mercredi 4 septembre 2013

La Syrie et puis?

Paris détient des preuves qu'Assad est bien responsable de l'attaque au gaz qui a fait plusieurs centaines de victimes civiles. (CF Le Monde), ces preuves sont elles des preuves ou de simples présomptions?

L'ONU a la preuve que les rebelles (terroristes) ont déjà utilisé du gaz sarin (CF article de Wiki  qui cite Mme Del Ponte, qui est également l’ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie  )

Une journaliste américaine,  Dale Gavlak (Associed Press) a reçu le témoignage direct de rebelles expliquant l’accident terriblequi  serait à l'origine de ce massacre. (en français peu d'articles, on en trouve ici sur Bella ciao et aussi dans le journal libanais Almanar)

La bête et stupide question de "A qui profite le crime" mène souvent à des conclusions épatantes, comme toute question qui oblige à faire des recherches et à écouter ce que disent les uns et les autres. Nous ne devrions pas vivre pas dans un monde on condamne et on punit un chef d'état sans écouter sa plaidoirie:


Bachar EL-ASSAD. - Quiconque accuse doit donner des preuves. Nous avons défié les États-Unis et la France d’avancer une seule preuve. MM. Obama et Hollande en ont été incapables, y compris devant leurs peuples. Deuxièmement, parlons de la logique de cette accusation. Quel intérêt à attaquer à l’arme chimique, alors que notre situation sur le terrain est aujourd’hui bien meilleure qu’elle ne l’était l’année dernière ? Comment une armée, dans n’importe quel État, peut-elle utiliser des armes de destruction massive, au moment où elle progresse au moyen d’armes conventionnelles ? Je ne dis nullement que l’armée syrienne possède ou non de telles armes. Supposons que notre armée souhaite utiliser des armes de destruction massive : est-il possible qu’elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même et où des soldats ont été blessés par ces armes comme l’ont constaté les inspecteurs des Nations unies en leur rendant visite à l’hôpital ? Où est la logique ? Qui plus est, est-il possible d’utiliser des armes de destruction massive dans la banlieue de Damas sans tuer des dizaines de milliers de personnes, car ces matières sont portées par le vent ? Toutes les accusations se fondent sur les allégations des terroristes et sur des images vidéo arbitraires diffusées sur Internet.



L'interview de Bachar El Assad est extrêmement instructive, on comprend le malaise général de la classe politique face à cette interview menée par Georges Malbrunot, vrai journaliste, publiée dans le Figaro.

Barack Obama a reporté les frappes militaires contre la Syrie. Comment interprétez-vous cette décision ?
Certains ont vu en lui le chef fort d’une grande puissance, parce qu’il a menacé de déclencher la guerre contre la Syrie. Nous estimons que l’homme fort est celui qui empêche la guerre, et non celui qui l’enflamme. Si Obama était fort, il aurait dit publiquement : « Nous ne disposons pas de preuves sur l’usage de l’arme chimique par l’État syrien. » Il aurait dit publiquement : « La seule voie est celle des enquêtes onusiennes. Par conséquent, revenons tous au Conseil de sécurité. » Mais Obama est faible, parce qu’il a subi des pressions à l’intérieur des États-Unis.
Que diriez-vous aux membres du Congrès américain, qui doivent voter pour ou contre ces frappes ?
Quiconque souhaite prendre cette décision doit au préalable se poser la question de savoir ce que les guerres récentes ont apporté aux États-Unis ou même à l’Europe. Qu’a gagné le monde en Libye ? Qu’a-t-il gagné de la guerre en Irak et ailleurs ? Que gagnera-t-il du renforcement du terrorisme en Syrie ? La tâche de tout membre du Congrès consiste à servir l’intérêt de son pays. Quel serait l’intérêt des États-Unis dans la croissance de l’instabilité et de l’extrémisme au Moyen-Orient ? Quel serait l’intérêt des parlementaires américains à poursuivre ce que George Bush avait commencé, à savoir répandre les guerres dans le monde.
Quelle sera votre riposte ?
Le Moyen-Orient est un baril de poudre, et le feu s’en approche aujourd’hui. Il ne faut pas seulement parler de la riposte syrienne, mais bien de ce qui pourrait se produire après la première frappe. Or personne ne peut savoir ce qui se passera. Tout le monde perdra le contrôle de la situation lorsque le baril de poudre explosera. Le chaos et l’extrémisme se répandront. Un risque de guerre régionale existe.


Je ne pense pas avoir le droit de publier cet article en entier, je ne peux m'empêcher cependant d'en publier de larges extraits car tous les citoyens français qui veulent savoir devraient pouvoir se renseigner.

La France est-elle devenue un pays ennemi de la Syrie ?
Quiconque contribue au renforcement financier et militaire des terroristes est l’ennemi du peuple syrien. Quiconque œuvre contre les intérêts de la Syrie et de ses citoyens est un ennemi. Le peuple français n’est pas notre ennemi, mais la politique de son État est hostile au peuple syrien. Dans la mesure où la politique de l’État français est hostile au peuple syrien, cet État sera son ennemi. Cette hostilité prendra fin lorsque l’État français changera de politique. Il y aura des répercussions, négatives bien entendu, sur les intérêts de la France.
Jusqu’où êtes-vous prêt à vous battre ?
Nous avons deux choix : nous battre et défendre notre pays contre le terrorisme ou capituler. Lorsqu’il s’agit d’une question patriotique, tout le monde se bat, et tout le monde se sacrifie pour sa patrie. Il n’y a aucune différence entre le président et un citoyen.
Vous ne contrôlez plus de larges parties du territoire. Comment pouvez-vous les récupérer ?
Notre problème n’est pas d’avoir la terre sous notre contrôle. Il n’y a pas un endroit où l’armée a voulu entrer sans pouvoir y pénétrer. Le vrai problème réside dans la poursuite du passage des terroristes à travers les frontières. Il réside aussi dans le changement que les terroristes ont pu introduire sur le plan social dans les zones où ils ont pénétré.
Plusieurs journalistes français sont retenus en Syrie. Avez-vous de leurs nouvelles ? Est-ce le pouvoir qui les détient ?
S’ils sont otages chez les terroristes, c’est aux terroristes qu’il faut demander de leurs nouvelles. Si en revanche l’État arrête quiconque pour être entré dans le pays de manière irrégulière, il sera traduit en justice. 


En dernier extrait cette réponse qui a sûrement mis très mal à l'aise  la classe politique française, mais faites le taire!


Que proposez-vous pour arrêter le bain de sang en Syrie ?
Au début, la solution devait être trouvée par un dialogue d’où naîtraient des mesures politiques. Aujourd’hui, la situation est différente. Nous combattons des terroristes. 80 à 90 % de ceux que nous combattons appartiennent à al-Qaida. Ceux-là ne s’intéressent ni aux réformes ni à la politique. Le seul moyen de leur faire face est de les liquider. Alors seulement, nous pourrons parler de mesures politiques. La solution aujourd’hui consiste à arrêter de faire venir des terroristes en Syrie, de leur fournir des armes, et de leur apporter un soutien financier et autre, comme le font l’Arabie saoudite en premier lieu, la Turquie, la Jordanie, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.




Il me parait dangereux de laisser croire aux français que les précédentes interventions ont amélioré d'une manière quelconque la situation des populations civiles elles ont en revanche laissé le pouvoir à deux factions religieuses qui se battent pour la suprématie de leur Islam, en Syrie près de 450 000 personnes déplacées sont des chrétiens coptes, victimes des factions tafkiris. Il y a environ 4.5 millions de coptes en Syrie, ils sont les premières victimes de cette guerre, Assad garantissait leur survie, qu'en sera t-il demain après son départ? Comme en Egypte ils seront massacrés, mais le printemps mérite bien quelques mensonges par omission, afin de ne nous laisser nous indigner de manière, fort sélective!




3 commentaires:

Catherine a dit…

http://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20130731.OBS1691/lettre-d-une-pigiste-perdue-dans-l-enfer-syrien.html

Clara a dit…

Lady Waterloo citant BellaCiao. Extraordinaire! Inattendu! Merci......

Ladywaterloo a dit…

@ Clara, je ne connais pas vraiment BellaCiao, je n'ai pas retrouvé l'article similaire que j'avais lu hier, je ne fais guère de "censure" pour les journaux, depuis les armes à destruction massive de l'Irak au massacre de Timisoara, je sais que les grands sérieux nous racontent hélas bien des bêtises..

Que sais tu de Bella Ciao?

De fait j'ai très peur d'une frappe (même limitée) des occidentaux sur la Syrie, ce soir Assad parle de troisième guerre mondiale, on n'y croit pas, on ne veut pas y croire, mais si on réfléchit, de fait, il vaut mieux ne pas réfléchir, on n'y peut rien. Je suis triste et inquiète.