jeudi 9 octobre 2014

La retraite qui fâche.

 Parler de retraite en ce moment est vraiment kamikaze, les uns et les autres, perchés sur des rochers ne connaissant pas exactement le statut des autres rochers tout en les trouvant vachement plus confortables sont prêts à montrer des dents voire entrer en guerre si on touche ne serait ce qu'à un cheveu de leur chimère, l' acquis social.

Laissoscika, on fume le calumet de paix, on s'assoit et on réfléchit.

Il est absolument évident que les retraites ne pourront plus être versées aussi généreusement qu'avant, et ce ne sont pas les chômeurs des banlieues difficiles qui vont cotiser pour, d'où,  d'ailleurs la stupidité, politique, de subventionner des naissances dans des familles qui n'apporteront guère à notre système social. Système qui doit être alimenté par des actifs, donc si vous connaissez d'autres moyens, réalistes, ne cherchez pas à taxer des gens partis, ils ne se laisseront pas faire et on ne peut pas le faire, de financer notre politique sociale dites le moi, mais sinon, sans cotisants point d'allocations familiales, de sécurité sociale, de retraite.

J'en profite au passage pour signaler aux deux perdreaux de l'année, jeunes cadres dyamiques, égarés ici, que financer la sécu est parfaitement idiot, vous payeriez moins cher à souscrire une assurance santé privée qu'à subventionner ce trou abyssal de notre sécu, dont la logique actuelle veut que plus vous êtes riches, plus vous cotisez, ok, mais moins vous serez remboursé, ah bon???

Vous privés? Vous n'avez guère de droits, le système égalitaire vous a ratiboisé, et  les retraites complémentaires ont fait de belles promesses qu'elles ne tiennent guère. Si vous êtes jeunes, il serait temps de réfléchir à d'autres investissements que celui de la retraite complémentaire, vous risquez sinon, de payer beaucoup, longtemps, pour vraiment pas grand chose.

Et vous fonctionnaires? Vous bénéficiez d'une retraite confortable, comparée à celle du privé, n'ayez crainte elle va fondre, elle va même vraiment presque devenir l'ombre d'elle même et il faudra de toute façon s'y faire.

Les fonctionnaires sont trop nombreux et partent trop tôt avec des retraites trop fortes. Que peut on faire?

Rallonger la durée de cotisation et l'aligner sur le privé. Cris d'effroi de la fonction publique.  Pourtant cela sera nécessaire et bien plus facile avec quelques aménagements.

Pourquoi un instituteur de 50 ans fatigué par les gosses doit il actuellement chercher la planque dans des postes de "déchargés de cours" alors qu'il pourrait avec plaisir faire une "seconde carrière" au sein d'une mairie ou d'une administration?




Pourquoi un prof de sport de 55 ans doit encore accomplir un boulot qui l'a usé jusqu'à la corde?




Pourquoi des infirmières militaires sans jamais être parties nul part, peuvent prendre leur retraite après seulement 15 ans d'activité si elles ont trois enfants?

Pourquoi les militaires partent ils si vite à la retraite alors que si les armées n'en ont plus besoin, ils pourraient être reversés dans d'autres ministères et terminer leurs carrières dans des postes administratifs?



Le sacro-saint principe des fonctionnaires français est que l'on ne bouge pas de ministère. Dommage pour les vieux militaires, mis à la casse trop jeunes,  qui pourraient intégrer des services administratifs des hopitaux, maisons de retraites, écoles... Dommage pour ces instituteurs et professeurs épuisés par les enfants qui avec plaisir pourraient animer des bibliothèques travailler dans des mairies ou autres postes...

Au prix de quelques mois de stages bien des fonctionnaires usés par leurs boulots,  dans le social, la santé, l'armé, l'éducation .. retrouveraient jeunesse et intérêt à apporter leur savoir faire et à s'épanouir dans d'autres domaines. Ce qui est possible voire naturel dans le privé ne l'est pas dans le public.

Je me souviens d'une instit, Yvette, la cinquantaine en forme, qui menait sa classe en rollers vers d'autres aventures, toujours souriante toujours en forme jusqu'à son accident cardiaque, elle fut absente longtemps et revient pour un mi-temps mi-temps qui fut calvaire pour elle et les enfants.  Pourquoi cette femme n'a pas pu exercer ses talents ailleurs? Les enfants l'épuisaient, elle aurait eu pourtant, humainement le droit de passer à autre chose ; elle se serait alors  investie dans  de nouveaux challenges, avec son intelligence, sa passion, sa joie de vivre, elle fut condamnée à rester instit encore quelques années, avant de partir plus qu'épuisée à la retraite, amère et bien cassée, avec quelques gosses en dommages collatéraux .







Mais pour faire une telle révolution il faudrait faire la révolution.

Permettre aux fonctionnaires de changer de ministère au grè des besoins de la France est interdit, même si ces besoins correspondent à des envies des salariés. La mobilité professionnelle est un tabou, pour l'Etat.

Instit un jour, instit toujours, Prof de sport à trente ans, prof de sport à soixante ans. Parachutiste jusqu'à se crever le péroné?  Je plaisante à peine, il y aurait moins de maladies professionnelles, moins de dépressions, moins d'absentéisme, si et seulement si on laissait évoluer les fonctionnaires au gré de leurs vies, passant de l'armée à la santé, de l'éducation à la culture...

 Ce tout petit changement serait du gagnant-gagnant, mais il n'est tout  simplement pas possible aujourd'hui,. Dommage la France joue et perd sur des règles périmées depuis si longtemps. Soufflez, ce n'est pas jouer, et cependant.........................................................

1 commentaire:

Jacques Étienne a dit…

Tout à fait d'accord : la France manque de flexibilité. Et même hélas dans le privé !