mardi 5 juin 2012

De l'importance du coaching pré-bac ou concours.

1/3 des jeunes dans la  prépa de valentin ont séché au moins une épreuve de leurs concours blancs, malades. La plus part d’entre eux étaient vraiment malades (vomissements, fièvre, étourdissements..)

Stress.

Les effets du stress sont considérables, et le coaching de nos enfants dès le plus jeune âge est un élément  important, voire déterminant. J'ai souvent été considérée comme une mère indigne, car même malades mes gosses ne rataient aucun contrôle. No- malades, je les faisais sécher éventuellement selon la nécessité de nos agendas et  de l'importnce des cours, mais en aucun cas des épreuves ou contrôles. Je fus moi même tellement handicapée par mon stress que je me suis toujours débrouillée pour ne pas passer d'épreuves au delà du bac, j'avais toutes les armes en main pour déceler chez mes enfants les ravages du stress et leur apprendre autant que faire se peut à le surmonter, en l'affrontant.

Valentin, angoissé m'a téléphoné hier soir, l'équipe pédagogique inquiète s'est réunie, et le proviseur demain les voit pour leur donner un coup de Shlague!  Il y a  une menace d'épuration dans l'air, Valentin s'étant baladé au troisième trimestre n'est pas certain d'y échapper mais je suis sure que nous trouverons une solution si par hasard il tombe dans la nasse. Je ne le crains cependant pas trop sans écarter cette possibilité,  il n'a loupé aucune épreuve et reste  toujours dans la première moitié de la classe.

 J'ai du, hier développer tout l'arsenal de ma persuasion pour convaincre Valentin que certes il n'avait pas assez bossé, mais que je pense néanmoins qu'il a évité d'être un des maillons faibles. Sur 42 élèves , 13 ont séché l'épreuve de math, horrible, on mais on les avait prévenu. Les maillons faibles sont plus faibles par leur absence que par le manque, supposé de leurs connaissances, le mental a comme pour les sportifs un rôle déterminant dans les études.

On peut réprouver ce type de sélection mais aujourd'hui, quand on sait comment marchent les entreprises et à moins que notre société  ne devienne celle des gentils bisounours, nous devons aguerrir les jeunes, un peu comme pour un Koh Lanta de la vie, ou un tournois de tennis en mille sets!  On gagne à force égale par le mental et l'équilibre personnel.

Valentin a appris à gérer son stress au fil du temps, enfant plutôt très sensible , il a développé des stratégies pour se mettre en condition de le surmonter afin d'arriver à affronter les difficultés. la semaine dernière il a ainsi dormi de nouveau dans le placard, enfin  le dressing, où il arrive à tout oublier dans un cocon protecteur. J'ai essayé depuis quelques années de lui donner des rituels destinés à canaliser ses angoisses afin de les maîtriser, ces préparatifs sont essentiellement matériels, car le matériel est maîtrisable, et maîtriser, ne serait ce qu'un peu de matériel, rassure . Les rythmes de vie et de travail sont encadrés, pas question que mes jeunes oublient de se détendre ou de dormir, surtout quelques jours avant les épreuves épuisantes nerveusement.

Hier on n a  quand même envisagé la possibilité d'un échec en évoquant la formation qu'il suivrait en passant de toute façon en seconde année, car il serait encore plus surprenant qu'il ne valide pas son année, la réassurance de savoir que son avenir sera tout aussi radieux même si il change de formation est fondamentale, et j'ai déjà posé des jalons pour l'an prochain (en prépa, je suppose) en lui demandant  dès à présent de passer à une vitesse de travail encore accrue pour les prochains mois.






Certains des jeunes malades sont des amis de Valentin, très bosseurs,  ayant souvent tout  sacrifiés afin de travailler toujours plus. Ils ont craqué nerveusement, je ne sais pas comment l'équipe pédagogique gérera ces faiblesses, ils savent d'expérience ce qui comptera pour l'an prochain pour réussir et je sais qu'ils feront pour le mieux dans l'intérêt des jeunes.






12 commentaires:

Guillaume a dit…

ça me donne une idée d'article tout cela. J'ai pu en faire le constat ces dernières années, le stress fait partie intégrante de la vie d'étudiant, je dirais même qu'il est un facteur de sélection comme tu le laisses transparaitre dans ton article.

Mais c'est sur ce point de stress VS sélection que j'aimerais revenir, car il est quelque part le reflet de notre société et la raison pour laquelle j'ai beaucoup de mal à vouloir grandir !

(cf. dernier article de http://lavieparprocrastination.wordpress.com/)

Anonyme a dit…

je suis carément choquée par cet article. Je travaille dans une très grosse entreprise américaine... et il faut bosser... par contre on fait tout pour limiter le stress des gens car le stress les rend improductifs. Quelle tristesse d'avoir épuisé ces enfants et les avoir vidé de toute confiance en eux avant même l'arrivée dans la vie du travail. Notre système de sélection par les maths est tellement débile, le but de l'éducation devrait être de donner le gout d'apprendre et la curiosité et non pas de s'entrainer à encaisser toujours plus de pression... bon courage à Valentin...
Anne

Guillaume a dit…

Entièrement d'accord avec vous Anne et il est vrai que c'est typiquement français !

Charlotte a dit…

Je ne suis pas d'accord avec vous, Anne, il y a du bon stress et du mauvais stress. Le "bon stress", une certaine pression, et volonté de depassement de soi-meme, fait avancer les gens, les obligent a se surpasser... et justement ce sont bien les boites americaines qui l'ont compris.
Pour que la pression soit gerée en "bon" stress par les employés, mieux vaut qu'ils y aient ete confrontés et preparés avant...
On ne meurt pas en prepa vous savez, beaucoup en ressortent grandis. Ce sont certes des mois eprouvants, mais moi j'en garde quand meme un bon souvenir, et je suis loin d'etre la seule. En revanche tout le monde n'est pas fait pour se genre de cursus, il ne faut certainement pas y pousser des jeunes qui n'en ont que moyennement envie.

@ Gui: ou as tu vu que le stress est typiquement francais? va aux USA, en Hollande, tu verras la pression aux resultats qu'on met aux travailleurs... ou la pression des etudiants americains qui doivent rembourser leur emprunt... sans parler des Chinois, des Coréens, des Japonnais...La, oui, les gens vivent sous pression.

Guillaume a dit…

Je parlais du stress que l'on fait subir aux enfants, le stress à l'école ...

Pour le reste bien sûr qu'il y a du bon stress, sinon comment faire avancer un procrastinateur comme moi !

Guillaume a dit…

Je parlais du stress que l'on fait subir aux enfants, le stress à l'école ...

Pour le reste bien sûr qu'il y a du bon stress, sinon comment faire avancer un procrastinateur comme moi !

Clo a dit…

Il semble tout de même y avoir de sacrées différences de culture face à un élitisme comparable et pour une classe d'âge similaire : j'ai cru comprendre qu'aux USA le recrutement des "grandes écoles" se fait plus sur profil (et il semblerait que la methode commence à faire école en France, pas ex pour sciences-po) En Allemagne je ne sais pas trop, mais on entend moins parler de démarrage aussi rude dans les études...
En France, pour certaines écoles d'ingénieurs par exemple, le système de prépa intégrée est tout de même moins destructeur...
En tout cas, la place de coach, ou accompagnateur de postulant à un bel avenir est bien inconfortable... On encaisse aussi pas mal de stress, doutes et angoisses... (c'est toujours ça d'évacué ;-D)

Francine a dit…

La question à poser aux étudiants est plutôt de savoir s'ils préfèrent le stress du travail de cadre au stress du travail d'ouvrier ou d'employé, qui est souvent important. J'ai travaillé en usine après mon bac, je vous assure que travailler à 5h du matin pour faire des fromages blancs (imaginez l'odeur..), c'est stressant aussi. Mon fils a travaillé dans une brasserie pendant l'été, il épluchait des patates dans un réduit de 7h à 15h, et il voyait les conditions de travail du cuisinier qui avait plus de 50 ans et qui était bien stressé par son travail mais pour un salaire très bas. Je précise que c'est lui qui avait trouvé ce travail, mais je suis très contente qu'il l'ait fait car après ça, il ne s'est jamais plaint de ses conditions de vie et d'études.

Anonyme a dit…

Je reviens.. juste pour dire que le système français produit d'excellents analystes, auditeurs mais pas forcément des gens de terrain, qui comprennent le business et sont capables de faire bouger une organisation... J'ai eu plein de stagiaires des grands écoles et tous sont doués intellectuellement mais pour travailler concrètement, ça ne marche pas toujours...
Je suis moi aussi passée par la prépa, je me rappelle encore qu'il y a autant de porcs que d'habitants au Danemark soit environ 5 millions à l'époque, et d'autres faits tout aussi intéressants et utiles que j'ai du mémoriser pour entrer dans une école... je suis passée par là parce qu'il fallait, mais ce qui m'a vraiment permis d'avancer dans la vie et dans ma carrière, c'est le bon sens acquis auprès de mes parents et grands parents dans mon enfance, ma capacité à interagir avec les autres et cette idée acquise lors d'une année scolaire aux Etats Unis que si on veut on peut... et que "the sky is the limit" le ciel est la limite...
Je ne parle pas de bon stress même si on peut appeler comme ça la volonté de faire mieux et toujours plus... mais notre système produit énormément de mauvais stress et c'est triste.
Enfin petit à petit peut être que les choses vont évoluer...
Anne

PS Guillaume c'est votre blog le lien ? j'adore cet article...

Guillaume a dit…

@Anne

Non ce n'est pas mon blog mais celui d'une amie.

Clo a dit…

moi aussi je reviens, et Anne, vos interventions sont "douces à lire !
Et oui, merci Guillaume pour le lien, ce blog est extra !

Ladywaterloo a dit…

Je crois que le stress est une partie inhérente au challenge, prépa ou pas prépa par ailleurs, certains tempéraments donneront le meilleur d'eux mêmes avec ce stress, aiguillonné part lui, d'autres au contraire sont paralysé par lui.

Perso, le stress me bloque, mais j'ai besoin néanmoins de stimulation sinon, je ne bouge pas... Mon homme peut être lui aussi, paralysé par du stress mais sans il se fait la "dolce vita"!

La gestion du stress est un besoin, mes jeunes (surtout les derniers) qui sont habitués dès petit à gérer du stress (on ne loupe pas l'école même en cas de dictée, et on va courir au sport, même si on est asthmatique) apprennent peu à peu à mieux gérer leurs stress, exonérer nos enfants de tout stress les fragilise, les heurter avec un parcours du combattant les paralyse aussi, la gestion du stress est un apprentissage comme les autres, mais pas enseigné à l'école!

Dès le temps des cavernes il me semble que l'homme de Cro n'était pas serein en partant chasser le mammouth, je ne vois pas de société possible sans stress , mais je ne suis guère utopique, surtout en ce moment, j'aimerais me tromper et why not???????