mardi 5 mai 2015

Coacher ou pas coacher?

Mère trop envahissante, mère absente. Père trop permissif, père trop autoritaire.

Un jour, enfin, souvent, les doutes nous envahissent, on ne sait plus, on ne sait pas, sommes nous de bons parents?

Aujourd'hui, je crois que personne n'est vraiment un bon parent, une mère trop parfaite rend ses filles incapable de devenir adultes, et ses gars confits en dévotion, une mère imparfaite, trop lointaine ou trop maternelle brime tout autant ses enfants.

La responsabilité du père est tout aussi importante, et à la moindre anicroche dans le parcours de nos jeunes, les psys leur envoient à la figure

Père absent, trop absorbé par son boulot

Parent divorcés? Quelle place a pu avoir leur enfant, chahuté par la vie?

Père trop présent? Image paternelle dévalorisée, comment devenir adulte si votre père, lui-même ne peut vous faire confiance?

Et aujourd'hui, alors que sonnent  les dernières années de notre boulot d'éducateurs, je me pose, à tort ou a raison bien plus de questions. Le recul de tant d'années permet d'éviter certains écueils, mais au contraire laisse aussi les doutes nous envahir.

Hubert m'a envoyé un SMS hier

Désolé d'être comme ça, je suis fatigué, j'en ai marre de l'internat

Autrefois, j'aurais pris cela largo, en mai, quoi de plus normal?  Aujourd'hui je suis plus attentive, mon dernier petit lapin, inquiet, fatigué, démoralisé, et le bac dans deux mois et ces concours, là dès samedi....

Alors je coache, je coache, mais je ne sais pas si cela aide vraiment ou pas mes enfants, quelle est la bonne distance et je sais qu'il n'y a pas de réponse toute faite, simplement des familles différentes,  des enfants différents, des époques qui changent, et malheureusement je le crains aucune martingale.



Hubert  (18 ans, tout juste ) a eu un "doudou", doudou qu'il n'utilise plus depuis une décennie ou à peu près. On l'a très longtemps gardé, il l'avait mis à la poubelle il y a un mois ou deux, choquée, je l'ai "rescapé", je l'ai retrouvé à la poubelle il y a une semaine, triste, mais résignée, je l'ai laissé partir, j'ai failli, organiser un enterrement de doudou, je me suis raisonnée, je ne crois pas que ni mon mari, ni mon fils n'auraient compris.

4 commentaires:

françoise a dit…

J'ai croisé ton fils, il est tout bien,
tu peux être fier, je ne me rappelle plus si j'ai vu le Garçon juste avant...
pardon, j'ai bu un peu de vin blanc
sans modération
bonne nuit, on est contents de te lire
tu le sais
je réveille JC qui ronfle devant la télé pour qu'il te lise

Martine a dit…

Et oui, sommes-nous les parents qu'il faut? Je crois que la question est universelle. Les parents des autres sont tellement mieux que les nôtres n'Est-ce pas?
On fait comme on peut et souvent on fait bien. A 18 ans aussi, mon dernier fils a manifesté son désarroi de l'internat, il était en sport étude biathlon, ce qui expliquait cet âge en terminale, 2nde, 1ère, terminale en 4 ans + un redoublement de 2nde. C'était un garçon difficile en plus (les olivier sont-ils faciles?). Il voulait une chambre qu'on lui a refusé. La fin d'année a été dure mais il a eu son bac! Courage.

margo a dit…

Moi je suis maman, pas coach.
J'encourage s'il le faut mais ça s'arrête là.
La surenchère familiale (genre la voisine quand on la croise qui nous énumère les écoles prestigieuses dans lesquelles ses enfants postulent au lieu de nous donner tout simplement de leurs nouvelles) ça m'agace prodigieusement.
J'ai des amies qui autrefois connaissaient tous les sujets de dissertation ou de contrôles que leurs gosses avaient eu les semaines passées, ça ne m'est jamais arrivé.
Je n'en ai aidé vraiment qu'une, ma fille adoptive qui est arrivée ado, ne parlant pas un mot de français. J'ai vraiment bûché dur avec elle pour qu'elle puisse intégrer les bases et se débrouiller. Mission réussie même si ça a pas mal plombé nos relations au début car je voulais aller trop vite et que c'était trop dur pour elle.

bénédicte a dit…

Oui, difficile d'être un bon parent. J'ai voulu trop protégé ma fille aînée. Il y a un an, à son entrée au collège. Elle a commencé des angoisses d'endormissement. C'était provoqué par tous les changements des primaires au collège. La prise du bus, les grands de 16 ans si impressionnants. J'ai été voir une psy avec ma fille. Je lui ai dit: "je ne comprends pas, j'ai essayé de bien l'élever, de l'encourager, de lui donner de l'amour et des bonnes bases". Elle m'a gentiment fait comprendre que j'avais été un peu trop "mère poule". C'est fou, hein? Bon maintenant,elle va beaucoup mieux ...