jeudi 11 avril 2013

Contre la carte scolaire!

Bien évidemment je suis contre la carte scolaire, je choisis depuis longtemps mes logements en fonction des écoles dont ils dépendent.  Ce choix est parfois un sacrifice financier, mais j'ai la chance de pouvoir le faire.

Alice a été ma première enfant à être scolarisée dans le privé, loin de l'école, l'année suivante  j'ai déménagé et acheté une villa à deux pas de cette école, villa moins bien qu'une autre plus éloignée, villa que j'ai vendu depuis, le confort d'être voisin de l'école de ses enfants est un luxe inouïe, surtout lorsque les frais de cantine sont si élevés que l'on ne peut y laisser ses enfants.

La directrice de l'école primaire publique où était scolarisée Alice en CM2, m'avait formellement déconseillé de la placer dans le collège public dont nous dépendions car il y avait  trop de violences, elle avait elle même, tenté d'y mettre ses enfants pour les enlever en catastrophe en cours d'année, un coup de couteau dans le bureau du prof en trop la fit basculer du "tout public" au "tout privé".


Mes enfants sont allés dans le public,  j'habitais des quartiers "bourgeois" dont les écoles étaient fréquentées par des bourgeois et des moins bourgeois, le niveau était bon. Ayant vécu un peu  à la campagne, les exigences scolaires y étaient nettement moins élevées, les enfants cependant globalement s'en sortaient bien, dans un environnement très paisible et très rassurant.

Dans la mesure du possible j'habite près d'un bon lycée public, les collèges sont le passage obligatoire et très  risqué depuis l'instauration du collège unique.  Les enfants n'ont pas tous, de loin s'en faut, le même niveau en fin de primaire, mettre de bons élèves avec les mauvais ne fait pas davantage travailler les mauvais mais en revanche  met au chômage technique les bons éléments. Des classes de niveau permettent en général de scolariser des enfants venant de milieux très différents et la porosité des niveaux permet à tous de progresser  d'année en année, selon leurs résultats, beaucoup d'établissements publics pratiquent les classes de niveau dans un secret plus ou moins bien gardé et les meilleures classes ne portent que rarement le n°1, mais cela sera un code plus subtil, par exemple la 4 et la 6 seront excellentes, la 1, la 3 et la 7 moyennes et enfin  la 2 et la 5 les plus faibles

Le choix des options peut permettre, parfois,  d'entrer dans un lycée convoité, mais  le plus souvent les options de langues sont dispatchées dans différentes classes  (sauf langues rares et très peu demandées), faire prendre  allemand en première langue est rarement un choix judicieux si seule la volonté de forcer le passage de  votre enfant dans une bonne classe vous motive.

J'avais trois critères pour choisir un établissement scolaire

Un niveau correct, mes fils en général sont des "milieux de classe" ils n'iront pas bosser comme des dingues pour être  en tête de classe mais détestent être dans les derniers. Un bon lycée exige d'eux un travail suffisant pour envisager des études supérieures ensuite

La sécurité, mes enfants ont le droit  de pouvoir suivre leur scolarité dans des établissements sans violence, même verbales, une ambiance trop "dure" les empêchera d'être sereins donc de bosser correctement.

Et enfin des "futurs copains potentiels" dans leurs classes, être isolé dans une classe est une épreuve pour les enfants, qui soit s'alignent sur les autres afin d'en être acceptés, soit souffriront de solitude voire seront pris comme "souffre douleur" par la classe entière.

Ma priorité  restera toujours  l'éducation de mes enfants, pas l'éducation "globale"des enfants, si je peux aider les autres je le ferai mais en aucun cas je ne prendrai de risques avec l'avenir de mes enfants, je pense que l'immense majorité des parents a cette volonté de préserver leurs enfants, certains n'y parviennent pas, le rétablissement de la carte scolaire obligera les enfants de rester dans des établissements médiocre même si leur dossier est bon, parallèlement le quartier souffrant de paupérisation sera encore plus délaissé par les classes moyennes voulant échapper au lycée "dépotoir".

L'enfer est pavé de bonnes intention, mais au fait Peillon a t-il des enfants? Où sont ils allés à l'école? Plus intéressant encore quels établissements ont fréquentés les enfants de Hollande et de Jean Marc Ayrault?




4 commentaires:

Ladywaterloo a dit…

écoles des enfants de Hollande


"Je m'appelle Thomas et je suis le fils aîné de Ségolène.

Je veux te répondre moi-même car je suis choqué qu'une telle contre-vérité puisse circuler. Nous avons toujours été, les 4 enfants, dans le public. Je vais même te donner des précisions pour que tu puisses répondre avec force à cette sale rumeur. (je me demande bien qui peut la faire circuler?)

Moi,j'ai été au collège Landowski, à Boulogne, avant d'aller au Lycée La Fontaine, à Paris 16ème.
Ma soeur, Clémence, était dans le même collège, puis est allée au Lycée Victor Duruy dans le 7ème.
Mon frère Julien était aussi au collège Landowski puis il a poursuivi sa scolarité au Lycée Jacques Prévert, à Boulogne.
Enfin, ma soeur Flora est au collège à Victor Duruy.

Volià. La seule chose qu'on peut nous reprocher c'est de ne pas avoir toujours respecté la carte scolaire.."
Il y a 6 ans

Sophie a dit…

Je ne suis pas du tout d'accord avec ton billet : les bourgeois avec les bourgeois, les pauvres (et les fils d'immigrés) avec les pauvres, et les poules seront bien gardées !
J'ai eu la chance de vivre dans un quartier tout neuf quand mes enfants sont nés, un quartier né d'une utopie au sein de l'équipe municipale socialiste de l'époque, un quartier pensé en commun par ses futurs habitants avec les architectes, les futurs enseignants, un quartier qui avait décidé de brasser les classes sociales avec tous types de logements sociaux comme privé, petits immeubles comme maisons.
Ce quartier est situé dans une ville qui fait partie du triangle d'or de Grenoble, un peu le Neuilly de Paris. C'est un quartier qui est une vraie réussite, visité par des urbanistes venus d'autres pays ...
Le temps de l'école primaire qui brassait donc toutes les classes sociales a été un vrai bonheur, grâce à une équipe d'enseignantes formidables qui avaient un véritable projet éducatif - même le projet architectural de cette école fut pensé par les enseignantes !
Pour le collège (nous en avons deux dans notre ville), les bruits couraient que celui dont dépendait notre quartier était mal fréquenté, un repaire de futurs délinquants, par opposition à l'autre collège fréquenté par de "bons élèves" des quartiers riches.
Toutes ces rumeurs étaient fausses, mais certains parents ont contourné la carte scolaire en choisissant l'italien pour leurs rejetons.
Mais j'ai pu constater que les "élèves faibles" étaient toujours aussi faibles dans ce bon collège, et que les élèves "bons" dans le "mauvais collège" le sont restés.
J'ai pu constater au fil de la scolarité de mes trois enfants dans cet établissement, que tout dépendait en fait des profs (investissement, pédagogie ...) et de la composition des classes. Ma fille a ainsi été placée dans une classe poubelle en quatrième (année de tous les dangers !). Nous étions deux déléguées de classe et ma partenaire avait établi des tableaux chiffrant par classe, le nombre de redoublants, de ceux qui avaient sauté une classe, de ceux qui fumaient, etc ... le résultat était accablant et difficilement contredit par l'équipe dirigeante : notre classe réunissait tous les élèves en perdition !
Ce fut une année où les quelques bons élèves (dont ma fille) choisirent naturellement le chahut et la rébellion, et se firent critiquer à chaque conseil de classe pour ne pas tirer la classe vers le haut comme on l'attendait d'eux : quelle bêtise et manque de psychologie de la part des adultes !
Nous fîmes une pétition à la fin de l'année pour que celle classe se retrouve brassée à la rentrée suivante, ce fut fait et la troisième fut une excellente année.
J'en déduis que c'est suicidaire de faire des classes sans mélanger les niveaux des élèves en juste proportion.
Que tu te laves les mains des établissements qui deviendront des ghettos me heurte profondément, surtout quand on sait que ce sont de jeunes profs inexpérimentés qui atterrissent dans ces établissements.

Francine a dit…

Mon fils a fait une école d'ingénieur privée et plutôt chère, où il côtoyait des élèves ayant fait leur scolarité dans le privé -sans brassage, sans gros mots, sans violence etc..-
Résultat : à 19 ans la plupart avaient peur de prendre le RER en groupe à 22h, ils ne voulaient pas aller chez nous (20ème arrondissement de Paris) également par peur alors que nous habitons un quartier calme et que nous sommes tout à fait bien élevés, bref ils étaient tellement surprotégés et habitués à être entre eux qu'ils voyaient des risques partout et, pire, n'étaient pas capable de faire face à une situation inconnue.
Mes enfants sont restés dans le public et n'ont jamais eu de souci de niveau scolaire parce que leurs parents avaient fait de longues études et les incitaient à lire et à s'instruire. Pour moi, c'est l'exemple donné par les parents qui est le plus important et non le "bon" ou "mauvais" lycée, et je préfère que mes enfants soient instruits mais aussi éduqués à vivre en communauté avec des enfants différents d'eux, qui sont une richesse et non des boulets.
Pour info : mon mari a passé sa scolarité dans une école en préfabriqué à Aulnay sous Bois (93)à côté d'une cité HLM, et il a fait Polytechnique...

Ladywaterloo a dit…

Mes enfants ont toujours été dans le public, sauf dans une ville.

La situation d'aujourd'hui n'est pas la même que celle d'autrefois. Mais je suis OK sur protéger les enfants n'est pas une bonne idée, les surexposer aux risques non plus (au passage la drogue existe partout).

Les risques ne doivent être ni sous estimés ni sur évalués. Je pensais en fait plus au collège qu'aux lycées. aux lycées, ce qui fait la différence est plus dans l'implication des profs, leurs niveaux (profs de langues, littérature, philo)