jeudi 9 juillet 2015

Ah les guidouilles!

Cette année, ce sont des filles qui ont envahi nos bois et le grand pré, scoutes, et de jour en jour, le camp a pris ses petites habitudes.

Il y a chez les scouts d'Europe ainsi que chez les SUF, les gars d'un côté et les filles de l'autre, chez les scouts de France, les camps sont mixtes mais l'esprit scout y est vécu de façon assez différente.

Comme l'an dernier j'épie de loin leur vie, amusée de constater la différence d'organisation alors que leurs objectifs comme leurs emplois du temps sont les mêmes.





Les filles ont fait des install de filles, il y a par exemple un séchoir à vaisselle, truc que je n'ai pas vu chez les gars, pire les filles hier se sont douchées en maillot de bain, shampoing  compris, il est évident que je n'ai jamais vu un gars se faire un shampoing sous le tuyau d'arrosage, mis à leur disposition en bas du verger, le contraire m'aurait d'ailleurs amusé.

Ce matin, j'étais dans mon jardin, pour arroser très tôt, et je fus surprise de voir la camionnette d'un excellent boulanger patissier venir leur livrer du pain, les filles se sont organisées pour avoir du délicieux pain frais tous les matins, j'ignore combien elles consomment de baguettes exactement tous les jours, mais j'imagine qu'il y en avait environ une cinquantaine dans ces deux gros sacs.

Une partie du  concours cuisine a eu lieu ce midi sous le préau, la sécheresse et la chaleur interdisant tout feu et même l'utilisation de Butagaz ailleurs que dans un lieu couvert à l'abri du vent et couvert, les cheftaines ont installé un buffet de produits frais, un peu comme dans Top Chef, sur une toile couvrant la table de ping pong, divers produits frais, légumes, fruits..  attendaient d'être mis dans le panier des patrouilles en competition afin d'être transformés en délicieux (ou pas) repas.

Abritant sur deux années consécutives deux camps si différents, je m'amuse de relever les différences entre la façon d'être des filles et des gars, les cheftaines ayant bien compris qu'elles dormiraient dans une écurie en cas d'orage étaient assez fan de nettoyer ces écuries poussièreuses en début de camp, en guise de BA, plutôt que d'attendre la fin du camp pour effectuer ce service.

Mais l'essentiel est le même, esprit d'équipe, idéal de vie, rassos et chants, veillées et autres secrets que partagent tous les scouts et dont se souviennent avec plaisir les anciens scouts. Il y a des choses, ainsi qui de génération en génération passent, des témoins de valeurs vivantes, la grâce de la jeunesse nous accompagnera encore plus d'une semaine et je prends avec joie leurs désordres, bousculant la trop parfaite harmonie de notre environnement.

9 commentaires:

Alfred a dit…

Je ne sais pas comment évolue le mouvement scout, si il reste vivace ou régresse, mais ce genre d'expérience de vie en micro-société me semble plus que jamais bénéfique en ces temps troublés.
Je n'ai jamais été scout, mais j'ai des souvenirs d'une autre expérience de vie de groupe, qui, bien que moins sympathique et totalement involontaire, restent profondément marqués comme des leçons de vie, des points de repères. Je sais, je suis un peu hors sujet, mais mon service militaire ( il m'a fallu du temps pour le comprendre) m'a été profitable. Il a eu le mérite de me sortir de mon petit monde et de me mettre en contact avec des gens fort différents, de me montrer que je pouvais repousser mes limites, de m'apprendre à apprécier les choses simples, qu'on pouvait être presque heureux simplement d'avoir mangé un repas chaud et disposer d'un peu de temps pour dormir, mais aussi et surtout qu'un groupe, pour peu qu'il soit cohérent et motivé, ( Et donc bien encadré) avait un potentiel énorme.

Comment vivons nous? Nous vivons les uns à côté des autres, nous travaillons toute la journée à des tâches fragmentaires déconnectées des besoins vitaux élémentaires, nous apprenons chaque jour que nous ( ah non! pas nous! alors cela doit être notre voisin, sûrement) n'utilisons que deux brosses à dents pas an, que nous sommes arrogants et racistes, paresseux, incultes, j'en passe et des meilleurs... donc, que notre prochain est probablement infréquentable.
Nous sommes totalement dépendants -et donc potentiellement esclaves- de la fée électricité. A la moindre coupure, plus de chauffage, (fut-il au fioul) plus d'eau chaude, plus de cuisson, plus de communications.
Plus d'essence? on ne peut pratiquement plus se déplacer.
Notre habitat est aseptisé, étanche, insonorisé, climatisé. Nos soirées sont privées, nos loisirs connectés sont personnels.

Bon, je ne crache pas dans la soupe, hein, je ne voudrais pas vivre comme nos ancêtres il y a un siècle. Mais je trouve important que les jeunes aient la possibilité de faire l'expérience quelques temps, d'une vie relativement simple, qui leur fasse sentir ce qui est vraiment vital pour l'être humain : manger, dormir au sec, et avoir des amis.
Je me souviendrais toute ma vie de ces raviolis trop cuits, avalés après une journée de marche de combat menée par un lieut' jusqu'auboutiste à peine revenu du Liban. On était sensés la faire en deux jours, tout le monde n'est pas arrivé au "point Golf", et pour ceux qui n'avaient plus la force de porter leur sac et leur FAMAS, nous nous les sommes répartis en plus de notre propre barda. Le soir au bivouac, assis sur nos sacs pour ne pas avoir le cul dans la boue, la pluie dégoulinait le long de mon casque et finissait dans ma gamelle en alu ou des raviolis trop cuits étaient presque déjà froids. Putain qu'ils étaient bons!

Annick a dit…

Les Scouts et Guides de France ne sont pas mixtes mais co-éduqués, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'équipes mixtes mais des équipes de filles et des équipes de garçons qui évoluent en fonction de leur particularité. En ce qui concerne la pédagogie, elle reste fidèle à l'esprit de Baden-Powell, particulièrement en ce qui concerne les 5 piliers du scoutisme qu'il avait établis : La relation à Dieu, la relation aux autres (le service), la relation au monde (la créativité), la relation au corps (la santé), la relation à soi-même (le caractère).

Ladywaterloo a dit…

@ Annick, je n'ai strictement rien contre les scouts de France, mouvement que je connais peu, mais dont mon frère cadet a eu la responsabilité il y a un temps. Il me semble, mais je me trompe peut-être, que les scouts de France sont plus implantés en zone rurarle (ou petites villes) en tot cas dans les très grandes villes où je vivais il n'y avait que des SUF ou des Scouts d'Europe.

Tous ces mouvements, pour ce que j'en ai constaté sont bien ou pas selon les chefs, j'ai dénoncé (aïe, aïe, aÏe) des dérives extrémistes de scouts d'Europe, il me fallait le faire, je l'ai fait, il est hors de question de laisser des troupes devenir n'importe quoi, j'aurais fait de même sans état d'âme pour n'importe quelle troupe appartenant à n'importe quel mouvement, je fus scoute, et le suis toujours de par ma promesse.

Ladywaterloo a dit…

Alfred, vous rajoutez un zest de Dieu, (dur, dur) et vous avez le scoutisme, il marque à vie, les gens qui en ont fait, enfin assez longtemps pour comprendre l'idéal, et ses valeurs, pour comprendre aussi le sens du service accepté etc... Je vais devenir, fort chiante, pardon.

Anonyme a dit…

Comment faire partie d'un de ces mouvements, comment y accéder. Qui peut y participer (croyant ou pas, de n'importe quel milieu social ?.
Je suis près de Fontainebleau et, j'ai l'impression qu'il ne pas s'agit de "n'importe quel jeune" ; si c'est le cas, dommage.

margo a dit…

Je n'ai jamais été scout moi non plus mais pendant toute mon enfance et mon adolescence je partais en colonie de vacances.
J'adorais cela. Moi la fille unique, vivre en groupe, faire des bivouacs dans les Pyrénées, se laver dans les torrents, porter un sac à dos et des pataugas aux pieds, les feux de camps, les monos qui étaient comme des grands frères ou soeurs, les repas partagés, la vaisselle tous ensemble. A chaque de fin de colos on se transmettait nos adresses (pas de téléphone portable ni d'internet à l'époque) et on échangeait pour savoir où on s'inscrivait l'année d'après et se retrouver.
Super ambiance, du sport, de la marche, de la voile en été, du ski l'hiver (que je détestais), des jeux de société, des guitares et des chants.
Pas de religion là-dedans mais un super état d'esprit qui animait chacun.
Mes enfants sont allés aussi en colo mais ce n'est plus pareil. Les loisirs sont "chichipanpan" car les gamins n'accepteraient plus de faire 20 km avec un sac à dos en montagne et devoir monter leur tente en arrivant, alors on leur propose du kart ou de la descente de rivière en raft et des cours d'anglais ou de théâtre le soir pour "rentabiliser" le tout. Pour finir, une de mes filles après un séjour en Corse s'est fait voler son téléphone par une "copine" dans la cabine du bateau au retour. Chouette ambiance quand on pense à l'état d'esprit qui devait animer certaines qui attendent que la copine dorme pour la piller.

Ladywaterloo a dit…

@ Anonyme, si justement n'importe quel jeune, il lui faut accepter les contraintes du mouvement, contraintes différentes selon le mouvement. Renseignez vous.

Le groupe que je connais, a des troupes dans des banlieues "difficiles", des jeunes hyper volontaires, et "ça marche"

Croyant ou pas? Sincèrement je ne me suis jamais posé la question, car je suis croyante et donc.. Je sais qu'il existe des mouvements scouts juifs et d'autres musulmans, sont ils dynamiques? Aucune id.

Il y avait des mouvements athés existent ils toujours? Il est certain que les jeunes, même pas catho sont acceptés dans les mouvements scouts, il est certain, aussi, que les valeurs portées, l'ambiance sont catho, donc si vous ne voulez pas que vos gosses sachent les valeurs et la spiritualité catho, oubliez, sinon à vous de voir.

@ Margo, le problème est qu'effectivement l'éducation comme cous avez reçue, n'existe plus et c'est, je le crains, une volonté publique. Dommage, les valeurs laïques, mais saines n'existent plius hélas. J'aimerais qu'un jour, on puisse retrouvent en France ce genre d'esprit, esprit partagé par tant de gens, cathos, protestants, juifs et musulmans, mais haï par le consummérisme, haï par le fric avant tout.

Il me semble que c'est à nous d'agir, agir afin que notre pays, même s'il doit être un peu plus pauvre soit plus humain, simplement, je suis profondément idéaliste, car je reste intimement persuadée que notre pays peut offrir un vrai avenir à tous, une chance pour tous.

Alfred a dit…

Mon fils aîné a été JSP (jeune sapeur pompier) pendant cinq ans. Une formation pour la jeunesse encadrée façon militaire, mais sans les côtés cons du service militaire. Des encadrants qui aiment les jeunes donnent une ambiance bon-enfant et insufflent un état d'esprit fait de solidarité et de réelles compétences professionnelles. Ils savent à l'occasion se montrer stricts car si le contexte est l'entrainement, le matériel est réel, et la formation est sanctionnée par un brevet qui permet d'accéder plus facilement aux formation de sapeur pompier volontaire ou professionnelle.
Mon fils a adoré l'esprit de groupe, et la finalité de la chose, qui pouvait se résumer dans son esprit par : "faire partie d'une équipe capable de sauver des gens" a été pour lui comme pour la plupart de ses camarades une réelle motivation et un idéal commun.
Esprit d'équipe, professionnalisme, altruisme, voilà de quoi préparer le futur citoyen à "vivre ensemble" (désolé pour le sarcasme lisible dans ces guillemets). Mais qui fait de la publicité pour ce genre de formation (gratuite laïque et mixte)? Personne!

Anonyme a dit…

Pas besoin de publicité pour ce genre de formation, les JSP font le plein sans cela, encore faut il que l'encadrement soit de qualité, ce qui n'est pas partout le cas. Comme souvent dans ce genre de mouvement, les animateurs, qu'on les appelle "chef " ,"moniteur " ou autre, ont une grande importance.
Magmag