé? Appelé?


Si, même sonné la cloche, tu ne m'as pas entendu!


Les gars non plus d'ailleurs


Je n'ai pas entendu la cloche, mais j'ai cru percevoir des coups, tu sais que je n'y fais plus trop attention je ne suis pas allée voir!




La porte de la véranda, n'est ni habitée ni facétieuse, mais il arrive de plus en plus souvent qu'elle se referme à clef toute seule lorsqu'on sort, une position d'ouverture pas stable?  Il est prudent de laisser d'autres portes débouclées si on est seul dans la maison.

Je me suis souvenue alors de cette visite d'une voisine  et amie un soir d'octobre, la nuit tombée, il y a  quelques années,  sa visite un peu tardive m'avait trouvée en plein bains d'enfants.  Un quart d'heure plus tard, alors que nous commencions à prendre congé l'une de l'autre en nous dirigeant vers  l'entrée de ma villa, trois coups sur ma porte d'entrée se firent entendre. J'espérais que mon amie ne les entendraient pas, je ne souhaitais pas ouvrir la porte pour n'y voir personne comme cela m’arrivait parfois à cette époque là.

Trente secondes plus tard trois autres coups plus impératifs  toquèrent le battant. Je ne réagissais immédiatement. Mon amie surprise me dit;

Penelope tu n'ouvres pas?

Moi  Si, si bien sûr!

J'ouvris la porte, et comme je le pensais, il n'y avait personne, le seuil étant déjà éclairé, il était évident qu'il n'y avait personne non plus dans le jardin. Je vis mon amie devenir très sérieuse, elle me demanda alors en hésitant légèrement

Cela t'es déjà arrivé?


Oui, cela arrive mais ce n'est pas grave, il suffit de ne pas y prêter attention!


Mon amie banche, prit congé et se sauva rapidement, nous sommes restées amies, elle ne vint plus me voir la nuit tombée. Lorsque j'ai raconté cet incident à mon mari, il me fit remarqué que bretonne elle connaissait déjà ce genre d'histoires et lui donnait une signification.

Aujourd'hui, dans mon tout petit hameau,  je n'aurai pas d'enfants sonnant à la porte de nuit pour me dire:

Alors un bonbon... ou un sort!


Mais vous, ouvrirez vous votre porte?



vendredi 28 octobre 2011

Le fantôme renifleur.

Il y a des maisons habitées, vieilles ou neuves et des maisons vides.  Il y a des gens qui suscitent on ne sait pourquoi ou qui voient on ne sait comment des choses que les autres ignorent complètement. Je fais partie de ces gens là, mon histoire aujourd'hui sera une histoire de saison, bien qu'il n'y ait ni saison  ni même de moment particulier pour que ce genre de choses m'arrivent.

Je ne fais pas tourner de tables, ne lis pas dans les cartes (ne sais pas lire d’ailleurs les cartes, même routières) , ne vois aucun présage dans les nuages parfois ils annoncent cependant de la pluie et si je m'habille souvent de noir, j'aime cependant l'ail! C'est assuré je ne suis ni médium, ni sorcière, juste parfois je vois ou entends parfois des trucs que ceux qui sont avec moi voient ou entendent, mais qui sinon n'existent pas.

Hier soir, j'étais seule à écouter le débat à la télé, mon mari que cela ennuyait était parti lire ou se coucher, les gars geeker dans leur chambre. Tout d'un coup j'entendis un petit reniflement discret comme ceux de mon mari perpétuellement enrhumé, je crus qu'il me rejoignait ou tout au moins venait me voir.

John, Mon chéri c'est toi?


Pas de réponse mais une ou deux minutes plus tard une petite série de reniflements se fit entendre.

John? John?  JOHN? C'EST TOI?


HUBERT? VALENTIN? QUI EST LA?


Hubert et Valentin sont également enrhumés en ce moment,  pas de réponse, je suis descendue alors dans la cuisine pour voir qui était le visiteur qui se voulait discret.( La  salle télé est aménagée dans un grenier desservi par un escalier donnant directement dans la cuisine) Personne.

Très vite lassée par le débat, je montais prendre ma douche et me coucher, non sans être passée voir mes enfants afin d'être sure qu'ils n'étaient pas les gentils petits animateurs blagueurs.

Il y a peu de temps deux ou trois semaines, peut être, une après midi j'avais déjà entendu, une fois un tout petit reniflement  j'étais assise au fond du salon, et ne pouvais voir qui me rejoignait. Lhom seul était avec moi et jardinait. Je m'étais levée afin de m'assurer que personne  ne m'avait rejoint, et avait raconté cet incident amusant à mes proches.

 Bonne nouvelle: Notre maison si riche en un tas de choses a un nouvel occupant, un fantôme sinon renifleur tout au moins blagueur.



Désolée pas de photo, avoir la photo d'un fantôme est facile mais celle d' un fantôme renifleur, impossible!



jeudi 27 octobre 2011

Qu'est ce qu'aimer?

                                     Sourire d'orchidée


Qu'est ce qu'aimer? Vous savez? Moi pas. Je sais si j'aime ou pas, en général; je ne sais pas si l'on m'aime ou pas, le plus souvent. Là sont mes certitudes. Souvent je me trompe, je crois aimer et je ne fais qu'admirer ou condescendre, et inversement j'aime alors que je suis heurtée.


Je n'aime pas "bien "et je déteste lorsqu'on me dit "je t'aime bien", aimer bien, ce n'est pas aimer. Aimer pour moi déjà est souffrance, car dépendance. De cette dépendance, j'ai dû souffrir enfant et je n'ai su me réparer.


Lorsque vous posez cette question "Qu'est ce qu'aimer" vous aurez des réponses étranges, à la Prévert, bréviaire de bonne conduite (penser à autrui, essayer d'être sympa avec lui, souffrir avec lui, lui rendre la vie facile) bref des voeux pieux, ou alors un gros, gros malaise, car en vrai savons nous ce que c'est que d'aimer.


On pourrait essayer de louvoyer, qui aime t'on?    ***


Bon on va faire dans le politiquement correct: Son papa, sa maman, son conjoint, ses gosses...


Et en vrai, si on aime pas ceux là? Son conjoint pas grave et socialement admis, on peut se tromper, il n'est pas de votre sang. Mais son père, sa mère? Pire un de ses enfants, voire aimer personne? 


Maman, objet de mes études depuis que je suis née, d'où son regret, peut être d'avoir eu tant d'enfants (lorsque je lui ai dit cela, elle m'a confirmé m'avoir désirée comme enfant, je l'ai sincèrement plaint, je l'ai atrocement déçue, mais cela est une autre histoire) , on revient donc, ma mère est affreusement choquée que je lui avoue ne pas aimer quelqu'un uniquement car il est de "mon sang", j'ai du mauvais sang probablement, je me moque des liens familiaux.


Je ne prends jamais fait et cause pour ma parentèle lors de divorces ou autres problèmes, qu'il soit mon frère ou ma cousine, ne change rien pour moi, maman, lors des divorces accable systématiquement la partie adverse (l'autre famille) et absout son rejeton, ou le rejeton de sa parentèle. En niant ainsi les qualités intrinsèques de ceux qui furent choisis (????) aimés par  votre parent, dénigrer après coup ce choix, est une bonne chose, à la quelle je ne pus jamais me résoudre, mon beauf, fut un frère pour moi et ma belle soeur, une soeur fort jolie même si la vie nous a écarté



Je ne sais pas ce qu'est aimer, je souffre, pleure, me révolte, hurle et trépigne trop souvent, mais si je sais pouvoir mourir pour une idée ou un des miens, je sais ne pas savoir aimer, je sais ne pas savoir rendre heureux ceux que j'aime; quelle outrecuidance, pardon! J'ose dire que j'aime et qui me le permet?


Rendre heureux, rend t'on heureux ceux que l'on aime? Je pense que cela est plus difficile de rendre heureux quand on aime que lorsqu'on aime pas. Sans affect la vie est plus simple.


Ceux qui ont la martingale aimer et se savoir aimer sans jamais se poser la question sont des bienheureux, je sais aimer, mais à l'image du Christ souffrant, être simplement démuni face à l'amour, amour charnel, amour maternel, ou amour fraternel, je suis démunie.









mercredi 26 octobre 2011

Rester au coin du feu pour oublier.







Depuis deux jours, je rumine, je fulmine, je suis très très très en colère. En colère contre les tunisiens et les libyens  ça c'est fait.

En colère car j'ai peur, je tremble vraiment, et je pense ne pas être la seule femme.


Josiane, fais tes valises on part, au coin du feu!


Déjà toute enfant, j'avais dû me révolter contre la religion catholique hyper misogyne,  et si j'ai la Foi, je l'ai bien cherché, mais c'est aussi malgré moi, lorsque je vois ce que les hommes font de la Révélation, tous les hommes en général, les curés en particulier:

Asservissement de la femme, soit disant portée au pinacle pour mieux lui faire réintégrer les fourneaux!  Je dis toujours que je serais née juive je serais probablement restée juive, je suis née catho, juste un peu à côté de ma véritable spiritualité qui se situerait du côté de Taizé ou des protestants (Calviniste, histoire de la Présence Réelle) mais les bondieuseries, saints à tous vents et vierge qui pleure et prie ou prie et pleure, pas ma tasse de thé. Aujourd'hui encore moins depuis 1981 la vierge donnerait un message par semaine à Medjugorje et c'est toujours le même: Priez


Je suis Marthe et pas Marie! Et quand je vois que mes soeurs Myriam et Fatima  donnent du pouvoir à un parti musulman, je m'arrache les cheveux, je fulmine, grommelle et  fustige ces tunisiennes de double nationalité qui votent en Tunisie pour un parti anti-femme (enfin, encore pire que les cathos, disent la même chose, vocation de la femme à faire des bébés et à se taire pour obéir à leurs dieux domestiques, pères et maris). Et je m’inquiète, ces tunisiennes et françaises voteront aux élections municipales et cantonales pour un parti musulman, respectant la Charia!


Au secours! Les libyens, ont déjà remis la Charia à l'ordre du jour, mais ils disent aussi que c'est une lecture moderne de la Charia, comme en Iran en 1979. Je préfère me retirer dans mes montagnes, j'ai peur de ce que vont faire les hommes et j'ai surtout peur pour les femmes qui en subiront les conséquences.

Je ne suis pas réputée pour mon optimiste débordant quand je regarde le monde, un peu comme Mafalda, droits de la femme, droits des enfants:



                         
           Convention des droits de l'enfant si, si les filles aussi sont des enfants!




mardi 25 octobre 2011

Message de Till the Cat

Ceci est une lettre de Till The Cat (père au foyer) que je lis parfois, il m'a fait tant rire que déjà que j'avais pas envie de faire la tonne de cuisine que je me suis fixée, mais là, encore moins, je vais faire ce dont j'ai envie, rien, au coin du feu! 


Message à ses miniatures (à lire le 15 octobre2035)


Vengeance



A lire le 15 octobre 2035.
Mes très chères Miniatures (du futur),
Je vous écris cette lettre en direct du 15 octobre de l’année 2011. Oui, voilà, l’année de vos 6 et 4 ans. Et je tenais à vous dire que, ce jour même, avec maman, nous avons pris une grande décision. Je dis grande décision car c’est le genre de décision qui a des répercussions sur le long terme. A l’heure où vous lisez cette lettre, vous en payez d’ailleurs surement les conséquences (et ce, depuis quelques années déjà).
Je disais donc qu’en ce samedi 15 octobre, nous avons décidé de planifier notre petite vengeance pour tous ces moments où vous avez été pénibles, tous ces moments où nous nous sommes dit « Mais pourquoi avons-nous fait des mômes ?! ».
Voilà pourquoi, depuis 2 ans déjà, nous vous appelons à n’importe quelle heure de la journée pour vous hurler dans les oreilles « J’ai fini d’faire cacaaaaaa ! ». Enfin, quand je dis « à n’importe quelle heure de la journée », ce n’est pas tout à fait juste. Nous visons principalement les créneaux horaires pendant lesquels vous êtes les plus occupées et, surtout, ceux pendant lesquels  vous espériez vous détendre.
Voilà pourquoi nous arrivons systématiquement avec 45 minutes de retard à chaque fois que vous nous invitez alors que nous nous sommes battus toute notre vie pour demeurer ponctuels malgré vos crises, vos chaussures perdues sous le canapé, vos envies de faire pipi juste à l’heure de partir à l’école, etc. …
Voilà pourquoi, à chacune de nos visites, nous vous apportons des tonnes de dessins moches, bâclés, parfois juste une grosse tâche de feutre sur une grande feuille, et que nous exigeons que vous les affichiez sur les murs de votre salon, sur votre frigo et au bureau.
Voilà pourquoi nous vous téléphonons en plein milieu de la nuit, 5 fois par semaine, pour vous dire qu’il y a un monsieur caché sous notre lit ou que nous avons perdu notre doudou.
Voilà pourquoi nous faisons systématiquement la tronche quand vous apportez sur la table les plats que vous nous avez cuisinés avec amour. Nous n’aimons plus que les frites et les nuggets ! Hey ouais ! Enfin, en votre présence hein. Chez nous, nous mangeons normalement.
Maintenant que vous avez les explications, nous vous serions reconnaissants, avec maman, de bien vouloir stopper la procédure de mise sous tutelle que vous avez très certainement engagée. Nous ne sommes ni devenus cinglés, ni complètement séniles.
Enfin … j’espère …
Ps : Si vous ne savez pas quoi nous offrir pour Noël 2035, on veut bien un iPhone 39. Bisous.



                            blog du desperate househusband  Till The Cat (il a pas l'air si morose, non?)

lundi 24 octobre 2011

Un lundi sous la couette




Après le départ, hier soir de Guillaume, Alice et Théo ainsi que leur petite Victoria, la maison a semblé bien grande pour nous quatre, grande et propice à un cocooning sérieux. Les garçons se sont réfugiés sous leurs couettes avec leurs ordis, et LHom et moi n'avons guère traîné non plus.

La journée s’avère être un parfait exemple d'hibernation, les enfants ses sont levés tard, ont déjeuné puis ont plongé de nouveau dans leurs lits, Valentin avait cependant fait une tentative de sortie dans le jardin malgré le vent tempétueux et les nuages menaçants la sirène des pompiers qui s'est déclenchée  aussitôt, lugubre et menaçante  lui a paru exiger son retour immédiat au chaud, à l'abri.

Je suis sans force,  pas envie de bouger mais surtout sans rien faire, sans direction véritable, aujourd'hui je me reposerai donc  faute de savoir entreprendre quoi que ce soit, LHom à l’énergie inoxydable a déposé un panier de pommes, premières pommes de nos bébés arbres,  dans la véranda,  les fruits et légumes s'entassent ça et là mais je ne m'activerai que demain.









  Si je vivais dans une autre société que la notre, où la nourriture est si abondante, je ne pourrais m'offrir le luxe de cette paresse; ensuquée avant l'heure ou pas, je m'activerai afin de conserver au mieux nos récoltes, mais trois fournées de pâtes de coing me paraissent suffisantes,  nous avons laissé plein de noix dans les prés, et milles autres choses encore seront gaspillées des poires que nous jugeons trop peu goûteuses ou trop abîmées aux dernières tomates qui agacent par leur acidité.





Demain j'irai cependant voir si les girelles grises daignent enfin pousser, passer l'hiver sans pouvoir agrémenter farces ou ragoût de ces champignons séchés serait dommage. L’automne était  jusque là trop sec et trop chaud  pour elles.

samedi 22 octobre 2011

Image or not image?

De retour à la maison,  je ne peux écouter la radio ni lire un journal sans que les images atroces de la mort de Khadafi  viennent s"imposer.  Sur internet, j'évite soigneusement pourtant de cliquer sur les titres concernant la Libye  les photos sont néanmoins toujours en première page.

La capture de Saddam Hussein, sa déchéance son procès et son exécution étalés complaisamment, par des reportages et photos pour l"édification des peuples m'avaient mis fort mal à l'aise, cette dépouille étalée de ce qui fut un homme  m'épouvante  par sa cruauté assumée.

 Il est certain que je n'ai au moins aucun doute, Khadafi est mort, ce jour là, à cet endroit là, je n'ai pas eu cette certitude pour Ben Laden, dont les photos ou films ont été curieusement "cachés" afin de ménager notre sensibilité. Ben Laden est il mort comme on nous l'a dit? A ce moment là? Ou les américains ont ils fait vivre quelques temps pour des raisons stratégiques cet homme qui était déjà mort d'insuffisance rénale? Ou tout autre chose.

Les images sont des preuves, des témoins que l'on nous donne ou pas, il y a deux jours une toute petite fille est née, Guilia, nous ne pourrons théoriquement pas voir de photo, sa mère, femme du président de la république française refuse même la traditionnelle photo de sortie de maternité, aucun instant volé à leur intimité familiale n'est permis. Pourtant il est vrai que cette minuscule fillette n'en aurait gardé aucun souvenir et que nul ne pourrait la reconnaître tant un enfant change vite, dix jours plus tard. 

Ne pas communiquer est déjà communiquer, la juste attitude existe t-elle? Qu'auraient dit les détracteurs de Sarkozy s'il avait été décidé une séance photo à l'Elysée, juste eux trois, le père, la mère et le bébé, enfant roi, image de monarchie imprimée dans notre tête?

Si j'avais pu choisir, j'aurais préféré la photo d'un bébé à celles que l'on nous impose, violentes et angoissantes car révélatrices d'un monde que je veux ignorer.



                          Photo d'une petite Léa, prise au hasard sur le net,  Guilia ou Léa quelle importance?

vendredi 21 octobre 2011

Des rêves pleins la tête.



Nous sommes partis, finalement que peu de temps, mais de ces journées échappées avons pu en faire un concentré de liberté, d'échappées belles. Et de nombreux enseignements de la vie, parfois glauques, parfois touchants et d'autres simples sourires de la vie, telle cette marquise à la petite voiture. La vie fut belle, trois jours de parenthèse, où je suis tombée éperdument et sans espoir amoureuse de chats.


                                     Au détour d'une rue, deux chats, face à face, l'un hérissé de fureur, l'autre dédaigneux, une merveille (atelier Michel Mathieu)


Milles choses, de ce voyage, de campement en forêt en verger, au pied du Ventoux, que j'ai découvert au petit matin, enfin vers dix heures, désert et blanc de givre. merveille de merveille.







De trajet que je prépare à ceux que mon homme bouscule.


                                                      Il va râler, c'est sur, mais c'est mon blog!


                                                                De portes en portes


  
                

 Secrets découverts, balades impromptues, vous dirais je que le village troglodyte du Barry fut bien plus que Suzy la Rousse, un trésor à mes yeux?


Grignan, Vaison la vieille romaine qui le lendemain fut heureusement complétée par Vaison la discrète, qui se dessert par ce si vieux pont.




  Et le temps fut avec nous, pluie battante alors que nous écoutions notre charmante guide, suédoise raconter madame de Sévigné se plaindre du temps à Grignan, et souffle de mes ancêtres me poussant à me jouer du mistral en remontant le temps au village troglodyte (pas de photo, partie les mains dans les poches!)














Difficile de raconter, étape dans les vignes, découvertes de villages, difficile vraiment et respiration presque vitale pour moi de juste aller frapper à la porte d'à côté puis de revenir, chez moi.







mardi 18 octobre 2011

A vendredi

Petite virée qui doit m'emmener à Grignan ,  la commanderie de Richevenche et Vaison la Romaine ou tout autre chose si le coeur nous en dit! Mais je camperai en face de Sauvan, afin de compter encore les lapins que nous dérangerons...

lundi 17 octobre 2011

Un dimanche de puces.

Afin de faciliter la vie de Valentin  qui a  un rythme de travail fort soutenu depuis son début de prépa, nous tenons compte de ses souhaits, ainsi il juge  que l'aller retour à la campagne malgré ses seules deux heures de trajet sont pour lui en ce moment plus un handicap dont il ne retirerait pas assez de bénéfices soleil-détente qui compenserait le décrochage travail, aussi passeront nous davantage de week end en ville.

Cela nous demande de ré-inventer des habitudes, de douces habitudes de préférence, dimanche matin nous sommes allés aux puces, en amoureux, mon homme a marchandé vainement un petit lézard en bronze,il l'a payé quatre euros, alors qu'il en proposait trois, je me suis rendue compte dans la voiture que ce lézard a seulement trois pattes, trois euros eurent été un bon prix, mais mon mari me soutient que ce lézard appartient à une espèce dont les pattes repoussent, il me faudra tricher et le poser dans des coins où son infirmité ne se remarquera pas.





 LHom en veine de folles dépenses a également déniché une petite lampe en verre similaire à celle qu'il a cassé l'hiver dernier, je n'étais pas convaincue, mais une fois qu'il m'a fait remarquer que l'abat jour de la précédente était rangée sur une pile d'Illustration et qu'il suffirait de le poser pour retrouver la paire cassée.  Je n'étais pas d'humeur acheteuse, heureusement, la maison va bientôt déborder si nous continuons ainsi.




Pour permettre  à Valentin, de se détendre, vraiment, une parenthèse s'imposait, nous les avons emmené déjeuner dehors à midi, une expérience très exotique, Chez Léon,  les enfants ne connaissaient pas et furent conquis par les frites, meilleures qu'au Mac Do et les moules qu'ils aiment mais que je prépare toujours de la même manière. Mes fils purent encore avaler des gaufres au chocolat, le dessert léger tout à fait adapté  après une seconde assiette de frites.

 En rentrant à la maison les gars ont pris les catalogues de jouets touts justes arrivés et ont déliré ensemble en riant et se bousculant comme de jeunes chiots, une ou deux heures plus tard, malgré le soleil qui brillait obstinément, nous nous sommes tous plongés dans nos livres, d'études pour les garçons et j'ai dévoré la passionnante histoire des néandertaliens d'un ouvrage de vulgarisation.


Un lundi ensoleillé encore pour débuter la semaine, dernière ligne droite avant les vacances d'automne.



vendredi 14 octobre 2011

Trop de visiteurs!

 Ma maison est un bout du monde, que bien des gens, même du coin ne savent exister, nous voyons, tous les jours ou presque le facteur, l'auxiliaire de vie et le médecin pour la vieille dame handicapée, les fermiers assez souvent et d'autres passages plus rares mais réguliers:  Agrigel (surgelés) vendeur de vins qui passe deux fois par an, pompiers qui passent une seul fois dans l'année, heureusement et d'autres visites inattendues.

Il y a dix jours des témoins de Jéhovah sonnèrent à ma porte mais à ma grande surprise n'insistèrent pas du tout, ne cherchant même pas à me donner un prospectus, leur discrétion ainsi que les yeux baladeurs de la femme me parurent suspects. Avant hier, un homme, jeune, beau et basané, tout de noir vêtu, de gros bijoux en argent un peu comme les gitans  faisait du porte à porte souhaitant vendre des vêtements ainsi, cela se fait il encore? je n'ai pas réussi à  contacter la jeune mémoire du hameau afin qu'elle me dise ce qu'elle en pense.

Je me suis souvenue alors de ce qui c'était passé il y a quelques années dans le sud lorsque nous habitions encore sur la côte d'Azur. Une semaine d'octobre, ou bien de novembre, une nuée de gens du voyage avait investie le quartier. J'étais alors assez amie avec une gitane de mon âge, mère de six enfants, nous devisions souvent paisiblement de nos vies, sans jalousie ou rancoeur, elle me reprochais parfois lorsque je n'avais pas de travail à lui donner: ni rempaillage ou cannage et à peine quelques vieux vêtements dont elles ne faisaient je ne sais quoi

Mais alors de quoi voulez vous que l'on vive? Nos jeunes après feront n'importe quoi, vous le savez!


Je le savais  et j'en étais désolée, nous aimions toutes deux l’aumônier des gitans, et avions chacune notre foi de charbonnier qui  nous réunissait au delà des apparences.

Cette semaine là, des enfants proposaient au porte à porte des bonbons au miel, des hommes  pouvaient affûter couteaux et ciseaux, les femmes demandaient des rempaillages, et l'une d'elle s'est fâchée alors que je lui proposait du vieux linge. Je la comprenais, je n'avais rien d'autre à lui donner et m'en suis excusée.

La nuée de gens du voyage partit soudain et le calme revient, il se passa moins de quinze jours et toutes les maisons de ma rue furent visitées en deux ou trois semaines, sauf celle d'une de mes voisines et la mienne, je ne sais si mon amitié avec la gitane ou mon nombre d'enfants incontrôlable nous épargna, ma voisine et amie avait cinq enfants et recevait gentiment aussi ceux qui venaient chez elle.

Certaine maisons furent même cambriolée deux fois en moins d'un mois.

Chez moi, un signe était apparu sur le pilier du portail,  caché par du pittosporum, tracé  dans une espèce d'encre bleue, il ne ressemblait à rien de ce que je connaissais.On m'a dit que cela pouvait être un signe d'Edf ou Gdf, ou encore la voirie, quand était il apparu, je ne sais pas.... Même les petites maisons furent visitées, celles habitées par de personnes âgées la nuit, alors qu'ils dormaient. Nous fûmes épargnés, je pensais alors aux maisons marquées par le sang de l'Agneau la nuit pascale, en ignorant ce qui m'avait valu d'être  "oubliée".

Je fus assez marquée surtout par le fait que les deux maisons les plus proches furent visitées sans que je ne m’aperçoive de rien, de nuit, de jour, je ne sais pas, elles  n'étaient occupées qu'en week end ou pendant les vacances.


Le calme revient et aujourd'hui devant ces visites, je m'inquiète un peu, je cache quelques vieux souvenirs au milieu des patates et soupire à l'idée que la cachette congélateur est aussi usée que le dessus de l'armoire.  Le calme et l'apparente tranquillité de mon hameau ne me rassure plus, il y avait autrefois quatre chiens, il n'y en a plus qu'un, la maison d'en face est vide et je n'ai pas envie que quelqu'un viole ma paix.

Dans mon département, de campagne les cambriolages ont explosé l'an dernier + 56%,  les bandes viennent écumer la France profonde, le prix de l'or et de l'argent explosent et la misère aidant,  les consciences s'assouplissent.

Chez ma grand mère, l'argent était caché dans des grands port de conserves, avec les cerises et haricots, dans la remise, pas bête, n'est ce pas?


mercredi 12 octobre 2011

Si vieille et encore si jeune

Aujourd'hui j'ai traité des problèmes différents, de mes enfants adultes, j'ai eu mes enfants très jeune, enfin pour les aînés, et je me surprend, aujourd’hui, désarçonnée par des demandes, légitimes et confiantes aux quelles je veux donner suite, mais sans savoir ce que penseraient mes autres enfants.

Je suis si jeune, et si vieille aussi; Ou alors l'inverse si vieille mais si jeune encore.

Autrefois je n’admettais pas que maman ou ma belle mère aide tel ou tel enfant( jamais moi, le pire est que c'est vrai)  sans nous avertir, et aujourd'hui je me surprend à comprendre.

Je sais que malgré tout l'amour que j'ai pour tous mes enfants, certains, surtout parmi les aînés, n'ont pas eu leur comptant d'attention ou d'amour.

Un des moments les plus tristes de ma vie fut celui, où je lâchai ma fille aînée, âgée d'à peine dix sept ans, mais voulant mordicus faire une bonne prépa, et je la comprenais, mais moi, à l'époque mère de six enfants, son plus jeune frère ayant trois mois, habitant si loin de son lycée, un mari absent, savais que je n'aurais plus jamais ma fille, deuil.

Mon second deuil fut lorsque mon second, fils aîné partit, pas si loin, mais je venais d'avoir mon septième enfant, jamais je ne vis la chambre où il vécut un an, je ne me suis pas pardonnée. Hubert avait un an, Valentin quatre et mon mari jamais là.

A présent, plus disponible, je sais que mes aînés ont à la fois bénéficié de ma jeunesse de mon enthousiasme de choses dont les cadets ne peuvent imaginer, mais ont terriblement manqué de mère disponible, et aujourd'hui  je n'ose dire

Tiens, au fait nous allons peindre le salon chez xxxx car, il est surbooké et sa petite femme un peu débordée.

Je sais que j'aurai des remarques, méritées, je ne peux faire tout ce qu'il serait souhaitable que je fasse pour chacun de mes enfants, que j'aime pourtant tous non de la même manière  mais avec la même intensité.

Alors je me surprend, comme autrefois ma mère et belle mère à cacher des trucs, à mentir par omission, car je crains les réactions et ai un peu peur, trop compliqué de me justifier?

Si vieille et encore si jeune, mentir à ses enfants comme je devais mentir à mes parents, trop difficile de survivre, dans la jungle, surtout la jungle aimante, la pire.


mardi 11 octobre 2011

De l'art (ou pas) des négociations.

On dit toujours que seules le savoir faire dans les négociations satisfait  les protagonistes et que dans tout bon ménage, le dialogue prime sur la force. Je pense que parfois c'est du flan.

 Depuis quatre ans, nos petits coins sont une désolation suprême, ce qui ne dérange nullement mon homme mais me déprime parfaitement. Il y a presque deux ans, lasse, j'attaquais le papier peint en  arrachant des grands pans, les enfants continuaient plus ou moins méthodiquement mon oeuvre lors de leurs passages.  Mon mari a dû  attendre environ trois mois et une gueulante de ma part, avant de finir d'ôter ce papier.

Dix huit mois plus tard, les choses en sont restées là. Je ne peux malheureusement plus peindre, ni effectuer aucun travail physiquement dur, sollicitant notamment l'épaule et le bras droit....   Dommage car autrefois, je tapissais une pièce en une seule journée, belle époque définitivement révolue.

Depuis quelques temps je me lève en colère, ce matin était un matin "pas content", prenant la mesure de l''immobilisme, j'ai décidé de taguer mes toilettes, cela donne ceci.


                                                L'art des rues rentre chez moi. Je ressens et tague.




Mes enfants furent très choqués par ces mots, Hubert  me confia que c'était "pire" qu'avant, certes mais cela faisait dix huit mois  que je ressentais un petit (ou gros ) coup de déprime en voyant ces murs. Mon mari fut surpris. LHom est toujours surpris.

Je ne savais pas que tu ressentais cela en voyant ces murs!


Ce midi il me demanda avec quoi j'avais commis mon forfait, je ne lui  ai pas répondu craignant qu'il  ne se contente d'effacer mes graffitis abandonnant le reste en plan. Je l'ai assuré que dès qu'il sera muni d'un pinceau pour débuter ces travaux, je lui dirai comment faire disparaître mon oeuvre, mieux, je le ferai moi même.

 Mon mari prend les choses comme elles sont, il ne me reprochera pas d'avoir taguer, peut être se sent il légèrement fautif? Il essaya le:

Jamais je n'aurais cru que tu  voulais  vraiment que je repeigne!

Tout à fait crédible.....

Cependant je t'ai demandé plusieurs fois si tu pouvais repeindre ces toilettes! 


Je disais bêtement" Les toilettes sont horribles tu pourrais les repeindre?"

Ah bon, alors lorsque tu me suggères un travail c'est un ordre en fait?


Exactement, ce ne sont pas des suggestions mais des injonctions. Après les sommations,  la sanction.


Je ne sais pas si les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, mais je sais  que mon mari  me comprend rarement et fait encore bien plus souvent de ne point m'entendre.

J'ai regardé la définition de "négociations", j'ai constaté qu'en tenant compte de l'immobilisme parfait de mon mari ainsi que de son mutisme à toute épreuve, la négociation était strictement impossible, pour négocier il faut être deux, alors dans la mesure du raisonnable, en cas de blocage probable j'imposerai d'abord, et on négociera ensuite.

Il a jusqu'à fin novembre pour peindre les toilettes, je suis  cool, quand même deux ans de travaux pour trois m2....

lundi 10 octobre 2011

Entre deux maisons

Entre deux saisons, l'été jouant à cache cache avec l’automne qui ressemble parfois à l'hiver, je ne sais plus vraiment quelle vie je mène, une fois à la campagne, feu de bois et récolte de noix et noisettes, la ville, mon appartement, inondé de soleil, fenêtres grandes ouvertes et pigeons tellement déboussolés que je les entend roucouler.

Des envies de printemps alors que je commence à préparer Noël, Noël où tous mes enfants viendront, et la maison sera  pleine de jeunes, d'enfants et de bébés, alors je réfléchis déjà aux décorations, sapins, couronnes et autres parures que j'accrocherai  à la maison, afin de finir de me convaincre que les vacances dans quinze jours sont celles d'automne.

Guillaume reviendra  alors le temps d'un week-end pour nous raconter sa nouvelle vie entre deux grandes villes, Lyon et  Toulouse, nouvelle vie qui ne lui laisse aucun temps mort, en dehors du temps des copains nécessité vitale absolue, trois jours pour reprendre racine, faire un tournoi de ping-pong avec son cadet et peut être un tour dans les bois?

Les vacances d'automne sont chez nous habituellement synonyme de ballades en forêt où nous ramassons des girelles grises que je fais sécher au soleil sur le mur de ma terrasse s'il fait beau et sur la chaudière la plus part du temps, ces champignons séchés, sont ensuite tout au long de l'année utilisés dans les ragoût et viandes en sauces, donnant une saveur forestière à de simples pomme de terre.

Et l'attente du bébé de Charlotte pour la fin du mois de novembre théoriquement, met du piment dans mon calendrier, irai je voir maman à la clinique pour une opération à son genou  avant ou après la naissance? Partirai je seule ou avec mon mari, de la campagne ou de la ville?

Je pensai autrefois, qu'une fois les enfants élevés nous devenons maître de notre calendrier, jamais je n'aurais imaginé l'impact de nos enfants devenus adultes dans notre vie quotidienne, mon mari et moi avons encore les contraintes des calendriers des collégiens et étudiants et déjà celles de grands parents, la superposition fait de notre vie, un gâteau mille feuilles, passant d’une vie à l'autre et se demandant si un jour avant d'être complètement croulants nous aurons enfin  le temps  de faire des escapades, sans  tenir le compte serré des jours d'absence.

Cette semaine encore, entre ville et campagne, été et hiver, entre deux vies, on essaiera de faire coïncider devoirs et envies.





samedi 8 octobre 2011

Pendant que Lhom regarde la télé.

Que faire pendant que nos hommes regardent la télé, le week end, pire le matin plombant ainsi toute la belle énergie d'une journée qui commence, même sous la pluie, cela peut être extrêmement démoralisant à moins d'arriver à les faire bosser, de préférence des trucs qui nous ennuient et qui ne demandent aucune attention particulière.

J'ai découvert lors de notre pitoyable épopée en Afrique du Sud l'an dernier, que mon mari pouvait parfaitement écosser des haricots vert et regarder un match, j'ai tenté d'autres épluchages mais l'expérience n'est pleinement satisfaisante que si l'activité est parfaitement propre et que les épluchures fugueuses ne salissent rien.

Cet automne, j'ai mis mon mari à  casser des noix, nous avons profusion de noyers et une panière pleine encore de celles de l'an dernier. Les enfants acceptent d'en emporter très peu, j'avais pris pourtant la précaution d'acheter une dizaine de casse noix, en lot, sur e bay, afin d'en mettre dans tous les bagages de mes enfants partant de la maison, ainsi même mes étudiants possèdent des casses noix.


Ne voulant perdre aucune occasion de tenter de faire baisser mon stock je présente également des coupes de noix et noisettes, dans la cuisine, la salle à manger et aussi un joli petit compotier dans le salon.

Des recettes sont testées et parfois approuvées à l'unanimité par la famille ainsi le gâteau au chocolat et noix,  mon mari devant se sur-nourrir pour ne pas maigrir a adoré également la confiture de noix, ce matin je me suis lancée dans la confection de confit de noisettes,  il me reste encore à tester deux ou trois recettes  de gâteaux aux noix trouvées dans des blogs cuisines. Je refuse cependant de casser des noix en quantité car  cela prend un temps fou et reste très ennuyeux.

Ce matin John a concassé dans l’allégresse une bonne quantité de noix, remplissant ainsi mes bocaux de cerneaux. Elle est pas belle la vie?

Pourvu que les bleus aillent en finale...




vendredi 7 octobre 2011

Steve Jobs comme Poubelle et Carl Von Linde.

Au cours de l'histoire une multitude d'hommes ont changé nos quotidiens de façon irréversible, leurs noms sombrant bien vite dans les oubliettes de l'histoire, le préfet Poubelle obligeant les propriétaires parisiens de fournir aux locataires un "récipient à ordures ménagères" ainsi que Von Linde, ingénieux inventeur du réfrigérateur ont révolutionné nos vies, ainsi en est il de Steve Jobs dont je ne sais si le nom restera inscrit dans les mémoires des hommes.

 Jobs a apporté l'ordinateur,grosse machine complexe, dans tous les foyers en simplifiant son utilisation, et le rendant plus compact,  il a fait de cette invention destinée aux chercheurs et scientifiques un produit grand public. Son génie le rendait mégalo mais nous a légué  en héritage la plus grande révolution depuis ......l'invention de la poubelle ou du frigo, avant on s'en passait, depuis c'est devenu impossible.


Si je lui rends hommage aujourd'hui, enfin, un hommage, à ma façon, c'est que je sais que sans l'arrivée de l'ordinateur et d'internet à la maison, mon mode de vie eut été complètement différent et probablement moins satisfaisant.

Sans internet, je ne pense pas que j'aurais accepté de gaîté de coeur m’installer à la campagne que j'adore pourtant, je me souviens de mon arrivée dans cette petite ville pour les vacances, et de ma stupéfaction en commandant un livre à la librairie de devoir attendre une éternité avant de le recevoir, aujourd'hui, à peine quarante huit heures ne se passent entre ma commande et la réception du colis, au fin fond de mon hameau perdu. Cet exemple peut être décliner à l'envi, seul cet outil de communication a cassé l'isolement des campagnes.

Ma montagne auvergnate en a bien conscience, les élus se sont battus afin que l'ADSL arrive au plus vite, voyant là, l'outil permettant d'alléger les kilomètres et de maintenir les emplois dans la vallée, mieux que cela, ces dix dernières années la vallée gagne des habitants et des entreprises attirées par d'autres avantages ne craignent plus de s'y installer.

Hier je discutais avec Sandrine ma jeune voisine qui me confiait son inquiétude de voir sa petite fille de neuf ans souhaiter regarder des feuilletons américains "là où ils se tuent, moi, je n'aime pas ça"elle me voyait bien rigoler aussi nous avons décidé de comparer les programmes regardés. Seul le vendredi soir nous réunit autour de Kho Lanta à sa grande surprise, elle pensait que je regardais autre chose.

Vous regardez ça vous?  Oui, je regarde ça, au second degré, mais je regarde. Je crois qu'elle me connait mieux que je ne la connais car j'ai été très étonnée de savoir qu'en France une jeune femme regarde Joséphine, ange gardien et  cite cette série dans son top personnel où cohabite Patrick Sébastien et Drucker, voire d'autres animateurs, peut être plus jeunes.... Il faut de tout pour faire un monde. Sandrine a décidé de s'équiper, elle achète un ordinateur, je lui ai conseillé de prendre quelques cours pour se familiariser, mais elle parait rétive, j'irai l'aider et enverrai Hubert installer et surveiller quelques temps son anti virus, elle a raison de faire le grand  saut, mais son peu de patience m'inquiète un peu face à la complexité de cet apprentissage.

Sandrine a des buts bien précis, cet investissement très lourd pour son budget est réfléchi, les enfants d'abord, les recherches pour l'école  mais aussi l'agacement d'attendre  les commandes qu'elle effectue encore par lettre, les paroles du téléphone s'envolent, elle n'a pas confiance, la météo, le "bon coin" qu'elle connait par ses copines et d'autres paradis qui lui simplifieront sa vie, ou pas.


                                             Au paradis c'est Eve qui tenait la pomme.


Au fin fond de l'Auvergne, les gens ont des poubelles, les vieux n'achètent pas de sacs, emballant encore avec du journal parfois, les frigos sont branchés depuis longtemps, et il devient rare de voir un tas de fumier devant la porte, même à Chadernolle, tout se perd et Steve jobs  a contribué à révolutionner  de manière irréversible ce mode de vie ancestral donnant à la campagne le pouvoir des citadins: consommer, se renseigner, se divertir, écouter de la musique....

jeudi 6 octobre 2011

Combien d'esclaves travaillent pour nous?

Oh pas chez nous, mais dans leurs pays lointains, à produire nos vêtements, produits de beauté, nourriture, équipements de la maison...

Hier je suis tombée sur ce titre accrocheur dans le Figaro, j'ai suivi le lien et ai  fait le test, je pensais être plutôt frugale, je ne le suis pas du tout. Mon troupeau d'esclaves est conséquent. Il est vrai que le test est imparfait, pour ma garde robe par exemple il ne tient pas compte du fait que j'ai certaines paires d'escarpins depuis très longtemps, ni que si j'utilise, finalement pas mal de produits de beauté (ne le dites pas à mon homme qui l'ignore) ce n'est pas tous les jours, c'est par période.

Je réfléchis souvent afin de déterminer si c'est bien ou pas de faire travailler les esclaves chinois, mon mari prétend que nous aidons ainsi les pays à se sortir de l'extrême pauvreté et les obligeons à adopter des droits sociaux: scolarisation des enfants, retraites... Je n'en suis pas certaine, je crains qu'un énorme pourcentage des ateliers du bout du monde soient tenus par des contres maîtres sans réels pouvoirs rendant compte à des propriétaires sans conscience, qui vendent à des occidentaux avides de bénéfice et cherchant encore et toujours le meilleur prix.

Hier soir lorsque j'ai terminé le test la pénombre régnait dans le salon, je n'ai pas allumé, les économies d’énergies sont  devenues naturelles, pas les autres économies, tiraillés entre différentes thèses comme celles des carburants "verts" produire des bio carburants développe l'agriculture dans certains pays, au détriment de l'agriculture vivrière, vrai ou faux?

Je fais partie des réfugiés ex-citadins qui hantent les campagnes aussi pour éloigner de moi ces questions obsédantes mais inutiles. Nous n'avons individuellement aucun pouvoir et croire que l'on a le pouvoir décisionnaire collectivement  reste un leurre. Les instances européennes n'ont pas de président élu par le peuple, bien que l'UE détienne de plus de plus de pouvoir, lorsque des référendums sont initiés ici ou là, si le résultat ne sont pas celui escompté, ils se débrouillent autrement pour faire ce qu'ils avaient décidé de faire, sans nous.


Souvent je suis surprise de constater que l'on se targue de donner des leçons de démocratie à des pays qui selon nos critères en manquent cruellement, sans s’apercevoir que la démocratie est une chose fragile, bien souvent confisquée, il nous reste, en France  bientôt plus que la coquille pour faire semblant et pas grand chose de nos libertés, englués que nous sommes dans nos modes de vie. Consommer responsable n'est pas évident le passé nous a appris que le marketing s'est emparé du commerce équitable, ainsi que du commerce bio, que l'on nous sert à toutes les sauces.

Ce matin j'ai fait des confitures de pommes aux noix et de noix! Coupé en morceaux  ma pâte de coings et autres activités parfaitement désintéressées, car je déteste confitures et pâtes de fruits, mais tout à fait intéressantes dans la satisfaction qu'elles me donnent, la bonne conscience en prime je n'ai pas regardé d'où vient le sucre.


                                   


Je crois que vais recommencer le test, en anglais et mentir peut être un peu en réévaluant le sens de "beaucoup" par exemple. Le test est en anglais mais très simple, je n'ai peiné que pour le nom de certains aliments, pourtant je n'ai qu'un anglais de base, il est ludique, agréable et très instructif. Et  vous ferez vous le test "How many slaves work for you?"

mercredi 5 octobre 2011

A 80 ans?

Comment serais je? Hier matin, téléphonant chez maman j'ai eu la surprise d'avoir ma tante, soeur aînée de maman, au téléphone, bonne surprise due au fait que j'avais oublié son séjour que maman m'avait pourtant annoncé.

Nous avons conversé à coeur ouvert, je ne vois presque jamais ma tante, mais nous n'usons jamais trop de politesses et courtoisies entre nous, nous nous ressemblons et le savons depuis toujours. Maman croit me faire de la peine lorsque elle me dit:

Tu ressembles bien à ma soeur, difficile, méchante et sans coeur!


En fait, je préfère ressembler à ma tante qui pour avoir un caractère entier n'en  est pas moins ni méchante ni sans coeur, qu'à ma mère je ne sais pas pourquoi, mais ne veux pas entrer dans les détails. Hier je fus surprise de retrouver la voix si dynamique de ma tante, si jeune alors qu'elle a quatre vingt ans et lorsque je lui demande des nouvelles de sa santé elle passe au plus vite afin de s’enquérir de mes enfants, bien qu'elle ait souvent des nouvelles par maman.

A demi mot nous évoquons pourtant tout ce qui pourrait paraître délicat, elle ne se formalise jamais de ma franchise pas plus que je ne m'étonne de la sienne, nous passons ainsi en revue l'ensemble de la famille en échangent nos informations, impressions et ressentis. Je sais qu'elle ne me trahira pas et je ne dirai pas grand chose à maman non plus.

En reposant le téléphone hier, je me suis dit que décidément je veux ressembler à ma tante, vieillir ainsi est une bonne chose, pourtant la vie n'a pas été toujours facile pour elle, un mari n'ayant pas une grosse situation et beaucoup de travail pour faire tourner sa maison. Une vraie cure de jouvence que de constater que la génération au dessus tient bien la route, rit et s'amuse et plus que tout, vit, sans attendre passivement le lendemain.

Hier soir, comble de bonheur, Desperate, après avoir mis hors du salon, mari et gars renvoyés l'un à ses chers livres, l'autre avec la permission exceptionnelle de jouer à Minecraft,  le troisième, bossant,j'ai enfin pu savourer cette série débile, au dire de l'immense majorité des gens. Peut être mais j'adore.

J'adore car cela parle de nous, les femmes, nos sentiments, nos contradictions,  et à deux ou trois reprises j'ai pu constater hier soir, malgré l’invraisemblance des situations à quel point l'art de jouer avec nos émotions est un art maîtrisé. Alice dit souvent que je ressemble à Lynett , et de fait je ressemble pas mal à Lynett.  Je ne sais si des psy ont travaillé  afin de brosser quatre ou cinq couples type en qui la majorité des  nanas peuvent se retrouver dans quelques traits mais la réussite de la série est probablement dans cette recette.

Parlez moi de moi, vous m’intéressez!


                                        En italien, désolée, mais excellente scène... Qui parle aux italiennes?



mardi 4 octobre 2011

Pourquoi je participerai aux primaires républicaines.

Je sais que beaucoup d'entre vous ne supportent pas que je parle politique, je vous prie de bien vouloir excuser ce billet,  où je vais parler politique, car je suis d'une part depuis toujours intéressée par la politique en général et l'économie en particulier, et que d'autre part je suis très inquiète en ce moment par la politique française en général et  l' économie en particulier.


C'est décidé dimanche je vote, l'idée des primaires républicaines me va, je suis républicaine, et je signerai mon adhésion aux  valeurs de la gauche qui examinées à la loupe me conviennent tout à fait, d'ailleurs en  toute sincérité je me demande à qui cela ne pourrait convenir?


"Je me reconnais dans les valeurs de la Gauche et de la République, dans le projet d'une société de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire."


Sachant qu'il est fort peu probable que je vote Sarkozy aux élections présidentielles, si je pouvais avoir un candidat socialiste que je respecte et qui pourrait, à mon avis faire bouger les lignes de la maison France, pourquoi pas?

En aucun cas je ne voterai pour Flamby (Hollande) ni au premier ni au second tour, même si c'est un horrible n'importequoi en face, Flamby  pendant cinq ans, nous regardant avec ses yeux de mouton qu'on mène à l'abattoir expliquant  pourquoi la France ne va pas bien et qu'il est honnête avec nous mais qu'il ne fera rien, cela serait au dessus de mes forces. 


Dame Tartine, sa rivale,  semble vivre toujours dans l'époque des trente glorieuses où il suffisait de vouloir pour pouvoir remettre: les 35h, le plein emploi, le smic à 1500 euros, sans avoir rien à financer,  risque de mettre encore plus à terre la maison France .

Hollande et Aubry sont en fait  des dinosaures venus d'un autre temps, voulant reprendre le fil de l'histoire là où il s'est rompu pour eux en 1995.

Le monde a bien changé depuis.


                                   Mon ressenti:  duel Hollande Aubry.

La dame du Poitou me parait disqualifiée pour se mesurer de nouveau avec Nicolas 1er, je ,e voterai donc pas pour elle, sans état d'âme.

J'en suis venue à penser que seul Montebourg est en mesure de faire bouger les lignes, il a dénoncé le système Guérini et a pris conscience de la nocivité de la mondialisation  en utopiant un maximum et imaginant qu'il soit élu, au moins durant cinq ans, je me dis aussi que  s'il nous ennuie dans ses discours on pourra toujours le regarder,  il est très bel homme et a une jolie voix.

J'aurais bien aimé favoriser Valls qui a des idées et analyses bien plus proches des miennes , mais il est trop distancé dans les sondages pour que je puisse imaginer le retrouver au second tour des primaires.

 Afin d'être certaine de mon choix, j''ai imaginé Flamby au second tour face à Sarko, face à Obama, à 20ans, en caleçons... Rien à faire, il ne se sort d'aucune de ces situations avec élégance, humour ou esprit. Dame Tartine pas vraiment mieux d'ailleurs, je la vois aussitôt prendre sa grosse voix et nous engueuler comme seules les dames cantines  le faisaient autrefois.

Dimanche prochain après avoir signé mon adhésion aux valeurs de la gauche, je voterai et revoterai le dimanche suivant  en espérant voir élu en 2012  un président qui représentera la France avec brio.

ET en 2017, des primaires UMP?

lundi 3 octobre 2011

Rêves de jardins.

J'ai toujours aimé les fleurs, pas toutes et pas n'importe comment.

Je me souviens de mes quatre ans, en Algérie, et de mon éblouissement devant une prairie où l'herbe était presque aussi haute que moi avec des graminées et des marguerites qui dominaient. Ce jour là, j'ai choisi, les marguerites étaient mes fleurs préférées.

Je me souviens de mes six-sept ans, au  Cameroun, la maison était entourée de canards (canna) je les trouvais majestueux et décidément je les adorais. je ne les aime plus du tout à présent.

A dix ans je faisais mes premières plantations, pas de fleurs, de légumes, bizarrement, peut être, je ne sais pas, je trouvais la terre cévenole si aride qu'elle me désespérait déjà de ne savoir nourrir avec générosité les hommes qu'elle abritait.

Je me souviens encore de mes douze ans, à Bordeaux et de mon amour pour les dahlias que je m'échinais à peindre, et à quinze ans en Martinique où  je bouturais les hibiscus et alamandas...

J'ai toujours adoré fleurs et jardins, bien plus que mes frères et soeurs et bien plus que mes parents qui n'avait pas le gène jardinier qu'ils m'ont cependant donné.

Lorsque Lhom et moi nous nous sommes rencontrés, nous ne savions pas que si nos tempéraments étaient profondément différents nous avions bien des goûts en commun, parmi ceux ci l'amour de la nature, le besoin des jardins, le plaisir de mettre les mains dans la terre.

Tout naturellement lorsque nous nous promenons  en camping car nous visitons magnifiques jardins et admirons (ou pas) les jardins que la route nous permet de découvrir. Mais c'est la première fois qu'une petite virée eut comme but, avoué de nous rendre dans une pépinière afin de peaufiner le choix des nouvelles protégées que nous comptions adopter. Le "Jardin du Morvan"  que je rêvais de découvrir était la semaine dernière  notre destination et  je suis heureuse d'avoir enfin découvert "pour de vrai" cette pépinière.

L'accueil y fut adorable, je pus exposer mon jardin, ma vie, mes projets, mes rêves et l'horticultrice (?) me donna une ordonnance, composée avec pondération qui ne grévera pas mon budget, du coup, en sus des cerisiers déjà commandés je m'octroie encore le droit à quelques rosiers...

Je dus renoncer certes à certains de mes rêves, qui n'aimeraient pas le mode de vie de ce jardin,  mais je préfère depuis si longtemps des rêves qui tiennent leurs promesses, je ne joue jamais au loto.

Nous n'avons pu résister à la tentation d'aller squatter le bord de l'étang d'une ancienne propriété de famille abandonnée, mon mari a eu la gentillesse de prendre sous les  énormes rhodos  envahis  par les ronces, deux petits rejets, que nous avons mis  depuis en pouponnière chez nous. Ces rhodos couverts de fleurs en mai, remontaient encore.

La prochaine fois, je rapporterai deux ou trois minuscules houx, afin d'en planter dans mes bois, peu à peu ainsi je saisis l'esprit qui règne dans cette maison que je trouve si irrésistible.




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dimanche 2 octobre 2011

Un si vieux châtelain.

Dans notre balade entre Morvan et Bourgogne, nous avons tenté comme toujours de voir jardins et beaux châteaux, en admirant au passage  fermes et paysages!  Jeudi matin dans la brume, j'ai entraperçu  quelques tours à une centaine de notre route, je fis bifurquer mon homme dubitatif sur la petite route qui menait à ce bout de rêve et nous sommes arrivés très vite devant la propriété, portails ouverts et affichette:

"Visite des jardins d'avril à octobre"

Aucune autre indication, après avoir hésité,  nous avons décidé de faire le tour du parc, prêts à rebrousser chemin si nous sentions que notre visite était intrusion. Joli parc, massifs soigneusement entretenus, herbe fraîchement tondue,  arbres majestueux  la promenade est magnifique.  Un petit fox terrier, après avoir aboyé une ou deux fois décida de faire avec nous le tour du propriétaire.


Nous bouclions  la balade lorsque un très vieux monsieur vint à notre rencontre, il nous salua de loin, et nous lui rendîmes son salut, en lui  demandant si nous ne dérangions personne et exprimant notre joie de pouvoir admirer un lieu si enchanteur.

Quelques phrases banales, un intérêt de sa part, puis il nous dit


Je suis le propriétaire, voulez vous visiter le château?

Nous fûmes ravis et toujours surpris quoique cela ne fut pas la première fois que semblable aventure nous
 advint. Ne pas vouloir déranger, ne pas aimer gêner et adorer voir les vieilles pierres,  mon mari lui dit tout cela. Il insista et nous le suivîmes.


C'était un très vieux monsieur, habillé d'un pantalon en toile usé  et d'un chandail d'un autre temps, en se rendant dans la cour du château il nous raconta l'histoire de sa maison, l'histoire de sa famille propriétaire depuis 1762, sa fierté d'avoir refait tous les toits, les concerts donnés en été et mille autres choses encore.

Une conversation désuette aux accents surranés, à bâtons rompus, sur le mode de la bonne vieille société qui nous mit en telle confiance,  gentilhomme d'autrefois racontant sa vie, ses passions, les peintures animalières, la chasse à courre et surtout son château, ses soucis le rempart effondré durant les dernières pluies, les nombreux cambriolages dans la région, tel château voisin ayant été cambriolé sept fois ses dix dernières années, ses surprises aussi tel le  billard que son fils avait acheté et entreposé là dans un salon, en attendant de la main d'oeuvre pour lui faire prendre un escalier à vis, pas certain que la manoeuvre réussisse!

Une visite dûe probablement aussi à l'ennui de ce vieux monsieur qui aime parler de ses passions mais qui nous fit un cadeau inestimable, une heure de temps volé, de temps donné par la providence.

Je ne  donnerai pas le nom de ce château, je crains que la famille de notre hôte ne réprouve ce type de visite, redoutant un abus de la vulnérabilité de ce si grand monsieur.