mercredi 15 octobre 2014

Une demi-journée "banalisée"

 Ce matin, je buvais mon café en regardant le brouillard dense par la fenêtre, un coup d'oeil sur l'horloge,  je songeais en voyant la voiture blanche garée un peu plus loin

Céline et ses deux filles ne sont pas parties, elles sont vraiment très en retard, heureusement les vacances ne sont pas trop loin et le changement d'heure leur permettra de se lever un peu plus tard

Puis je me suis souvenue qu'aujourd'hui c'est dans la pluspart des écoles "la demi-journée d'école banalisée". Drôle d'appelation  pour une demi-journée d'école sans école, les parents doivent une nouvelle fois se débrouiller avec les gardes d'enfants, prendre une demi journée de RTT ou je ne sais quoi afin que les instituteurs et les profs de collèges réfléchissent ensemble sur le programme scolaire de la maternelle....




On pourrait en sourire si cette demi-journée banalisée n'était pas exactement le symbole de la France d'aujourd'hui, une mascarade médiatique d'une demi journée, un soufflé pour donner le change, une France incapable de se réformer en profondeur, des fonctionnaires aux horaires inflexibles, leur ministre n'ose même pas leur demander de se réunir en dehors de leurs heures de cours. Une France paralysée


Pour Pierre Favre, président du Syndicat national des écoles (SNE), ce «catalogue à la Prévert», fait de 160 composantes reflète «une généreuse ambition», mais reste «impossible à décliner». «On voudrait faire de nos élèves des artistes, des philosophes, des mathématiciens… Mais s'adresse-t-on vraiment aux 150.000 jeunes qui sortent chaque année du système sans qualification?», interroge-t-il. Mais surtout, sur le terrain, rares sont les professeurs qui se font encore des illusions quant à la portée de leur contribution. «On va sûrement bavarder. La directrice fera ensuite un compte-rendu qu'elle enverra dans cette grande usine à gaz qu'est l'Éducation nationale. Un bla-bla honteux !», s'exclame une professeur des écoles parisienne. Le Figaro


Les instituteurs et professeurs des collèges seraient-ils  incapables de donner une demi journée de leurs temps sans cours pour réfléchir à cette question de si haute importance?  Justement le contenu de ces réflexions est extrêmement important, torcher ce travail en trois heures n'apportera rien, juste un semblant de consultation qui rend fou les parents otages du bon vouloir de la haute puissance de l'Education Nationale,  frustrant les enseignants qui seront d'une part la cible de la mauvaise humeur et des moqueries des parents et des médias et qui d'autre part ne pourront effectuer aucun travail de réelle réflexion en si peu de temps.

Jamais aucun minsitre n'oserait exiger de ses enseignants de se réunir une fois par mois, donc environ 30 heures dans l'année afin de mener à bien différentes réflexions sur leur travail, ce qu'il serait nécessaire de réformer, comment mener à bien ces réformes... Ces heures devraient être naturellement rémunérées, mais non prises sur les heures de cours.

Il serait peut être temps de considérer les enseignants comme de réels partenaires de l'EN et non comme de simples godillots, on  arreterait ainsi  de les mettre en porte à faux avec les parents, ulcérés de devoir jongler avec leur agendas, à la recherche de modes de gardes pour leurs enfants  au gré des caprices de l'EN. L'En ne devrait plus jamais prendre les parents en otage, subissant des changements de rythmes scolaires, grèves, journées "banalisées", stages et autres  avanies avec lesquelles ils sont bien obligés de composer.

En considérant que le fonctionnement de l'Education Nationale, est le reflet de toutes nos institutions, la France  doit faire un énorme cheminement afin d'arriver à un réel dialogue, aboutissant à un partenariat  entre les détenteurs du pouvoir central, ses employés mi-esclaves-mi protégés et les usagers, les français.



2 commentaires:

muriel a dit…

Chère Lady Waterloo,

Pourquoi diantre voulez-vous que les enseignants "donnent" de leur temps? Ce n'est pas un don mais un dû: je vous rappelle qu'ils sont salariés sur la base de trente-cinq heures hebdomadaires, et ne dispensent que vingt-quatre heures de classe en élémentaire et dix-huit en collège.
Charge à leur hiérarchie d'exiger que ces temps de concertation aient lieu en dehors des heures de classe: le mercredi après-midi au hasard...
Je vous souhaite une belle journée,
Muriel

pascale m. a dit…

Évidemment...il y aura toujours quelqu'un, en l'occurence Muriel, qui confondra temps de présence et temps de travail. "Que" 18 heures de cours en collège, comme vous dites, représentent beaucoup plus en temps de préparation, correction, etc. Mais bon, j'imagine que votre sentiment sur les enseignants ne changerait que si vous passiez ne serait-ce qu'une semaine en classe, à notre place.
Quant à cette dormi-journée, on nous l'a imposée telle quelle, pensez-vous vraiment que notre ministère se soucie de nous prendre avec des pincettes?